borderline | AZUR

borderline ★
T'es joli lorsque tu vacilles, un pied dans le vide et l'autre qui s'accroche à des souvenirs. c'est beau lorsque que t'essaies de vivre.


Tu n’as jamais connu la peur.
La panique t’es étrangère, Azur.
Pourtant, tu y a goûté il y a peu.
Ça a un sale goût.
Et tu ne t’attendais pas à ce qu’elle s’invite à nouveau dans ton univers, encore moins en passant la porte des chez toi.
De chez vous.

Tu rentres d’un shooting.
Ouvrant la porte, tu ne fais pas immédiatement attention, retirant manteau et chaussure, tu signales que tu es rentré de ta voix.
Pas de réponse.
Un frisson te secoue.
Et enfin ton regard percute les papiers qui jonchent le sol, les gouttes de sang qui le mouchettent.
A nouveau, elle s’instigue dans tes veines.
Pollue ton sang et fait battre ton pouls sur un rythme qui te déplais.

▬ Erin !

La voix qui déraille en criant son nom.
Tu vois flou un instant.
Te revoilà dans ce maudit sous-sol.
Du sang partout, tableau plaisant, sauf qu’au centre de la composition, c’est lui.
Lui qui se vide comme un porc qu’on saigne.
La peur au bide de le perdre.
Et cette trouille elle est de-nouveau là.
Elle enserre tes entrailles, Azur.
Grandes enjambées, tu découvre l’état de la salle de bain, les mains tremblantes.

▬ ERIN !?

Hyperventilation.
La traînée rouge ne va pas à la salle de bain, elle en part et tu la suit, jusqu’à la cuisine.
Manquant de t’étaler à cause des feuilles de carnets au sol.
T’as les larmes aux yeux.
A un rien de la crise de nerfs.
Mais tu le trouve.
Il est sous la table, en boule.
Et tu te laisses tomber au sol, Azur.

▬ Mais qu’est-ce que tu fous ?!

T’es loin d’être en colère.
C’est la peur qui parle, alors que tu sens deux larmes rouler sur tes joues.
Glissant jusqu’à lui, tu le prends dans tes bras et tu serres, fort.
Peut-être même un peu trop.
Tu trembles, Azur.
Et tu souffles :

▬ Ne me refait plus jamais ça…

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T'es joli lorsque tu vacilles, un pied dans le vide et l'autre qui s'accroche à des souvenirs. c'est beau lorsque que t'essaies de vivre.


Tu n’as pas la moindre idée de ce qu’il se passe.
T’aimerais te rassurer en te disant qu’il va bien.
Que ce ne sont que ses poings qui saignent.
Mais la paranoïa te gagne, Azur.
Toujours pas de réponse.
La peur ne veut pas te quitter.
Elle continue de te faire trembler.
Même quand tu le prend dans tes bras.
Et que tu le serres fort.
Erin fait de même.
Mouvements brusques.
Il s’accroche à toi comme si sa vie en dépendait.
Et il éclate en sanglots.
Ce n’est pas la première fois que cela arrive.
Mais ça te retourne toujours autant.
C’est même pire.

Tu prends sur toi, Azur.
Déglutissant, tu étouffes tes angoisses.
Caressant doucement ses cheveux.
Embrassant le haut de son cou.
Et lui soufflant tendrement :

▬ Chuuut, ça va aller, je suis là.

Inlassablement.
Jusqu’à ce que les tremblements de son corps cessent et s’il fallait y passer la nuit, tu resteras là sous cette maudite table à le bercer.
Tu aimerais lui assurer qu’il est sécurité.
Que rien ne pourra l’atteindre ici.
Mais toi-même, Azur, tu as peur.
Une porte ça se défonce si facilement.
Tu essayes de ne pas y penser les matins où tu le laisses seul, mais la vérité c’est que ça t’obnubile l’esprit.
Alors tu n’ajoutes rien.
Caressant aussi son dos.
Lui disant de respirer.
Te fichant qu’il tâche ta chemise.
Ou le sol.
Te foutant de tout tant qu’il ne vas pas mieux.
Calant ta tête contre la siennes.
Murmurant :

▬ Je serais toujours là pour toi.

Ça te surprend toi-même.
Parce que ton cœur, tu le pensais inexistant jusqu’à lui, assurant seulement une fonction vitale.
Mais tu devais bien reconnaître, Azur, que cette phrase, elle venait directement de là.
Et que c’était plus que physique.
Que t’as des sentiments pour lui.
Pour Erin.

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T’as dis toujours, Azur.
Et toujours, c’est un peu flippant.
C’est le genre de chose qui te fais fuir.
Pourtant, c’est toi qui l’a dit.
La peur au ventre que ça soit lui qui parte.
Que d’un seul coup, il se lève et te laisse là, sous cette maudite table.
Au contraire, Erin se laisse aller dans tes bras.
Et tu le serres plus fort.
Caressant ses cheveux.
Embrassant tendrement son cou.

A jamais.
Lui il dit, à jamais.
C’est tout aussi terrifiant.
Erin le dit accompagné d’un de ses fameux « I hate you » légèrement modifié, mais qui sonne toujours autant comme un « I love you ».
Et toi aussi tu te mets à trembler, Azur.
Parce que t’as compris.
Loin d’être idiot.
Effrayé, parce que tu ne sais pas lui répondre… t’as si peur de le lui dire.
Si peur de ne jamais t’en remettre.
Et tu t’en veux d’être si égoïste.
C’est loin d’être une première.
Même si jamais tu ne l’avouera.
Tu t’en veux, parce que lui il te l’as déjà si souvent dis, quand tu y repense.
Tellement de fois.
Alors tu ravales un sanglots.

▬ Promis.

Tu promets, Azur.
De toujours être à ses côtés.
De te tenir près de lui, dans les moments durs et ceux plus joyeux.
Au fond de toi, Azur, tu promets de l’aimer, même si t’es incapable de le lui dire.
Et tes mains viennent chercher son visage.
Se posent sur ses joues.
Relevant sa face.
Pour poser tes lèvres sur les siennes.
L’embrassant avec douceur.
Sceller ta promesse, Azur.
Ton front fini par se poser sur le siens.
Le bout de vos nez qui se touchent.

Incapable de savoir combien de temps il s’est écoulé, depuis que vous êtes ainsi.
Tu as simplement fini par déposer un léger baiser sur ta bouche, avant de le regarder de plus loin.
Attrapant ses mains dans les tiennes.
A vif.
Tu tentes un petit sourire.

▬ On sort de sous la table et je m’occupes de tes plaies ?

Pas question de le brusquer.
Il choisi.
S’il veut encore s’attarder ici, c’est OK.