plouf ! ☼ sunho

plouf !

Sunho + Reo
Theme song

Encore un plan de merde. Si cela continuait comme ça, Reo allait finir par se retrouver en prison... ou pire, mourir. L'une de ses connaissances ((ou ami, selon lui, mais il ne fallait certainement pas se baser sur la grille de lecture du campagnard)) avait proposé... Un horrible plan. Voir des animaux aquatiques dans la vraie vie, c'était un rêve partagé par de nombreux enfants... et adultes. Problème, cela coûtait cher, si cher, de se rendre jusqu'à un aquarium. Ou mieux, jusqu'à Sea World. En plus, ce n'était pas très éthique, d'aider d'affreuses entreprises à faire fortune sur le dos de ces pauvres bêtes. Pourquoi ne pas s'infiltrer dans l'un de ces endroits, après la fermeture ? Sécurité minimale ((soi disant)), lubie enfantine satisfaite. Que demander de plus ? Reo était convaincu pour l'idée. Si facile à influencer. Il ne se rendait pas compte de tous les dangers qu'une telle idée pouvait susciter. Se faire arrêter, tomber dans un bassin, se faire dévorer par une orque. Mais voilà, le musicien ne réfléchissait jamais. Ou si, il réfléchissait, toujours, mais si mal qu'on pouvait difficilement en tirer quoi que ce soit. Son fidèle maillot de bain sur lui, Reo était donc monté dans la voiture de ce presque inconnu pour partir à l'aventure. Du grand n'importe quoi.

Grande arrivée. Arrivée qui aurait du se faire discrète, mais qui ne l'avait certainement pas été. Une chance pour eux, les vigiles devaient manquer... de vigilance. En théorie, le plan était drôle, merveilleux. Mais en pratique c'était... un peu plus compliqué. Il leur fallut plus d'une heure pour trouver un endroit qu'ils pouvaient escalader. Et quand bien même le point d'entrée avait été trouvé, fallait-il encore réussir cette prouesse que de passer au travers de la barrière. Rien ne faisait rien. Rien n'aurait du marcher. Et pourtant, jusqu'à présent, tout finissait par fonctionner. Scandaleux. Enceinte du parc enfin pénétrée. La tribu s'infiltrant telle la peste dans tout le complexe. Reo n'était pas déçu, ni inquiet. Ce qu'il pouvait enfin admirer était... chimérique. D'une beauté hors de ce monde. Tous ces animaux nageant paisiblement, se devinant tout juste avec le faible éclairage qu'imposait la fermeture. De longues minutes passèrent ainsi. Le jeune homme n'avait plus aucune compréhension du temps qui coulait inéluctablement. Comme dans un rêve. Obnubilé par les créatures... Surtout celle là. Race qu'il ne connaissait pas. Noire et blanche, dans un grand bassin. Ses amis au quatre coins du parc, Reo était désormais seul. Personne pour l'arrêter. L'empêcher de commettre l'irréparable. Ascension difficile mais possible, jusqu'au rebord du bassin. Le bassin de l'orque. Fière créature marine. Les choses auraient pu en rester là. Spectacle de toute une vie. Fuite avant d'être attrapé. Mais... Rien n'était jamais simple. Pas avec Reo. Il avait fallut qu'il glisse. Qu'il glisse et qu'il tombe tête la première dans l'habitat de cette bête tout aussi belle que dangereuse.

plouf !

Sunho + Reo
Theme song

(( ootd )) - Le parc était fermé depuis plusieurs heures déjà et clients comme employés étaient rentrés chez eux depuis longtemps. Tu avais eu le temps de finir ton travail, de laisser le parc impeccable avant d'aller échanger quelques mots avec le vigile. Il allait aller manger un truc avant que tu partes, tu lui promets de surveiller le parc en son absence, de toutes manières il ne se passe jamais rien ici. Monde des merveilles trop loin de tout, isolé de la ville avec assez peu de transports en communs pour qu'on n'aperçoive plus personne après seize heures. Personne sauf toi.
Tu enfiles rapidement des vêtements plus appropriés dans les vestiaires avant de monter au-dessus du bassin de Chikara. L'orque la plus vieille du parc, dix-huit ans à peine. Elle avait le droit à son bassin rien qu'à elle. Tu la vois arriver rapidement quand elle t'aperçois. Vive, particulièrement intelligente. Elle était ta préférée. Un grand coup de queue t'asperge d'eau de la tête au pieds et tu râles un peu. Arrête tes bêtises ou je repars. Pourtant, un sourire doux s'installe sur tes traits lorsque tu t'accroupis pour caresser l'animal majestueux. Tes doigts passent lentement sur sa peau lisse, ils caressent l'arrête de ses dents puis sa langue rugueuse. T'as pas peur. T'as jamais eu peur des animaux. T'étais bien plus terrifié par les êtres humains. Pourtant on te l'avait répété un million de fois. Les orques étaient dangereuses. Ne les touche pas. Ces animaux sont des tueurs. Tu n'y avais jamais cru. Tu lui balances un poisson haut dans le ciel et tu la regarde sauter majestueusement. Et puis sont corps monochrome éclate la surface de l'eau, tu te prends la vague en pleine figure mais tu t'en fiches. Tes doigts passent simplement dans tes cheveux pour les empêcher de te tomber dans les yeux.

Tu finis par t'assoir au bord du bassin, tes pieds brassent négligemment l'eau. Et tu lui parles. Tu lui parles longuement. De tout. T'as pas de secrets pour elle. T'es absorbé par ses mouvements langoureux, le chant des sirènes qui résonne à tes oreilles, ses plaintes continuelles. Elle aussi, elle ose te parler. Elle ose tout te dire. Et tu l'écoutes, ton coeur saigne pour elle mais tu peux rien faire. T'es tellement absorbé que tu remarque même pas que des gens sont entrés dans le parc. Encore moins qu'un mec escalade la facade sud du bassin. C'est le splash retentissant qui vous fait tourner les yeux vers lui. L'urgence te rattrape aussitôt, ton coeur s'emballe et tu te relèves d'un bond. Chikara ! Non ! Et tu te fiches complètement de cet abruti qui a voulu faire le malin en escaladant la barrière du parc, tu ne sais même pas ce qu'il fout là. Tu te fiches qu'il vive ou qu'il meurt. Tout ce que tu vois, c'est ta majestueuse amie qui pourrait mourir pour lui. Ton corps fend la surface dans un plongeon parfait. Tes mouvements sont puissants, pas plus que les siens, et Chikara veut jouer. Elle cogne son museau contre l'homme, tu entends ses petits couinements taquins mais lui ne le voit surement pas comme ça, surtout lorsqu'elle le pousse sous l'eau contre la vitre du bassin. Et s'il se noie, elle est morte. Ta main gauche se referme sur les vêtements du gars, l'autre repousse la gigantesque créature. Tu n'as pas la force nécessaire pour la faire bouger d'un millimètre, c'est elle qui s'écarte d'elle-même pour te laisser remonter. Ton visage perce la surface et tu cherches ton souffle en remontant l'autre idiot. Tu le pousses vers le rebord encore loin. Chikara semble rire en voyant la détresse sur le visage du type. Sors du bassin si tu veux pas qu'elle te tue. Ta voix est froide comme la glace, coupante. Ta haine est palpable à travers chaque mot. Et tu sais que tu ne risques rien mais lui, chaque seconde passée dans l'eau le rapprochait un peu plus de sa mort.

plouf !

Sunho + Reo
Theme song

Le grand plongeon. Celui qu'il n'avait pas voulu. Glissade stupide, digne de lui, projetant son corps par de là le rebord. Visage déchiré par la surprise, mais pas une once de peur. Reo ne s'attendait simplement pas à se retrouver dans une telle situation. Pas comme ça, en tout cas. Mais le jeune homme avait l'habitude de subir sa vie. Cela ne l'empêchait pas d'être heureux, épanoui. Le contact glacé de l'eau le fit frissonner de la tête au pied. Pas très agréable de se retrouver tout habillé dans un bassin. Une chance pour lui, pour qu'il ne puisse être identifié s'il était arrêté, Reo avait laissé ses affaires dans la voiture. Téléphone sauvé de la noyade. L'inévitable retardé de quelques semaines. Il finissait toujours par perdre son smartphone. Ou le casser. S'il aurait préféré être nu comme un ver, pour sentir contre son épiderme les petites vagues créées de toute pièce par le système de filtration, la sensation restait... agréable ? Le musicien aimait l'eau. Il avait passé tous ses étés à chahuter dans le ruisseau coulant derrière la maison de ses parents. Impression de renaître. Comme un baptême. Dès qu'il se douchait, baignait, noyait... Il était trop tard, de toute façon, pour faire marche arrière.

Dans tout cela, Reo n'avait pas pensé au plus évident des problèmes. Il était à Sea World. Et qui disait Sea World, disait créatures aquatiques. Son bon sens revint lorsqu'il sentit s'approcher dangereusement de lui l'un des prisonniers de cette moribonde attraction. Une orque. Belle, majestueuse. Rencontre surprenante, amusante même. Le museau de l'animal se jouant de lui, le tapotant. Reo n'était pas sûr de ce qu'elle était en train de faire, mais il la trouvait trop craquante. Comme un rêve se réalisant enfin. Rêve cerclé de bitume et d'acier. Puis soudainement, la panique, la vraie. Transporté contre son gré dans les profondeurs du bassin. Ne faisant plus qu'un avec l'une des vitres de cette prison. Le jeune homme était peut-être inconscient, mais il n'avait pas franchement envie de mourir. Pas maintenant. Pas aussi vite. Une chance pour lui (ou malchance), il n'était pas le seul être humain à barboter dans l'antre de l'orque. Un membre du personnel ? Peut-être... Et merde ! Pas le choix, il avait besoin de lui pour survivre. Pour s'échapper. Si Reo avait peur, il n'était pas contrôlé par cette dernière. Alors quand l'inconnu le somma de sortir, il n'hésita pas à un seul instant. Tétanisé, lui ? Jamais.

Nageur débutant, mais ses performances étaient sublimées par son instinct de survie. C'était... presque une exception. Fallait-il l'applaudir ? Difficile à dire. Sunho ne le ferait certainement pas. Le retour de l'air, de la présence réconfortante du sol sous ses pieds. Trempé, frigorifié, mais cela n'avait aucune importance. Reo aurait pu fuir. Aurait du fuir, même. Il était dans de beaux draps, encore... Mais pourtant, quelque chose le forçait à attendre. Attendre que l'inconnu revienne. S'excuser. Lui parler. Assis suffisamment loin du rebord pour que Chikara ne se jette pas de nouveau sur lui. Regard rivé sur la silhouette de son futur interlocuteur. Quand enfin il vint le rejoindre, une flôt incontrôlé de mots s'échappa d'entre ses lèvres. - Pardon ! Pardon je voulais vraiment pas, j'ai glissé bêtement et... Et... Rien ne faisait sens. Reo n'aurait même pas du être là en premier lieu. Lui n'y voyait aucun problème. Pas étonnant. Déranger cette belle créature... ces belles créatures, par contre ? Problématique, évidemment. - La mimine va bien ? Je ne lui ai pas fait peur ? Ni mal ? Elle est trop belle. Il ? Enfin... Excusez moi Monsieur. Vous êtes son papa adoptif c'est ça ? Babillements enfantins, comme d'habitude. Il prononçait tout ce qui lui passait par la tête. Cela n'aiderait pas sa cause, mais Reo ne cherchait jamais à justifier son idiotie, et ses erreurs. Ce qui était fait, était fait.