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Kuma & Reo
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(( ootd )) - Un nouvel ami pour explorer un tout nouveau lieu. Reo ne connaissait Kuma que depuis quelques semaines. Mois tout au plus. Rencontre hasardeuse au détour d'un sol glacé, l'un travaillant, l'autre essayant vaguement de se trouver un talent. Le patinage artistique n'était certainement pas pour le décoloré. S'il avait du bien vite abandonner cette nouvelle « passion », il en avait profité pour ressortir de là avec le numéro de téléphone du dit employé. Envie violente de se faire des amis peu importe où il se rendait. Pas d'attirance pour cet inconnu, pas pour le moment. Un enfant piégé dans un corps dépassant les nuages. Aucun intérêt, aucune attirance. Mais la vie ne résumait pas qu'au désir ou non désir qu'on ressentait pour les autres. Le lycéen était toutefois... particulier ? D'une timidité extrême ou alors... de cette fausse timidité que les gens ne vous aimant pas utilisaient. Reo ne pensait pas tirer grand chose de cette nouvelle victime et là... Surprise. Premier message de sa part. Amitié se construisant malgré des débuts douteux. Kuma était hors du commun. Parfum de mystère. Mystère ne demandant qu'à être résolu. Pas suffisamment proche de lui pour lui révéler tous ses secrets, mais suffisamment proche pour l’entraîner dans des plans foireux.

Au détour d'une rue, alors que ce pauvre Reo était à la recherche d'un nouvel emploi, une femme... assez peu vêtue l'avait accosté. Le damoiseau n'avait franchement rien compris à ce qu'elle disait. Flyer sensuellement glissé dans l'une de ses poches. Lui ne bougeant pas d'un cil, de marbre face aux charmes féminins. Ce n'est qu'en faisant sa lessive bien après cet étrange événement qu'il retomba de nouveau sur ce bout de papier. « Creamy Delights, venez, vous ne repartirez pas sur votre faim ». Pas grand chose de plus sur le flyer. La localisation de cet établissement. Ces quelques mots. Un coupon pour une réduction. Intéressant. Cela faisait bien des années que Reo ne s'était pas rendu dans un endroit sans utiliser une entourloupe pour ne presque rien payer. Quand on avait pas de grands moyens, tout était bon pour se faire plaisir. Persuadé que le Creamy Delights était un tout nouveau restaurant italien, le décoloré eut la bonne idée d'inviter son cher ami Kuma. Innocence s'apparentant plus à de la stupidité qu'autre chose. Cela faisait un petit moment, qu'ils ne s'étaient pas vus, et quoi de mieux que de retrouver un ami autour d'une bonne assiette de pâte à la crème ? Réponse positive, rendez-vous fixé quelques jours plus tard. Le début du fiasco du siècle.

Reo avait proposé à son ami de se retrouver devant l'établissement à 21h. Étant persuadé qu'il ne serait pas à l'heure s'il gardait en tête cette horaire, il s'était décidé à se préparer comme s'il y allait pour 20h. Résultat des courses, cet abruti était arrivé devant le Creamy Delights à... 20h57. Presque une heure de retard sur sa fausse heure d'arrivée ? Obligé de se piéger lui-même pour être sûr de ne pas vexer ses amis. Où allait le monde ? Kuma ne devrait plus trop tarder. Il avait une tête à être ponctuel. Une taille à être ponctuel aussi. Les grands c'était toujours à l'heure non ? Quand bien même le jeune homme était passé devant quelques salons de massage, lupanars et red rooms, il n'avait pas une seule fois remis en question son plan. Il était sûr et certain qu'il allait se régaler comme un ogre avec son ami, rien de plus. Le quartier était... peu commode. Des gens louches traînaient ci et là. Et au milieu de tout cela, Reo. Les joues rosies par le blush, l'air penaud, attendant avec impatience d'entrer dans ce si... bel endroit. Comme un bonbon au milieu d'une flaque de sang. Plus qu'à espérer que Kuma soit un peu plus intelligent que lui...

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Kuma & Reo
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(( ootd )) - À la réception du message l’invitant à joindre son ami pour une sortie, Kuma n’avait pas trop su comment réagir. Peut-être parce qu’ils ne le sont pas vraiment, amis. Il faut dire que le garçon en a peu, beaucoup ne sont que des camarades de classe qui ne savent rien de lui, qu’une façade réciproque pour maintenir un statut qui les protège de la jungle du lycée. Reo est l’une des très rares personnes qu’il a rencontré hors du cadre scolaire ((c’est qu’il ne sort presque jamais après tout, n’a que peu d’occasions d’enrichir sa vie sociale)) et ça ne rend leur relation que plus complexe. Parce qu’il n’ont pas une base commune, pas un thème qui les lie, aide l’introverti à s’ouvrir un minimum. Oui ils sont opposés en tous points. Quand l’un se fait océan déchaîné, l’autre n’est que lac paisible, là où le premier est un après midi d’été, son comparse est crépuscule d’hiver. Kuma se complait dans le calme, dans la lecture d’un livre sous un plaid chaud, dans l’observation silencieuse du temps qui passe, du soleil qui court dans le ciel. Reo lui est bien plus actif, beaucoup plus vif, ce qui les rend à priori incompatibles pour tout type de relation. Mais le plus jeune fait des efforts, essaye de sortir de sa bulle, motivé par l’idée que dans un an il sera enfin libre, enfin loin de celle qui lui fait tant de mal. Il doit se préparer, s’adapter au monde extérieur, trouver sa place dans la société ((objectif sans doute trop élevé pour quelqu’un qui ne sait même pas ce qu’il veut faire de sa vie)).

Alors si son envie première en voyant ce message a été de décliner l’offre, après réflexion Kuma s’est efforcé d’accepter, il a chassé comme il pouvait son envie de rester enfermé et sa crainte face à ce qui pourrait arriver pour laisser de la place à de possibles bons souvenirs, à des expériences enrichissantes. Après tout ce n’est qu’un simple repas entre amis ((ou presque)), ce ne sont que quelques heures ensemble à discuter de tout et rien, à apprendre à se connaître certainement. Activité banale et répandue chez les jeunes de son âge, alors pourquoi lui n’en serait pas capable ? Alors il répond à Reo qu’il sera là, prévient rapidement sa tante et sa petite amie, leur signale surtout qu’il ne sera probablement pas joignable le temps de ce repas, déterminé à ne pas se réfugier sur son téléphone. Kuma il va devoir parler, échanger avec ce garçon, faire des efforts de socialisation. Il s’habille un peu plus chaudement que dans la journée pour ne pas subir les températures trop basses du soir, s’arme de courage, et va jusqu’au lieu de rendez-vous. Sur le chemin, son regard reste rivé au sol, soucieux d’éviter de regarder trop longtemps ce qui s’apparente à des maisons closes et autres lieux dédiés au sexe. Bon sang qu’il déteste ça. Et il arrive enfin, offre un sourire timide à son ami, faible salut de la main. « Salut » Il ose enfin observer les alentours, grimace apparente sur son visage éclairé par les néons. « Dis on peut aller à l’intérieur ? J’aime pas trop ce qu’il y a… tout autour »  Il est mal à l’aise Kuma, ne s’attendait certainement pas à atterrir dans ce genre de quartier, et encore moins à y trouver un restaurant.

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(( ootd )) - Impatience de toujours qui le gagnait peu à peu. Alors c'était ça, que ses amis ressentaient quand ils devaient l'attendre ? Patienter ne serait-ce qu'un seul petit instant était une véritable torture. Une chance pour lui, Kuma n'était pas lui. Que tous les esprits protégeant le Japon en soient remerciés. Le lycéen était un gentil garçon, poli, serviable... faux. Le musicien était tout l'inverse. Bordélique. Impulsif... D'une honnêteté si violente qu'il en blessait les autres. Aucune difficulté pour reconnaître son presque ami au milieu de la foule. Les japonais n'étaient pas bien grand en général. Kuma était un gratte-ciel à côté de tous les autres. Cela faisait son charme, en quelque sorte. Charme que Reo n'était toujours pas capable de comprendre. Les choses changeraient peut-être, un jour. Le campagnard ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents alors qu'ils se retrouvaient enfin. Impossible pour lui de se comporter différemment. Il irradiait la bienveillance et la joie de vivre à toute heure de la journée. - Coucouuuuu Ku-kun ! Tu vas bien ? T'es grave ponctuel c'est trop bluffant. Tu m'apprendras mh ? C'est carrément canon d'être ponctuel ! Petit rire, ses yeux se fermant sous le coup de l'hilarité. Reo était sincèrement heureux, et il n'avait qu'une envie, s'amuser avec ce pauvre poussin.

Plus de temps à perdre, maintenant qu'il était enfin là à ses côtés. - Oh je peux comprendre mais bon... Faut pas être trop intimidé ! Les gens gagnent leur vie comme ils peuvent. L'histoire la plus vieille du monde. Sois pas gêné, ton esprit mérite un peu de tranquillité. Clin d’œil complice alors qu'il le tirait par la manche, se dirigeant enfant en main vers l'entrée du fameux établissement qu'ils devaient découvrir. - J'espère que ce sera bon. J'aime trop trop les restaurants italiens. Tu as des préférences toi ? J'ai le sentiment que toi... tu aimes trop manger du riz non ? Cela voulait dire quoi ? Mh... Qu'on ne faisait pas plus japonais que Kuma. Dans son apparence étriquée et soigneusement réfléchie. Ses manières courtoises et délicates. Reo était un tractopelle, à côté. Passage express auprès d'un videur qui osa à peine leur lancer un regard. Bizarre, qu'il y ait un videur à l'entrée d'un restaurant. Peut-être que ce fait divers aurait du lui mettre la puce à l'oreille mais... On parlait de Reo. Pas de la lumière du siècle. Des escaliers descendant profondément dans les entrailles de la terre. L'établissement était en sous-sol. Pas de fenêtre, rien. Il faisait nuit, de toute façon.

Le décor, ici-bas, était... intéressant. Beaucoup de cuir, de néon et... de vieux messieurs. Cela ne ressemblait pas à un endroit où l'on servait de la nourriture. Surtout pas avec une scène et quelques barres de pole dance. Reo se contenta d'adresser un sourire rassurant à son interlocuteur, se dirigeant vers une des tables visiblement libres. - C'est spécial la déco. Tu aimes bien toi ? J'ai presque mal aux yeux. Peut-être un nouveau concept, ch'ui pas sûr. Les autres clients les observaient comme des bêtes de foire. Ils l'étaient, en quelque sorte. Deux gamins perdus dans le stripclub le plus dégoûtant de toute la capitale. Reo avait dépassé son degré de connerie, et c'était difficile à faire. Toujours aucune inquiétude de sa part, pourtant. Même quand une demoiselle peu vêtue vint leur apporter des menus. Rapide coup d’œil à la carte. Il n'y avait que des cocktails. Et les pâtes, alors ? - On pourrait avoir euh... la carte des trucs à manger aussi m'dame ? Merci. Pour réponse, le décoloré n'obtint qu'un rire. Rien d'autre. Il se passait quoi ? Et puis pourquoi les lumières semblaient de plus en plus faibles ? L'ambiance était intime. Beaucoup trop intime. Comment Kuma allait-il réagir ?

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(( ootd )) - Kuma ne comprend pas pourquoi c’est lui que Reo a décidé d’inviter. Il semble être le genre de garçon qui a des amis à ne plus pouvoir les compter, qui n’est jamais seul, petit papillon de sociabilité. Oui il l’imagine toujours entouré, noyau d’un groupe d’amis soudés qui ne font jamais rien l’un sans l’autre, réseau d’autres cercles entre lesquels son aîné alterne. Il le voit toujours souriant, toujours plein d’énergie, prêt à conquérir le monde, le déclarer sien du tintement fier de son rire. Il aurait pu inviter n’importe qui d’autre, alors il ne comprend vraiment pas pourquoi son choix s’est porté sur lui. Peut-être que toutes les autres personnes n’étaient pas disponibles, qu’il était le dernier numéro dans son registre. Sans doute quelque chose du genre, parce que Kuma, il peine à concevoir qu’on puisse vouloir passer du temps avec lui, car après tout ce n’est jamais le cas de personne. Il n’est pas assez bavard, pas assez jovial, trop nerveux, trop invisible. Et il aimerait le rester, dans le fond. Être invisible c’est s’éviter beaucoup d’ennuis, être seul c’est s’empêcher d’être déçu par les gens. Mais Reo l’a vu, Reo l’a invité. Et c’est toute la nervosité du monde qui s’inscrit dans chacun de ses pas qui le mènent jusqu’au lieu de rendez-vous. Ongles si courts, chair entamée, tant durcie par l’assaut incessant de ses dents qu’elle ne saigne même plus. Et lorsqu’il arrive finalement, son aîné semble plus lumineux encore que tous les néons qui les entourent. « Euh oui ça va, toi aussi ? » Facile de deviner que tout semble aller bien pour lui au simple ton enjoué de sa voix, Kuma qui décide de ne pas commenter sur sa ponctualité, ni même sur le compliment indirect. Être en retard c’est faire des vagues, lui ne veut en provoquer aucune.

Et il ne peut que sourire nerveusement lorsqu’ils parlent de ce qui se passe dans ce quartier. Oui il a raison, certains font ce type de métier pour gagner leurs vies, mais lui ne connait que trop bien les dérives de la prostitution, à quel point bien trop de personnes si jeunes se retrouvent dans ce système contre leur gré. Il connaît la contrainte, les trafics, ceux qui ne gagnent rien, perdent tout. Alors comment ne pas être gêné lorsque son imagination le pousse à se demander combien d’entre eux, là dans ses maisons closes, ne sont pas là par choix ? Comment ne pas sentir sa gorge se serrer alors que sa parole pourrait en sauver tant, mais il est réduit au silence ? Alors encore une fois, Kuma ne répond pas. Il se laisse simplement guider à l’intérieur de cet endroit qui n’a pas l’air bien différent des autres, peine à comprendre la question de son partenaire. « Du riz ? Euh oui, j’aime bien ça. » C’est qu’il n’est pas habitué à manger des plats occidentaux, que ses repas chez lui sont sommaires, qu’il n’a aucune raison d’aller manger dans des restaurants. Aujourd’hui sera au moins l’occasion de découvrir de nouveaux plats. Et plus ils descendent les marches, plus l’ambiance change, se transforme en quelque chose de plus mystérieux, sombre peut-être. Ils atteignent enfin la grande pièce et Kuma n’est pas certain de ce qu’il voit, anxieux à la simple vue du décor qui se dessine. Rien de tout ça n’a l’air d’un restaurant italien. « Reo, c’est bizarre ici » Mais lui ne semble pas spécialement dérangé, alors le lycéen le suit, n’osant pas s’éloigner. Sa respiration s’accélère progressivement, c’est à peine s’il ose toucher à la carte qu’on lui tend. Parce que son regard divague sur les autres clients, sur la scène devant eux sous la lumière tamisée. Et il comprend. « Non non non » Il panique, se relève si vite qu’il manque de trébucher, lance un regard terrifié à celui qui l’a amené ici avant de perdre le contrôle de sa respiration, de se recroqueviller au sol, visage entre ses mains pour ne plus rien voir du lieu où ils sont.

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(( ootd )) - De par sa nature joviale, les gens s'imaginaient toujours que Reo devait être entouré d'amis. Qu'il devait être recouvert d'amour à tout instant de la journée. Mais c'était rarement le cas. De vrais amis, il n'en avait qu'un ou deux. Les autres n'étaient que de passage, finissaient toujours par l'abandonner ou pire, le trahir. S'il faisait toujours mine que rien ne l'atteignait, Reo était quelqu'un d'extrêmement sensible. Il détestait qu'on l'abandonne. Traumatisme de ses parents qui ne le comprenaient pas. Peur de décevoir et qu'on ne l'aime plus. Inviter Kuma n'était pas un jeu. Pas une folle lubie qui s'était saisi de son corps. Le musicien appréciait sincèrement ce jeune homme. Il lui trouvait mille et unes qualités. Son maintien exemplaire, sa douceur qu'il essayait de dissimuler mais qui se devinait derrière chaque mot, chaque mouvement. Envie de le protéger, de le sortir de ce mutisme et de ce qu'il apparentait à un mal-être, sans trop comprendre d'où ce dit malheur venait. Après tout ce temps, le lycéen aurait pu l'ignorer. Aurait pu érigé un mur entre eux deux. Mais il restait. Ne le quittait pas. Lui répondait. Le rendait heureux tout simplement. - Toujours bien ! Ça me fait vraiment plaisir de te voir ! Pas de mensonge. Rien que la vérité.


Le malaise que ressentait Kuma, dans un tel lieu, Reo ne le comprenait pas. Comment aurait-il pu ? Il ne savait rien de ce passé douloureux que son jeune ami avait du subir. Toutes ces horribles idées qui devaient valser dans son esprit, en voyant ces femmes et ces hommes être asservi, forcé à assouvir les désirs d'inconnus. Tout ce qu'il pensait voir, c'était de la timidité. Et c'était adorable. Rien de plus. Kuma n'était pas très loquace, mais Reo pouvait mener toute une discussion seul, sans se fatiguer ne serait-ce qu'un instant. Il savait très bien quel genre de personne il était, lorsqu'il l'avait invité, alors entendre ces quelques mots sortir de sa bouche suffisait à lui faire plaisir. - J'en étais sûr ! Chez mes parents je mangeais toujours que ça. Riz riz. Mais depuis que je suis à Tokyo, j'ai découvert plein de choses. Je te ferai voir, promis ! Les choses avaient bien commencé. Deux amis se retrouvant pour discuter, rire, manger un délicieux repas. Mais Reo aurait du entrevoir les problèmes qui se dessinaient à l'horizon. Il aurait du museler sa stupidité, et prendre pleine conscience du pétrin dans lequel ils venaient de se fourrer. Innocence enfantine qui les entraînerait, le temps d'une soirée, en Enfer.

- Tu trouves ? Je sais pas... Il y a beaucoup d'endroits particuliers à Tokyo. La déco me plait pas trop mais tant que la nourriture est bonne, tout va bien ! Puis là, c'est la panique. Souffle de son ami se faisant erratique, étrange. Comme si la panique le gagnait. Comme s'il était terrifié. Reo ne comprenait pas. Il ne comprenait jamais rien. En deux temps trois mouvements, voilà que le lycéen se tenait au sol, haletant, terrifié. Les esprits soient loués, l'apparition soudaine de jeunes hommes et jeune femmes dénudés vint lui offrir un semblant de réponse. Ce n'était pas un restaurant italien. C'était un strip-club. Ou pire, un lupanar ? Reo lui aussi paniquait. Mais pas pour les mêmes raisons. Il s'en voulut, immédiatement, d'avoir amené ce pauvre Kuma ici. De l'avoir mis en danger. D'avoir brisé leur amitié naissante. Pas le temps de réfléchir. Il fallait qu'il soit là pour lui. Immédiatement. Alors le musicien se jeta lui aussi au sol, ses genoux se heurtant au sol dégoûtant de l'établissement. Ses bras vinrent danser autour de la silhouette de son ami, finissant dans son dos, l'enserrant fortement. Faisant office d'ancre au milieu de l'horreur. - Pardon... Pardon Kuma. Reo s'en voulait. Mais il refusait de se victimiser. Kuma était sa priorité. Son unique priorité. Il devait réparer son erreur, et vite. - Je ne savais vraiment pas que c'était ce genre d'endroit. Ne t'inquiètes pas. Je vais te sortir de là. Promis. Tiens toi bien à moi. Tout le monde les regardait, mais ça il n'en avait rien à faire. Ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient. Les juger. Ils ne représentaient rien. N'étaient rien, même. L'enfant contre lui, Reo esquissa un mouvement pour se relever. Pour l’entraîner avec lui dans sa fuite. Il était temps de déguerpir.

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(( ootd )) - Kuma il n’a jamais été confronté directement à la prostitution, ou à tous les autres métiers du même genre. Et en un sens, c’est probablement ce qui aggrave la situation. Parce que tout ce qu’il sait de cet univers, c’est la vision extrême née des agissements de sa tante. Qu’importe si on lui dit que certains choisissent volontairement d’entrer dans ce milieu, lui reste bloqué sur les dérives et les trafics. Lui ne voit que ces pauvres innocents, forcés à vendre leurs corps par des gens puissants à qui ils ne peuvent échapper. Lui ne voit que les abus, les drogues, la violence. Vision étriquée, pas toujours vraie mais dont il ne peut pourtant pas se dissocier. Cet univers le terrifie depuis qu’il a accidentellement découvert le réseau dont fait partie Tama, véritable épée de Damoclès qui trône au-dessus de sa tête. Parce que sa tante, les menaces, elle n’hésite jamais à les mettre à exécution. Qu’il suffirait d’un mot, d’un indice auprès des forces de l’ordre pour qu’elle le punisse de la pire des façons. Oui il le sait, jamais elle n’hésiterait à le vendre lui, et plus encore depuis qu’elle est au courant de son homosexualité. Alors ses peurs exacerbent la réalité, la rendent plus sombre qu’elle ne l’est déjà, et se retrouver dans un tel endroit nourrit son imagination de toutes les pires horreurs. Corps si peu vêtus qu’on pourrait les qualifier de dénudés, éclairage trop sombre, regards lubrique des autres clients.

Kuma ne sait pas où ils sont exactement, convaincu cependant que ces hommes et femmes sur scène sont là sous la contrainte, que des horreurs se passent probablement dans les loges, que leur nuit aura des airs de cauchemar. Convaincu aussi que tous les autres employés de cet endroit, allant du simple barman à ces hommes en costard plus loin sont des monstres. Et qu’est-ce qui va leur arriver, à eux ? Et si Reo ne l’avait pas amené ici pour être simple spectateur ? Et si il était de mèche avec Tama ? Hypothèses de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres, alimentant son angoisse qui grandit trop vite, et la réaction est violente, à l’image de ses crises. Il ne lui faut qu’une fraction de seconde pour ne plus parvenir à respirer convenablement, comme si ses poumons étaient bloqués, refusant de laisser entrer l’air qui lui manque alors cruellement. Il a envie de crier Kuma, d’appeler à l’aide ou même de s’enfuir aussi vite que possible, mais la peur le tétanise, le maintient ainsi prostré au sol. Le problème c’est qu’il vit dans la crainte constante, que la moindre situation qui fait écho à ses traumatismes est alors décuplée encore et encore, prend des proportions incontrôlables, comme maintenant. Et il entend à peine les mots de son ami, perçoit sa voix comme un son lointain, incapable d’en comprendre le sens, et les mains sur son corps l’oppressent d’autant plus, car il ignore à qui elles appartiennent, ce qu’elles lui veulent.

Mais ah, il n’a pas la force de les repousser, pas la force de lutter lorsque son corps est maintenu, qu’on l'entraîne quelque part. Kuma poupée de chiffon qui se laisse guider, trop occupé à tenter de respirer. Le manque d'oxygène lui fait perdre sensation de ses mains et de ses jambes, et il appuie une main contre son torse dans une tentative vaine de calmer les battements frénétiques de son coeur, et de l'autre il attrape dans un réflexe incontrôlé la main de Reo. Et il la serre fort, se rapproche instinctivement de lui à la recherche d'aide, de réconfort. L’air frais de l’extérieur balaye son visage humide. Il ne veut pas être seul, pas pour affronter ça. Pas à peine conscient, sombrant déjà à moitié. Alors il s’accroche plus fort à lui, cale sa tête contre le torse de son ami, perçoit les battements d'un coeur avec un rythme à peu près normal, son corps se concentre instinctivement sur cet élément et ses hyperventilations diminuent petit à petit, bien qu'avec un rythme très lent. Il ne sait pas combien de minutes s'écoulent avant qu'il ne parvienne à respirer à peu près convenablement, bien que toujours incapable de faire taire ses sanglots. « Pourquoi Reo ? »

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(( ootd )) - Reo se détestait, en cet instant. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il supportait habituellement les conséquences de sa maladresse seul. Mais ce soir là, il n'était pas seul. Accompagné d'une créature belle et pure. Une personne qu'il venait de blesser. Mettre plus bas que terre. Et tout était de sa faute. Quel restaurant italien aurait accepté de s'appeler Creamy Delights ? Jeu de mot dégoûtant, qui ne faisait aucun sens. Et même si le nom de cet établissement n'avait pas été suffisamment explicite, n'était-il pas logique de se renseigner ? De faire des recherches pour, justement, ne pas tomber dans la gueule du loup ? Deux clics auraient été suffisant pour qu'il se rende compte de la vraie nature de cet endroit. Trop tard. Il n'y avait rien à faire. Il s'en voudrait probablement pour le reste de sa vie. Mais ce n'était pas le plus important, de toute façon. Il fallait qu'il tire Kuma de là. Reo ne comprenait pas sa réaction. Certes, se promener dans un strip club n'était pas une activité qui lui plaisait tout particulièrement mais... il ne ressentait rien d'autre que de l'indifférence. Les gens faisaient bien ce qu'ils voulaient. Habillés. Nus. Contre une barre de pole dance. Qu'importe.

Son ourson contre lui, Reo ne se fit pas prier, se dirigeant à toute vitesse vers la sortie. Tant les clients que le personnel les regardaient d'un mauvais œil. Que faisait des gamins ici, au juste ? Cela ne faisait aucun sens. Vraiment aucun sens. Roc pour offrir un semblant d'accalmie à son ami. La moindre des choses après ce qu'il venait de lui faire subir. Besoin de respirer à nouveau. De l'air pur. Pas celui vicié que l'on retrouvait dans les plus sombres établissements de la capitale. Jamais auparavant le Soleil ne s'était imaginé ainsi prendre soin de son jeune ami. Lui qui lui prenait la main. La serrait si fortement que Reo crut bien devoir dire adieu à ses phalanges. Étreinte sans aucun sous-entendu. Kuma avait besoin de réconfort, de sentir que quelqu'un était là pour lui si jamais il venait à s'écrouler de nouveau. C'était presque amusant, de voir un tel géant ainsi se reposer sur un nain de jardin. Cou arqué en un angle presque inquiétant, alors qu'il venait appuyer sa tête contre le torse du musicien. Bras puissants venant entourer la taille du lycéen. Pour s'assurer qu'il ne tomberait pas. Pour lui faire sentir qu'il était là pour lui. Plus qu'à attendre. Attendre qu'il retrouve un semblant de contenance.

Deux mots aussi douloureux qu'un coup de poignard. Pourquoi. Oui, bonne question. Pourquoi ? Le temps des explications était venu. Et celui des excuses, aussi. - Je ne voulais pas ça... Je te le jure. Je pensais que c'était un restaurant italien, vraiment. Tout est de ma faute. Je suis si stupide. Pardon Kuma. Pardon. Étreinte se resserrant un peu plus sous le coup de l'émotion. Reo lui aussi avait envie de pleurer. Il s'en voulait si violemment qu'il aurait préféré mourir. Il avait tout gâché. Finissait toujours par gâcher ses plus belles amitiés. Kuma, il l'adorait. Vraiment. - Désolé d'être moi. Je te fais la promesse que plus jamais une telle chose n'arrivera. Tu ne mérites rien d'autre que le bonheur. L'interroger sur le pourquoi du comment, lui aussi ? Non. C'était illégitime. Indécent. Si le lycéen souhaitait partager la cause de cette violente réaction, alors Reo l'écouterait. Autrement, tout cela serait bien vite oublié. - On bouge de là. Je t'emmène à un endroit que je connais, vraiment. Ne pleures plus, je t'en prie. Tout ira bien. Étreinte prenant fin, enfin. Aucune envie de rester planté là comme un abruti. Dans cette ambiance si néfaste pour son jeune ami. Doigts se mélangeant à ceux de l'ourson, de nouveau. Pour le tirer loin. Loin de ce maudit endroit. Loin de sa bêtise.

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(( ootd )) - À défaut d’avoir accès à un suivi psychologique plus que nécessaire mais dont sa tante lui interdisait l’accès car, après tout, personne ne devait savoir les mauvais traitements qu’il subissait, il avait essayé Kuma, de trouver comment limiter et contrôler ses attaques de panique. Comment gérer ses pensées suicidaires, comment cacher sa détresse. Car ce n’était pas l’envie de demander de l’aide qui lui manquait non, c’était la peur. Résultat de trop nombreuses années de manipulation, lavage de cerveau dès le plus jeune âge qui le poussait parfois à croire que Tama le surveillait constamment, où qu’il soit. Croyait même qu’elle pouvait même lire dans ses pensées, lorsque ses angoisses le rendaient plus irrationnel encore. S’il cherchait à ce qu’on lui porte secours, elle le saurait. Et elle le lui ferait payer, très cher. De sa vie sans doute, seulement après lui avoir fait subir des choses innommables. Alors il ne pouvait que subir, avec internet comme seul allié pour trouver comment limiter ses crises. Et ah, ce n’était que peu efficace. Son anxiété n’a jamais diminué, bien au contraire même. Les longues lignes encore fraîches qui ornent ses cuisses en sont la preuve. Unique moyen d’extérioriser son mal être. Mais aujourd’hui il n’est pas question de ça, il n’est même pas envisageable d’avoir le moindre contrôle sur cette panique. Elle a pris d’assaut tout son corps bien trop vite, avec une violence acerbe qui ne lui laisse aucun moyen de s’en sortir. C’est intense, c’est douloureux, c’est terrifiant. Car l’endroit où il se trouve matérialise absolument tout ce qu’il s’imaginait sur ce milieu. Les lumières tamisées qui glissent comme des ombres sur les corps dénudés, l’ambiance pesante, l’argent, les regards des clients. Tout ici semble s’inspirer de ses pires cauchemars.

Si bien qu’il a l’impression d’en vivre un. Plus rien ne lui semble réel, concret. Il n’y a que cette main qu’il serre si fort, comme s’il avait peur de perdre ce contact -c’est le cas. Car si ces doigts le lâchent, alors c’est certain, Kuma est voué à sombrer. Les fourmillements font trembler ses jambes, le manque d’oxygène tâche sa vision de nombreux points noirs et sa gorge est prise d’assaut par l’air froid de la nuit qui s'engouffre trop vite à la demande de ses poumons mis à rude épreuve. Où sont-ils ? Et qui sont-ils même ? Est-ce que cette main appartient bien à Reo ? Y a-t-il d’autres personnes ? Qui ? Questions qui s’accumulent, état qui ne lui permet de trouver aucune réponse, ni même d’en demander. Le lycéen ignore même s’il ne s’est passé que quelques secondes ou bien des heures avant qu’il ne soit capable de parler, de prononcer ces deux minuscules mots de sa voix enrouée. Il veut savoir, cherche à comprendre. Parce que tout ça lui semble trop absurde. Pourquoi se sont-ils retrouvés dans un tel endroit ? Pourquoi celui qui était censé être son ami lui avait-il menti ainsi ? Pour se moquer ? Pour lui faire peur ? Lui faire du mal ? La priorité dans l’immédiat elle est là : savoir s’il peut encore faire confiance au garçon qui l’a amené ici. Et celui-ci s’excuse, c’est plus ou moins tout ce que Kuma parvient à entendre, et il ne comprend toujours pas. Et ah, l’étreinte serait tellement plus réconfortante s’il savait qu’elle vient d’une bonne personne. À présent il n’est plus sûr de rien.

Et lorsqu’il se recule, le plus jeune ne bouge pas, comme absent. Sa crise l’a drainé de son énergie, si bien qu’il se laisse dans un premier temps guider par automatisme, avant de réagir d’un coup. Main qu’il tire hors de la poigne de son aîné, comme piqué à vif. « Non...non m'emmène pas là bas s’il te plait » Là bas, à l’endroit où sa tante envoie tous ces jeunes. Il parle forcément de ça après tout, non ? « Pitié fais pas ça je… j’ai été sage, j’ai été sage et je dirais rien promis ! » Car dans son esprit contrôlé par la peur, Reo travaille forcément pour Tama, et va le punir maintenant qu’il a vu ces personnes dénudées dans le bar quelques instants plus tôt. « Je croyais que t’étais mon ami, je croyais que tu m’aimais bien… C’était tout faux ? C’était pour ça ? Pourquoi Reo ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? » Il était heureux pourtant Kuma, heureux d’avoir trouvé un ami. Mais sa tante le lui avait pourtant répété tant de fois, personne ne l’aimerait jamais. Il avait été idiot de croire que Reo serait une exception.

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Kuma & Reo
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(( ootd )) - Long fleuve tranquille sujet à la violence pour la première fois depuis bien des années. Reo ne comprenait pas. Sa vie n'était pas toute rose, ne l'avait jamais été. Le rejet de ses parents. Toutes les brimades. Cœur brisé un nombre incalculable de fois. Lui qui était trop gentil, trop naïf, trop sensible. L'horreur ne lui était pas étrangère et pourtant, il restait fidèle à lui-même. Adorable, Énergique... Bête aussi. Mécanisme de défense pour ne plus jamais retomber dans ses travers passés. Pour ne plus jamais souffrir. Mais à ainsi s’emmurer, se protéger de la réalité de ce bas monde, on finissait par devenir insensible, distant. Tout allait bien, car tout se devait d'aller bien pour survivre. Face à une telle détresse, le musicien ne savait pas, plus, comment réagir. Il essayait, tant bien que mal, de rassurer celui qu'il voyait comme un petit frère mais... Plus facile à dire qu'à faire. Certes, Reo l'avait entraîné dans un endroit dangereux, pour adulte, où de sombres choses advenaient. Mais une telle réaction ? Cela ne pouvait être le fruit du hasard. Il aurait préféré opter pour cette option. Se dire que ce n'était qu'un petit coup de stress, rien de plus. L'état de Kuma ne laissait pas de place au doute, malheureusement. Quelque chose clochait.

Reo pensait l'affaire... terminée. Étreinte prenant fin, pas les conduisant toujours plus loin de la scène du crime. Inquiet, mais il était hors de question d'accabler le pauvre lycéen de questions. Et là, comme si le destin essayait de se prouver quelque chose, la situation empira. Main s’extirpant de son emprise d'une violence surprenante. Le musicien ne put que s'arrêter, toisant avec étonnement son interlocuteur. Balbutiements incompréhensibles. Aucune cohérence dans ce qu'il disait. Kuma était délirant, s'imaginait des choses atroces, dangereuses. Reo se mordit instinctivement l'intérieur des joues. Pour retenir ses propres larmes. Pour se calmer. Il n'avait pas le droit de s'effondrer face à une telle épreuve. Il n'était pas la victime, ici. Bien au contraire. Tout était de sa faute, et il passerait le restant de ses jours à essayer de se racheter.  De voir son jeune ami ainsi souffrir lui faisait mal. Cela ne faisait que confirmer cette impression que quelque chose de vraiment grave se tramait dans sa vie. Torturé par quelqu'un, mais qui ? Peur de la punition, peur de la bêtise. Malgré sa grande taille, en cet instant, on pouvait deviner sans trop de soucis son vrai âge. Un enfant blessé. Son instinct lui criait de le protéger, de le sauver, de l'aimer aussi fort qu'il le pouvait.

Il fallait agir, et vite. Le rassurer, défaire chacune de ses peurs. Lui prouver que tout irait bien. Alors Reo revint à la charge, vint se saisir une fois de plus de la taille de son ami. Doigts se glissant dans ses boucles pour le forcer à appuyer son visage contre son épaule. Il aurait bien aimé le faire venir jusqu'à son torse, mais Kuma était bien trop grand pour ça. - Je ne t’emmène nulle part... Tu sais quoi, tu choisis toi-même l'endroit. La patinoire ? On va où tu veux. Mots d'une douceur et maturité ahurissante s'échappant d'entre les lèvres charnues du musicien. Lui tendre les rennes. Lui montrer qu'il était en contrôle, que rien de mal ne lui arriverait. - Je ne veux rien d'autre que ce que tu désires toi. Tu n'as rien fait de mal. Évidemment que tu as été sage. Le plus sage, Ku-Kun. Le silence semblait être central, dans son mal-être. Comme si on l'empêchait de dire quelque chose. Mais quoi ? Aucune idée. Les réponses ne viendraient pas de si tôt... Ou peut-être que si. - Je suis ton ami, depuis l'instant même où tu as accepté de parler avec moi. Et je le serais pour toujours. C'est promis. Tu n'as rien fait de mal, tout est de ma faute.  Je ne t'aime pas juste bien, Ku-kun. Je t'adore. Tout aussi gentil que beau. Et si intelligent. Excuses moi... Sa voix vibrait de sincérité. Reo pensait tout ce qu'il disait, et plus encore même. Il espérait que ce serait suffisant. Et si ce ne l'était pas, il continuerait. Encore. Et encore.