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j'veux des moulures au plafond Kevin.
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 lean on me ~ (sumie)

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MessageSujet: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptySam 4 Avr - 0:47



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« Viens là mon grand. » injonction douce et tendre, l'enfant enserre son père de ses bras fins. Étreinte rendue au centuple par des bras plus larges et plus sculptés, témoignage de cet amour inconditionnel et parfois inquiet quand sonne l'heure de la séparation. « Sois sage et surtout, amuse-toi bien. » Le tout ponctué par une main caressant doucement ses cheveux et un rapide baiser sur le front. Takumi proteste mollement son embarras face à tant de démonstration mais serre une dernière fois ses mains contre le pull de Toshirō. Une discussion cordiale et rapide avec les parents de l'ami de Takumi, échange de coordonnées en bonne et due forme, et voilà le père qui s'en retourne chez lui sans son fils. Le soleil frais de fin d'après-midi éclaire les affiches collées aux murs et les arbres d'un rayon chaleureux, les couleurs qui se mêlent, le jour et la nuit qui se croisent le temps d'une valse lancinante qui se répète jour après jour.

Il fait encore jour quand Toshirō arrive chez lui, petite maisonnée à chidoya, un brin de vert clos, assez grand pour courts slaloms et autres exercices balle au pied- travailler les petits espaces. Son espace à lui est vide ce soir, fait inhabituel mais non pas rare. Repos, souffle serein- ce à quoi servent ces moments la plupart du temps. Mais pas ce soir. L'entrée sombre et la maison silencieuse l'assaillent quand il ouvre la porte. Cours ? Prêts. Préparation de l'examen ? Prête. Correction des copies ? Faîte. Avancée sur son article de recherche ? Ca avance. Et ce n'est sans doute pas ce soir qu'il écrira un mot de plus. Le téléphone est dégainé plus vite qu'il n'enlève ses chaussures, un seul choix possible dans son répertoire. Si Takumi s'amuse chez un ami, il n'y a pas de raison pour que Toshirō s'abstienne de faire de même. "Petite soirée à la maison ? Je te cuisine le dîner si tu veux" Message simple envoyé sans attendre, avant de s'affaler sur le canapé. Plus qu'à attendre la réponse. La réponse de Sumie.

Le corps mouillé, la buée qui l'enveloppe. Les gouttes perlent sa peau et fripent ses doigts, maigre taxe dont il s'acquitte volontiers pour profiter quelques secondes de plus aux bienfaits de l'eau chaude. Et cette branche d'hanami qui orne sa cuisse, luisante sous le jet de la douche. Sorti de la cabine, il en trace doucement les contours comme pris dans un moment de mélancolie, avant de reprendre le cours de sa vie, son torse rougit par le frottement de la serviette. C'est encore quelque peu humide qu'il attrape un biscuit dans la cuisine et le fourre dans sa bouche tout entier. Question d'habitude. Légumes, planche à découper et couteau sont déjà de sorti. Nouvel art de l'à peu près, improvisé chaque jour mais maîtrisé parfois; comme un goût d'espagnol, les rues vivantes de Rosario en décor.

La sonnette retentit plus tard qu'il ne l'avait imaginé, invasion sonore abrupte, le faisant presque sursauter. Les effluves de la cuisine ouverte commençant à voler doucement vers les pièces avoisinantes. Gaz éteint temporairement- on est jamais trop prudent avec un enfant, vieux réflexe. Vue amicale, vue réconfortante, le sourire qui se dessine est instinctif. « Sumie. Viens, entre. » dit-il, enroulant un bras autour des épaules de son amie en guise de salutations. « Je commençais à m'inquiéter. » Pas besoin d'en dire plus. Sans doute un mari toujours aussi peu aimable et dénué d'un minimum de bon sens, source inépuisable de problèmes en tout genre pour la pauvre Sumie.
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Aoyama Yusuke
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptySam 4 Avr - 4:39



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Un dernier coup de pinceau et elle pouvait enfin admirer son oeuvre dans son entièreté. De longs cheveux bruns et ondulés. Des yeux qui formaient des croissants de lune lorsqu'elle souriait et des joues rosies par le froid et l'émotion. Sumie l'avait trouvé très jolie, cette jeune femme qui recevait une demande en mariage en public. Elle était le bonheur personnifié. La quadragénaire avait applaudit lorsqu'elle avait répondu oui. Elle les avait félicité, elle, cette inconnue, qui s'était donné le droit de partager leur bonheur. Et puis elle était rentrée chez elle à toute vitesse, s'enfermant dans son atelier, s'emparant d'une toile immaculée et aposant le bout de son pinceau dessus. Trois heures plus tard le visage de la jeune femme lui souriait de nouveau.

La fatigue de la journée retomba sur elle d'un seul coup et elle rangea son matériel. Lasse, elle traîna sa carcasse dans la salle de bain et se fit couler un bon bain chaud. Allongée dans la baignoire, elle laissa son esprit divaguer mais pas pour très longtemps parce qu'une voix roque et puissante la fit revenir sur terre. Il s'agissait de son mari qui lui demandait qu'est-ce qu'elle avait prévu de faire comme dîner. Exaspérée, elle répondit en hurlant aussi. 'Il y a des restes dans le frigo. Il faut qu'on les mange avant qu'ils ne périssent.' Elle l'entendit grogner, se plaindre qu'il en avait marre de manger des restes. Elle n'entendit pas la suite qui consistait essentiellement d'insultes puisqu'elle alluma la petite radio à pile qui se trouver près de la baignoire. La voix de sa chanteuse préférée remplit la salle de bain et elle replongea dans sa rêverie.

Enfin sortie de l'eau, fraîche et revigorée, elle enfila son pyjama qu'elle allait devoir enlever juste après avoir consulter son téléphone et remarqué le message de Toshiro. Elle lui répondit avec une heure de retard. [Avec joie!] Cela ne pouvait qu'être du plaisir pour elle de passer du temps avec Toshiro. Elle s'habilla de nouveau, cette fois-ci enfilant des vêtements convenables pour sortir. Une longue jupe noire et un chemisier blanc au tissu si fin qu'on pouvait apercevoir les contours de son soutien gorge. 'Chéri, je sors avec les filles. On va prendre un verre pour fêter la promotion de Aika.' Un mensonge. Elle n'aimait pas mentir mais son comportement la poussait à le faire. Elle ne voulait pas qu'il se fâche pour rien ni qu'il ne ruine sa bonne humeur. Un bisou sur la bouche puis sur le front et elle était partie.

Elle sonne à la porte et en attendant qu'il ouvre elle ne peut s'empêcher d'observer les alentours. Et elle ne manque pas de remarquer ces yeux cachés derrière le rideau d'une fenêtre. Très indiscrets. La porte ouvre et elle est accueillit par une paire de bras à l'étreinte chaleureuse. 'Désolé, j'avais pas vu ton message.' Elle s'excuse, retirant ses escarpins et enfilant des chaussons. Elle entre dans le séjour et cherche du regard le petit garçon. 'Takumi?' Elle appelle, espérant voir le petit lui courir dans les bras mais c'est le silence qui lui répond. 'Il n'est pas là?'
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptySam 4 Avr - 18:50



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Le sourire qui le gratifie est déjà assez pour illuminer la pièce un peu plus et lui enlever comme un poids dont il ne s'était pas rendu compte. Soulagement surprise d'une angoisse cachée, invisible. Elle n'avait pas vu son message, le téléphone laissé dans un coin qu'on oublie vite, comme il lui arrive souvent. « C'est rien, t'en fais pas. J'ai cru que ton mari... » Son mari quoi, au juste ? Il ne devrait pas parler comme ça, les rideaux des fenêtres d'en face semblait être un lieu déjà bien assez intéressant, bal des tissus aux yeux curieux et aux commérages à voix basse, pour qu'il en rajoute de lui-même. Pourtant il savait très bien que la vérité était toute autre, lui comme elle savait que leur relation n'avait rien des romances de bas-étage que s'imaginaient sans doute les voisins. Un lien fleurit, fleurit de bouquets funestes au cours des ans, les larmes et les errances ayant rythmées une partie de leur vie avant que chacun n'intervienne. Une épaule sur qui s'appuyer ou pleurer, la voix ferme de l'honnêteté, une réalité balancée en pleine figure, aussi piquante que le bain de glace dans lequel il plongeait son corps meurtri après chaque entraînement en Angleterre. Un temps lointain, presque une autre vie. Mais Sumie c'était aussi les fous rires et les moments doux, parfois dans un silence agréable. C'était surtout ce lien avec ces yeux verts, brillants comme des émeraudes, cette stature frêle mais imposante capable de gérer blouses blanches toquées en plein coup de feu. Sumie, c'était un peu sa branche d'hanami faite de chair et d'os. « J'ai cru qu'il t'avait encore ennuyé. » Inquiétude sincère, prononcée à demi-mots, ils savent lire entre les lignes, nul besoin d'en rajouter.

Il regarde Sumie entrer dans la maison, faire comme chez elle. Véracité du propos. Ici, c'est aussi un peu chez elle. Beaucoup trop de souvenirs à Nagoya; une rue que Toshirō et Rika ont arpenté à en user leurs chaussures, main dans la main, ici, une échoppe où ils aimaient prendre une friandise ou là, ce maraîcher qui ne le regarda plus qu'avec de la pitié en le voyant traîner sa peine, seul. Alors Sumie avait pris les choses en main et c'était elle qu'il avait retrouvé pour décharger les cartons du camion de déménagement devant cette maison tokyoïte, changement radical pour le père et le fils. C'est d'ailleurs après lui que son amie demande, surprise de ne pas le voir débouler pour la saluer, comme il en a si bien l'habitude. « Takumi est de sortie. » Commence-t-il, expression douce de son visage immédiate. « Il a été invité à dormir chez un ami qu'il s'est fait dans sa nouvelle école. » Explique-t-il, pas peu fier de sa déclaration. Takumi vient tout juste d'entrer au collège. Tous les amis ne se sont pas retrouvés au même endroit, les bavardages quotidiens mis aux oubliettes. Coeur noué, coeur inquiet quand Toshirō l'avait regardé entrer dans l’enceinte, son cartable vissé sur ses épaules et son uniforme- disons que le repassage n'est pas encore maîtrisé, bien au contraire.

« Et puis... » Regard fuyant, voix qui s'estompe et des doigts qui viennent recoiffer ses mèches, vieux tic nerveux. « Je ne me sentais pas d'être seul ce soir. » Confession de seconde main, plus neuve pour un sou, déjà entendue quelques fois. La suite est limpide, toute devinée si elle n'est pas déjà connue. Il y a des soirs où les humeurs sont changeantes, versatiles, et s'amusent à torturer Toshirō.

Il retourne près des fourneaux et rallume le gaz, remuant doucement son curry. Voilà une recette qu'il ne rate pratiquement jamais, secret de famille transmis par sa grand-mère quand il n'était pas plus haut que trois pommes. « Il faut que ça mijote encore un peu. Je te sers quelque chose à boire en attendant ? » Il n'a pas grand chose à offrir, l'alcool est proscrit, mais après tout, ils n'ont jamais eu besoin des embruns pour que la soirée soit une réussite.
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Aoyama Yusuke
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyDim 5 Avr - 1:26



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'Je lui ai dis que j'avais eu une soirée entre copines de prévue.' Si des oreilles indiscrètes auraient pû entendre leur conversation, les rumeurs auraient été confirmé. Une femme mariée rencontrant secrètement un homme? On ne pouvait que conclure qu'elle vivait une aventure extraconjugale. Elle en riait des rumeurs parce que s'énerver serait un peu hypocrite. Elle aussi avait contribué à diffuser des rumeurs. C'était si facile d'y croire lorsque tout les indices n'indiquaient qu'une solution. On se laissait tenter par les "apparemment", "j'ai entendu dire", "il paraît que" et puis on en créait aussi des "je suis sur que". Elle en avait parlé à Toshiro des crises de jalousie que son époux piquait. De son air grognon à chaque fois qu'elle le mentionnait. Son mari ne portait pas Toshiro dans son coeur mais elle lui avait dit de ne pas le prendre personnellement, il ne portait personne dans son coeur de toute manière sauf sa famille.

Takumi, ce garçon sensible, si jeune et qui avait déjà traversé l'une des plus dures épreuves au monde : perdre sa maman. Sumie le regardait grandir, s'épanouir de nouveau et elle avait le coeur qui triplait de taille. Takumi, elle le considérait presque comme son propre gamin. Son instinct maternelle lui ordonnait de donner l'amour d'une mère dont manquait cruellement cet enfant. C'était aussi un devoir, une promesse faite à Rika. S'occuper des deux êtres qu'elle avait aimé le plus au monde. Elle lui devait bien ça après tout. Elle leur devait tous bien ça. Des visages familiers, des étreintes réconfortantes, des larmes partagées lorsqu'elle avait perdu son jeune fils. Un soutien inébranlable. 'Oh, c'est super. Je suis contente qu'il arrive à s'intégrer.' Il méritait bien ça le petit. Un moment de répit. Un moment de bonheur. 'Tu sembles tout aussi excité que lui.' Elle le taquinait. Elle savait très bien que le bonheur des enfants était aussi celui des parents. Elle était passé par là après tout. Elle se rappellait de l'excitation qu'elle avait ressenti lorsque son plus grand fils avait obtenu son diplôme de l'école de police. Elle avait eu l'impression d'avoir elle-même réussi l'examen. Un enfant reste une part de soi-même, un fragment de notre ADN, de notre chair. Un lien indivisible.

Accoudée au bar de la cuisine, elle observait les ingrédients étalés près de la cuisinière. Une bonne odeur s'élevait déjà de la marmite et elle en avait l'eau à la bouche. Sumie avait hâte de passer à table mais il fallait patienter encore un peu. 'Cela sent déjà merveilleusement bon. Un verre d'eau, ça ira. Merci.' Elle aurait aimé un verre de vin mais par esprit de solidarité, elle savait s'abstenir. Elle avait vu son ami souffrir, se noyer dans l'alcool et elle en gardait de très mauvais souvenirs. Il avait remonté la pente petit à petit et elle était fière de lui. Certaines personnes n'arrivaient jamais à trouver la porte de sortie. Toshiro, lui, l'avait trouvé et elle espérait qu'il ne la franchisse pas de nouveau dans le sens inverse. 'Tu prépares quoi? Elle demandait, le regard perché par dessus son épaule, curieuse. Et gourmande comme elle l'était, son estomac gronda à l'entente du nom du plat. C'est qu'elle n'avait pas eu le temps de manger après être rentrée du boulot, s'enfermant immédiatement dans son atelier. Elle allait se régaler ce soir.

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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyDim 5 Avr - 19:12


time to call ubereats

un moment d'inattention arrive quand on s'y attend le moins. on a beau connaître les techniques et procédés par coeur, parfois, juste parfois, un geste mal placé peut nous mettre dans l'embarras. pris dans la conversation, et la curiosité pointant le bout de son nez, d'un mouvement totalement inconscient, @kobayashi sumie dérègle le feu qui fait cuire le curry. à l'insu des deux adultes, le curry commence à noircir au fond, et le temps que l'odeur se fasse bien présente, il est trop tard pour sauver le plat.


il semblerait que ce curry ne puisse être mangé, à moins que l'on apprécié le goût du brûlé...
 
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyDim 5 Avr - 23:59



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Encore un mensonge, Toshirō grimace. Il sait que Sumie n'y est pas pour grand chose, pour rien même. La faute à un mari d'une jalousie maladive et d'une bêtise d'un autre niveau. Il ne l'avait pas vraiment remarqué quand ils s'étaient rencontrés, ses yeux seulement réservés pour Rika, tout son être dévoué pour la seule et même personne. Petit bout de femme (presque faux, elle le dépassait presque) qu'il aurait suivi au bout du monde (ça c'est vrai par contre). Le temps apporte l'expérience, yeux avisés qui reconnaissent les signes. Un sourire forcé dans le groupe de quatre, des aveux à peine cachés dans un trio où la parole se libère. Vraiment du pain béni pour les qu'en dira-t-on s'il savait. Ou peut-être leurs petites histoires fantasmées leurs sont suffisantes. Toshirō s'en moque après tout. Seule l'inquiétude pour Sumie demeure dans cette ligne de pensée, il ne veut pas lui attirer de problèmes.

« Ca se voit tant que ça ? »
Rire léger, les joues se teintent d'une pointe de rouge. Il ne sait pas vraiment pourquoi, peut-être parce qu'il se sent un peu idiot. L'impression d'en faire tout un plat. Mais Takumi est tout un plat. Son fils, chair de sa chair, amour et soutien inconditionnels à jamais. Importance absolue, capitale; prunelle de ses yeux. Il l'avait à moitié oublié après la mort de Rika mais Sumie avait été là pour le remettre dans le droit chemin. Et le football. La poitrine gonflée, un frisson dans son corps, émotion du ballon qui ne quittait pas son fils. A eux les entrainements à deux, en été comme en hiver. On coupe dans le vent du matin, le travail chasse le chagrin quand la passion vient d'aussi loin. Le danger s'efface et gare au cœur de glace... celui des terrains givrés de Nagoya. Gare au cœur de pierre, celui des regards méprisants, préférant les patins aux crampons et les battes aux ballons. Mais rien, rien, ne les arrêtait. Lien fusionnel renforcé, les victoires de Takumi sont aussi les siennes. « Je suis content. Son petit groupe au primaire... Ils ne sont pas tous dans le même collège. J'avais peur qu'il se retrouve tout seul. Tu sais qu'il est un peu réservé comme moi. » Le mot tendre, quoiqu'un brin désolé. Désolé de lui avoir refiler un trait qui ne l'a jamais beaucoup aidé à l'école.

Sumie s'approche, Toshirō l'observe du coin de l'oeil. Calme, sentiment de sérénité qui l'envahit, cette aisance qu'il y a entre eux, ces regards qui valent milles mots. Il abandonne la cocotte qu'il couvre avant d'ouvrir un des placards au mur et en sort deux verres. De l'eau, pas plus de fantaisie. Toshirō sait parfaitement que c'est aussi pour lui, reconnaissance muette de ce soutien indéfectible toujours après plus de six ans. « Tiens. Santé ! » S'amuse-t-il en lui tendant son verre rempli. Ils retournent vers le salon, plus confortable le sofa. « Tu as passé une bonne journée ? » Il s'installe et écoute, se laisse bercer par les mots de son amie; oublions la solitude et les angoisses d'il y a quelques heures. Oublié, au moins un instant, le lit vide qu'il retrouvera tout l'heure, la maison qui sera elle aussi vide, sans même les marmonnements endormis de Takumi ou sa veilleuse- leur secret entre hommes. Peut-être qu'il lui emprunterais sa veilleuse pour ce soir... Une présence, ne serait-ce que factice.

« Pardon de te couper mais... » Quelque chose d'étrange, les narines qui le chatouillent. « Je rêve ou ça sent l'cramé ? » Un reniflement. Puis deux. Et jamais deux sans trois. Incompréhension, confusion. Théorie, réflexion, réalisation. Horreur. « Le curry ! » Il manque de tomber en enjambant le canapé. Couvercle enlevé, fumé libérée, délivrée de sa prison métallique et épicée. Bouffée qu'il inhale trop, toux incontrôlable de quelques secondes. Fenêtres ouvertes, feu éteint, la cuisine est plus claire, l'air plus frais de nouveau. Mais toujours cette odeur de brûlé qui persiste. Toshirō se risque à jeter un oeil à son curry. « Oh fuck off... » Il murmure. Les vieux réflexes, les jurons en anglais, héritage des pelouses anglo-saxonnes qui l'ont vues débiter son lot d'injures, question d'ambiance. « Pardon. Mais il est complètement fichu. A moins que le cramé ça soit ton truc ? » Fait-il en lui tortillant une cuillère au contenu plus que douteux au visage, expression puérile sur le visage, ses sourcils se balancent de haut en bas, tel un véritable gamin devant sa potion de terre, d'eau et de feuilles aussi sales les unes que les autres.  « Ma grand-mère me passerait un savon, gâcher sa recette comme ça. J'avais bien réglé la température pourtant. » Confusion encore. Et puis soupir, il déteste gâcher la nourriture. Sa mère et sa grand-mère ne l'auraient jamais permis quand il était enfant. Pas le choix, de toute façon : un salaire pour trois, tout était calculé. Mais ses plans tombent à l'eau, maintenant. Heureusement qu'il n'avait pas encore mis le riz dans l'autocuiseur, c'est déjà ça. « Bon... On prend à emporter au bout de la rue ? Leur curry est pas si mal après celui de ma grand-mère. Ou autre chose si tu préfères, c'est comme tu veux. Et je t'invite, bien sûr. » Plan B, roue de secours. La soirée promettait déjà avec une telle introduction.
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyMar 7 Avr - 10:24



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Ils trinquent puis vont  s’installer sur le canapé. Une jambe repliée sous sa cuisse, le coude appuyé sur le dos du sofa et la tête supportée par sa main, elle repense à sa journée. Elle a été longue, très longue. D’abord, parce qu’elle n’était pas censé travailler aujourd’hui. C’était censé être son jour de repos mais une collègue s’était cassée la jambe, elle devait alors la remplacer pendant deux semaines. Et puis le manager était d’humeur exécrable. Il l’était toujours mais aujourd’hui c’était plus que d’habitude. Peut-être que sa femme avait enfin demandé le divorce ou que sa maîtresse avait mis fin à leur aventure. Qu’importe la raison, il avait tendance à passer les nerfs sur les employés. Ils avaient tous besoin de ce job alors personne  n’osait rétorquer. Elle soupire, lasse mais aussi soulagée de pouvoir passer une soirée de détente. ‘Le boulot a failli me tuer. Cela fait un mois qu’on demande à la direction de réparer le frigo du rayon surgelé parce que il y a de l’eau qui s’en échappe mais ça traîne. J’ai failli me ramasser à cause d’une flaque. Imagine si un client était tombé, quelle catastrophe!’  Parfois elle détestait son travail mais elle n’avait pas réellement le choix que d’y rester. Sans diplôme c’était dur de trouver quelque chose. Et puis démissionner serait une humiliation pour elle, faire une croix sur tout ce qu’elle avait décidé d’accomplir de par elle-même. ‘Et cet idiot d-’

Elle est incapable de finir sa phrase, coupé par Toshiro et avant même qu’il ne le fasse remarquer, une odeur de brûlé envahit ses narines. D’un pas plus lent, elle le suit jusqu’à la cuisine où une épaisse fumée se dégageait. Le temps d’un instant, elle eut peur que la pièce eut réellement prit feu mais il s’avère que seul la marmite et ce qu’il y avait à l’intérieur avaient souffert. Elle était rassurée mais son estomac, lui, était très déçu. Elle fixait ce qu’il restait du curry avec une tête d’enterrement, prête à lâcher une petite larme. ‘C’est pas drôle. J’avais vraiment envie de le goûter ce curry.’ Elle détourne la tête, répugnée par la bouillie noire que lui brandissait son ami au bout de son nez. Elle attrapa la cuillère et la conduisit vers la bouche de Toshiro. ‘Ta grand-mère a raison, il ne faut jamais gâcher la nourriture peu importe les circonstances. Fait AAAAAAAAAAAHHH.’ Elle fit danser la cuillère devant sa bouche comme elle le faisait avec ses enfants lorsqu’ils étaient encore en couche-culotte. Bien évidemment, il ne se laissa pas faire mais elle insista jusqu’à ce que l’étrange bouilli finisse par tomber par terre à force de bouger. La nourriture était vraiment gâchée, étalée ainsi au sol, elle ressemblait d’autant plus à une crotte de chien. Ew! ‘Va pour le curry du coin de la rue. Et puisque tu es si généreux, commande une double portion pour moi.’ Elle était gourmande comme ça et puis son estomac avait une sale envie de curry et Sumie ne se voyait pas manger quelque chose d’autre. Elle retourna au salon en attendant que Toshiro ne finisse de passer commande. Elle alluma la télévision sans vraiment regarder ce que les chaînes proposaient, c’était plus pour qu’il y ait un bruit de fond qu’autre chose.

Elle déverrouilla son téléphone et ne pût s’empêcher d’envoyer un message à son mari. C’était une habitude qu’elle avait prise à chaque fois qu’elle était de sortie. Comme s’il était un gamin, elle lui demandait s’il avait dîner, s’il avait pensé à nourrir le chien et s’il passait aussi une bonne soirée sans oublier de rajouter un petit ‘je t’aime’ à la fin. Trop concentrée par la réponse de son mari qui lui demandait où elle avait rangé le sac de nourriture pour chien, elle n’entendit pas Toshiro revenir dans le salon. Elle essayait de s’en souvenir mais elle n’était pas sûre si elle l’avait rangé dans le placard en dessous de l’évier ou dans un des placards fixés au mur de la cuisine. Elle sursauta lorsque Toshiro apparut dans son champ de vision. ‘Oh, je t’ai pas entendu arrivé. On t’a dit dans combien de temps ça sera prêt?’


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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyVen 10 Avr - 16:42



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Réplique toute aussi enfantine, retraite fuyarde dans un éclat de rire, le dégoût à peine masqué face à la bouillie noire de ce qui aurait dû être leur repas. La complicité, forgé au fil des années, maître mot de leur relation qui était toujours à flot toutes voiles dehors après tout ce temps, naviguant les eaux troubles du deuil, des tracas quotidiens et de la vie de parents avec le soutien (et le relâchement) dont ils avaient chacun besoin. L'aventure de la quarantaine en toile de fond, au crépuscule pour lui, à l'aube pour elle. Les deux font la paire comme on dit. Lien façonné par leurs différences et leur complémentarité, sur un terrain ils auraient formé un duo magique comme disent les spécialistes, brillants dans un langage sans parole qui leur était parfaitement compréhensible. La dream team n'avait cependant pas besoin de pelouse plus ou moins bien entretenue pour exister. « Double portion ? Et beh, on ne se refuse rien. Ma générosité me perdra. » Exagéra-t-il comme s'il était sur une scène de théâtre, riant face au roulement des yeux de Sumie alors qu'elle se dirigeait vers le salon.

Il avait le numéro enregistré dans son téléphone. Il cuisinait bien sûr, il avait bien dû s'y mettre pour Takumi, un critique des plus exigeants et acerbes quand il s'y mettait, mais souvent - après les jours de matchs -, petit comme grand, n'avait qu'une envie : manger sans attendre, sans vaisselle, sans contraintes. Sur place ou à emporter, c'était selon leurs humeurs, célébration glorieuse au grand jour ou la fatigue secrète, bien au chaud dans leur maison. Il avait finit par sympathiser avec le chef vu ses visites fréquentes. Ce dernier avait souvent un petit geste, un jus de fruit pour Takumi ou un petit gâteau au frais de la maison, de quoi entretenir la satisfaction de l'un de ses plus fidèles clients. La commande fut passée en un rien de temps, et il ne faudrait pas plus de trente minute pour que la commande soit prête à être récupérée au bout de la rue. Et ce soir, il y aurait du dessert, Sumie et lui pouvaient bien se faire ce petit plaisir.

« Désolé je ne voulais pas te faire peur. On peut aller chercher la commande dans trente minutes. Je nous ai prit du dessert. » Ajouta-t-il ravi et tenant avec lui un bol de cacahuètes pour se mettre en appétit. Il s'affala sur le canapé puis posa sa tête sur l'épaule de son ami, en soupirant de fatigue, regardant la télévision d'un air distrait. « On regarde quoi ? » Bol tendu vers Sumie, offre d'un léger grignotage avant le repas. « Tu me disais du coup que ton patron est complètement irresponsable ? » Cinq cacahuètes qui filent directement dans sa bouche sans cérémonie, le bruit de la coque qui craque ses dents, un véritable bonheur. La gourmandise, c'était l'un des traits de ses traits à Toshirō, il en avait entendu des remontrances. De sa mère à ses entraîneurs en passant par ses amis. Mais tout était contrôlé. Son métabolisme aidait mais surtout le sport le gardait en bonne forme. Il réfutait d'ailleurs toute sorte de goinfrerie : il était toujours en pleine croissance d'après ses dires. Croissance de quoi, c'était encore à trouver. C'est sur ces entrefaites que Kazu, son chat, débarqua depuis le couloir - il avait sûrement squatté son lit encore une fois - miaulant sa présence avant de grimper sur le canapé. « Ah t'es là, toi ? Tiens, me regarde pas comme ça. Doucement. » Fit-il à l'animal en lui tendant la moitié d'une cacahuète. Envie de Takumi, il avait adopté ce chat à une vitesse folle, lui passant presque tout. Il le lui rendait bien, à quelques exceptions près. Il passa sa main sous sa mâchoire et gratta le pelage machinalement tout en jetant un coup d'oeil vers le visage de Sumie. « Comment ça se passe les cours ? J'espère que les jeunes sont gentils avec toi. Tu me dis, sinon, je les attendrais à la sortie. Je peux faire très peur quand je veux. »
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Aoyama Yusuke
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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyVen 17 Avr - 6:05



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'Non merci.' Elle refuse les cacahuètes même si son estomac aurait été joyeux d'en avaler. Elle préférait le préserver pour le plat principal et le dessert. Si elle engloutissait ne serait-ce qu'une cacahuète maintenant sa faim se volatilisera complètement. Elle comptait bien profiter du curry de la première jusqu'à la dernière bouchée. Elle verrouille de nouveau son téléphone. Son mari venait enfin de retrouver ce qu'il cherchait. Elle dirige le regard vers l'écran et elle n'a aucune idée de ce que la télévision diffusait. Cela ressemblait à un reportage, un documentaire mais sur quoi? Elle n'en savait rien. Elle n'avait pas suivi, trop préoccupée par ses messages. Elle haussa les épaules, signe de son ignorance. Où en était-elle avant qu'elle ne se fasse couper par le curry brûlé? Ah oui! Cet saleté de manager. Cela lui revenait. 'Tu devineras jamais ce qu'il nous a répondu. Il nous a dit qu'on avait qu'à être plus organisé et surveiller lorsqu'il y a un excès d'eau et passer la serpillière régulièrement.' Elle avait eu envie de le gifler et elle n'avait pas été la seule. Elle avait lu la colère et la frustration dans les yeux de ses collègues. 'On est pas payé pour faire le ménage! On est caissier, pas une entreprise de nettoyage. Et puis il est gonflé de mettre toute la responsabilité sur notre dos.' Monsieur est monté en grade et il a oublié d'où il venait, qu'il était un simple employé comme eux il y a encore quelques mois.

Kazu vint s'installer près d'eux et Sumie s'éloigna, se glissant jusqu'à l'autre bout du canapé. Elle n'avait rien contre les chats, surtout pas contre Kazu. Il était adorable mais elle pensait à l'état de sa jupe si l'animal décidait de se coller un peu trop à elle. Vêtement noir et chat ne faisaient pas très bon ménage. Les poils du félin risquaient à coup sur de s'accrocher à sa jupe et même après plusieurs nettoyage il lui arrivait de retrouver des traces de son pelage sur le tissu. 'Toi? Faire peur? Même pas à une mouche.' Elle lui tira la langue, aussi puérile que lui. Lorsqu'ils étaient ensemble, Sumie et Toshiro devenaient de véritable gamins. 'T'inquiètes pas, t'auras pas besoin de jouer les gros durs. Tout se passe bien. Certains me prennent pour une prof ou un agent d'administration mais j'imagine que je ne peux pas trop l'en vouloir, j'aurais pensé pareil.' Et puis, elle s'était fait un nouvel ami. Jayden. Cela faisait un peu bizarre d'appeler un jeune homme d'une vingtaine d'années plus jeune que soi un ami. C'était un peu atypique. 'Dis, t'en penses quoi d'une amitié avec une grande différence d'âge?' Sumie, elle avait peur qu'une fois leur projet terminé, Jayden ne s'éloigne d'elle. Après tout, pourquoi continuerait-il à traîner avec une femme qui pourrait être sa mère? Il finira par la trouver ennuyeuse. Peut-être qu'il la trouvait déjà ennuyeuse mais continuait à la supporter juste parce qu'il n'avait pas le choix.


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MessageSujet: Re: lean on me ~ (sumie)   lean on me ~ (sumie) EmptyDim 10 Mai - 0:33



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« Je vois le genre. En un mot : un con. » La fleur sur le bout de la langue, influence européenne sur un gamin déjà bien dégourdi par les années de traîne-misère. Certaines maux nécessitaient les grands remèdes. Ou en l'occurrence, l'appellation correcte pour qualifier l'énergumène qu'était le supérieur de Sumie. Espèce malheureusement répandue de petits tyrans au pouvoir abusif pour se venger des années de galère au lieu de tenter d'améliorer les dîtes années de galère pour les autres. Toshiro en voyait beaucoup trop à l'université pour en être choqué mais il n'en restait pas moins déçu pour autant. Il enfourna une nouvelle cacahuète tout en caressant Kazu- derrière son oreille précisément, un endroit qui le faisait ronronner à coup sûr. « Comment ? T'as vu ça King Kazu ? J'ai bien peur que Sumie te boude. Monde cruel. » exagéra-t-il la voix pleine de drame et le visage contorsionné de grimaces et autres expressions de dépit et de tristesse. « En plus j'ai failli tomber ! » C'est bien vrai ça. En se décalant rapidement, l'épaule de Sumie sous sa tête était soudain devenue absente, éloignée de plusieurs longs centimètres. Privé de son appui c'est par un habile réflexe qu'il s'était rattrapé. Le félin s'en alla peu de temps après, dans un accès d'arrogance certaine envers les deux pauvres humains qu'étaient Sumie et Toshiro. Ca lui prenait de temps à autres, prouvant les nombreux stéréotypes inhérents aux chats. Il n'y avait guère qu'avec Takumi qu'il était un véritable petit ange.

« Ah bravo, tu brises mes espoirs. » Bras croisés, effet de style. « Moi qui pensait me reconvertir dans l'acteur de maison hanté, c'est foutu. » De vrais gamins, on vous dit. Et encore, il n'était que deux, le reste de la bande n'était pas là. Peut-être valait-il mieux qu'il en soit ainsi pour le bien du voisinage. « Je suis content de savoir que ça se passe bien. Bientôt les jeunes ne tiqueront plus. Peut-être t'inviteront-ils dans des soirées endiablées et sulfureuses. » Le revoilà qui jouait du sourcil et à faire le malin, taquinant gentiment sa meilleure amie mais pas moins fier de sa motivation et son projet. Il la soutiendrait quoi qu'il en coûte. Jetant un oeil à l'heure affiché sur l'écran de télé, il se releva d'un seul bon nonchalant. « Ca ne devrait plus être trop long, maintenant. Accompagnes-moi chercher notre commande. Avec double ration, on ne sera pas trop de deux. » Il arrangea ses cheveux défaits devant le miroir et un petit gilet pour supporter l'air frais de sa rue au soleil couchant. Verrouillant la porte, il offrit son bras à Sumie, en bon gentleman, et prit la direction du restaurant tout au bout de la rue. « Bah c'est une amitié. » Pris au dépourvu par la question, surpris même. Aurait-elle fait une rencontre à l'université ? Se serait-elle déjà fait des amis ? Les enfants grandissent si vite. « C'est sûr que le vécu n'est pas le même mais ça n'empêche pas de vous comprendre, d'avoir des points communs et de passer de bons moments. » La rue est parsemé de promeneurs et de joggeurs, profitant de la fin de la journée pour se défouler après le travail ou simplement se mettre en appétit; appréciation tardive du jour qui se meure, dans son perpétuel recommencement, résurrection à l'aube et derniers adieux lorsque le ciel s'habille d'étoiles. « Tu t'es fait un ami à la fac ? » Les effluves parviennent bientôt aux narines de l'habitué qu'il est, le ventre gargouille presque, le festin les attend. « Je suis certain que t'as pas de soucis à te faire. T'es une super amie, malgré ce manque flagrant de confiance en mes talents d'intimidation, et n'importe qui serait chanceux de t'avoir. » Les mots tendres, confession dont il ne se prive jamais face à celle qui l'a sauvé, l'a laissé pleurer avec elle, l'a laissé rire avec elle, flirtant sans vergogne vers la puérilité, échappatoire parfois nécessaire pour retrouver une insouciance perdue depuis longtemps.

Alors qu'ils approchaient du restaurant, Toshiro remarqua un petit stand avec une jeune femme l'air complètement désespérée. Inquiet, il s'approcha et vit plusieurs boîtes sur son petit établi, contenant des sortes de lingettes à ce qu'il pouvait en deviner. « Tout va bien, mademoiselle ? » C'est dans un japonais rapide, presque incompréhensible, que la jeune femme lui répondit. Tout ce qu'il entendit fut "fabrication artisanale", "ventes difficiles" et "sanctions du patron". Le fait qu'il puisse s'agir d'une fraude ou d'une arnaque ne traversa même pas l'esprit et avant qu'il ait eu le temps de bien réfléchir, il laissa un billet à la jeune femme, achetant deux boîtes. Alors qu'il s'éloignait, il en tendit une à Sumie « T'en veux une ? C'est des lingettes, je crois. » On avait jamais assez de lingettes chez soit, voilà un principe que sa mère et sa grand-mère lui avait martelé quand il avait quitté la petite maisonnée pour s'installer à l'étranger, partir à l'aventure. Il avait depuis appliqué ce principe à la lettre. Mais en regardant la boîte de plus près, stupeurs et tremblements. « Ah... C'est des bandes de cire pour s'épiler, en fait. »
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