mask off ((gon))

mask off ★ l'ennemi est toujours plus proche qu'on ne le croit.

Les sourcils froncés, les poings serrés, et la jambe gauche qui tressaute puis celle de droite, Yusuke a le visage fixé sur la vitre teintée en face de lui. Il est fou de rage. Il se sent trahi, vexé et très con. Comment n’a-t-il pas pu remarquer la véritable nature de Renji? Etait-il trop naïf? Ou le policier était-il juste plus malin? Qu’importe la réponse, cela ne changeait rien au fait que Renji, à ses yeux, était un véritable enfoiré, désormais. Il croyait s’être fait un véritable ami, digne de confiance. Merde, ils étaient même censés aller boire un verre ce soir juste après le combat pour fêter -il l’espérait- la victoire de Yusuke. Sauf que la soirée ne s’était pas passée comme prévue.

En plein milieu du combat, alors que Yusuke s’apprêtait à assener un coup qui rendrait sûrement son adversaire K.O, un énorme vacarme s’était fait entendre à travers la foule de parieurs. “Y’a les flics! Barrez-vous!” La foule s’est dispersée dans tout les sens. Le hangar désaffecté dans lequel se déroulent les combats se vida en quelques secondes. Yusuke sauta hors du ring et courut en direction de la sortie située à l’arrière mais il s’arrêta en chemin lorsqu’il remarqua Gon encore sur les lieux, serein, ne faisant aucun effort pour s’enfuir. “Ren! Grouille-toi, bon sang!” Yusuke l’attrapa par le poignet mais il ne fit aucun effort pour bouger. “Qu’est-ce qu -” Il n’eut pas le temps de finir de poser sa question que les policiers entrèrent dans les lieux. “Vous êtes en état d’arrestation!” Yusuke entendit à peine ces quelques mots parce que d’autres résonnaient encore dans sa tête. L’image d’un agent de police posant une main sur l’épaule de Renji -s'appelait-il réellement ainsi- et le félicitant pour son bon boulot ne cessait de hanter son esprit.

Il engloutit la moitié de la petite bouteille d’eau posée devant lui. Il a la gorge sèche et l’interrogation n’a même pas encore commencée. Il a envie de hurler. Il est sur les nerfs, l’adrénaline du combat, de l’arrestation le rend nerveux. La porte derrière lui s’ouvre, quelqu’un pénètre dans la pièce, et sans qu’il ait besoin de se retourner, il sait déjà qui sera chargé de l’interroger. Lorsque l’homme apparaît dans son champ de vision, Yusuke le regarde droit dans les yeux, ses pupilles lanceraient des lasers si c’était humainement possible. "Va te faire foutre." Il n’en a rien à cirer que ça puisse compter en tant qu’outrage à un agent des forces de l’ordre. Devant, lui, il ne voit toujours pas un flic mais plutôt un ami qui l’a trahi. Même si maintenant il était vêtu d’un uniforme. Et qu’il s'appellerait Son Ho Gon selon son insigne.  

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@son ho gon

mask off ★ l'ennemi est toujours plus proche qu'on ne le croit.

Je l’observe depuis la vitre teintée, son visage est marqué par la colère et j’imagine qu’il doit se sentir trahi, ce que je peux comprendre. Je ne suis pas fier de moi, pourtant je n’ai fait que mon travail et ce n’est pas la première fois que je trahis quelqu’un comme ça. Ça fait parti de mon boulot, c’est le job que j’ai choisi en tant que flic infiltré, pourtant c’est la première fois que j’éprouve de la peine et de la culpabilité. Je crois que je suis tombé dans le piège qu’on doit à tout prix éviter lorsqu’on travaille sous couverture. Je me suis pris d’amitié pour lui et tous ces bons moments que nous avons passé ensemble étaient vrais pour moi. Je ne jouais pas la comédie mais je me vois difficilement le lui dire parce qu’après ce que j’ai fait, je n’ai pas le droit à son pardon. Être tombé en amitié pour lui, si je peux dire ça comme ça, sera ma punition pour le chagrin que la vérité sur qui je suis, lui cause.

Mon supérieur pose une main compatissante sur mon épaule. Je crois qu’il a compris parce que c’est la première fois que j’affiche une tête comme celle-ci. Il me dit même que je peux rentrer me reposer, qu’après avoir si bien bossé, je peux passer le relais mais je lui fais un non de la tête.
« Mon enquête n’est pas terminée et c’est à moi de le faire. »
Je quitte la salle d’observation, laissant mes collègues sur place et sors dans le couloir. Je prends alors une profonde inspiration, essayant de faire comme si de rien n’était, puis j’entre dans la salle d’interrogatoire.

Yusuke ne prend même pas la peine de se retourner vers moi. Je contourne la table devant laquelle il est assis et prends place en face de lui. J’ai revêtu un masque d’indifférence car je ne peux pas me permettre de laisser mes sentiments pour lui prendre le dessus. Après tout, je suis observé par mon supérieur et mes collègues. Il faut que je reste professionnel et que j’aille jusqu’au bout.

La première insulte vole. Je n’en fais pas cas. Elle est de bonne guerre. J’ouvre le dossier que j’ai posé sur la table et me présente :
« Je suis le lieutenant Son Ho Gon mais tu me connais sous le nom de Renji. »
J’aimerais lui dire que Gon ou Renji, peut importe mon nom, je suis malgré tout le même. J’aimerais également lui dire que ce que nous avons partagé était vrai mais je n’en ai pas le droit et je crois qu’il n’y aurait rien de pire pour lui que d’entendre ça.
« J’imagine que tu sais pourquoi on t’a arrêté. Est-ce que tu souhaites déclarer quelque chose avant de commencer ? »
Car l’interrogatoire risque d’être long. J’ai de nombreuses questions à lui poser. Je connais par avance un certain nombre de ses réponses mais j’ai besoin que ça soit lui qui le dise pour qu’elles soient consignées dans le procès-verbal.

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@Aoyama Yusuke