Karma is a bitch ((Hanji))

♛ ootd ♛ Ce soir t’étais seul. Une bonne occasion pour préparer un bon dîner sans interventions de tes colocataires et en particulier de Nobu qui mettait à la bouche tout ce qui lui tombait sous la main. T’avais prévu de préparer un risotto aux asperges et petits pois, en plus de ton dessert favoris, la mousse au chocolat accompagnée d’une petite salade de fruit. C’était ta mère qui faisait ça. Pas ta génitrice. Mais ta maman. Alors même si la journée avait été longue et difficile, t’étais tout excité à l’idée de te mettre aux fourneaux. T’avais pas beaucoup de passion, mais la cuisine était capable de te détendre et de te faire oublier tous les obstacles auxquels t’avais dû faire face dans ta vie. Le seul moyen de déconnecter en dehors de la musique. C’était pas tous les jours facile. Parce que tout quitter pour un coup de coeur, c’était irresponsable. Mais t’avais jamais été du genre à regretter tes choix malgré les résultats parfois catastrophiques. Le Japon, ça te plaisais, même si tu ne t’y voyais pas finir ta vie. Mais t’avais envie de profiter. Et si demain tu passais sous un bus ? Tu voulais pas crever en pensant que t’avais raté des choses.

Ton sac en papier dans les mains, tu cherchais tes clés dans ta poche. L’inconvénient de n’avoir personne pour t’ouvrir. Ton karma, il avait toujours été un peu merdique, alors quand tes courses s’écrasaient sur le sol et que tes oranges dévalaient les escaliers, tu ne lâchais qu’un soupire las. Karma à la con. Ce n’était pas comme si tu manquais de chance de temps en temps, t’étais simplement un putain d’aimant à emmerdes. Tu faisais pourtant de bonnes actions non ? Tu faisais traverser les personnes âgées sur les passages piétons et tu nourrissais tes colocataires sans rien demander en retour. Tu n’allais pas non plus te mettre à prier un dieu auquel tu ne croyais pas. Fatigué, tu remettais les clés dans la poche de ton jean, alors que ton téléphone était en train de vibrer. C’était à quatre pattes que tu décrochais, coinçant l’appareil entre ton épaule et ton oreille alors que tu tentais de ramasser tes provisions. Ouais. Euh non Maman, j’ai pas le temps là je… Et le portable t’échappais, s’écrasant sur le sol, l’écran fêlé. Putain… Je te rappelle. que tu gueulais dans ton plus bel anglais pour te faire entendre à l’autre bout du fil. Peut-être que tu ferais mieux d’aller te coucher directement, avant de foutre le feu à l’appartement ? Ce n’était clairement pas un bon jour pour prendre des risques.

♛ ootd ♛ T’avais envie de tout jeter dans les escaliers, pour une fois que t’avais réussi à te débrouiller à l’épicerie et à trouver tout ce que tu voulais et sans l’aide de ton colocataire. T’étais plutôt fier et t’avais hâte qu’il rentre pour lui montrer à quel point tu t’étais amélioré. Mais là, tu voulais juste aller te coucher. Tu savais même pas comment t’allais pouvoir te racheter un téléphone. T’arrivais déjà à peine à payer le loyer. Et toi contrairement à ton pote, t’avais pas de meuf riche pour t’en offrir un. Peut-être que t’allais devoir t’en trouver une ? Tu pouvais pas nier, t’étais un peu du genre profiteur, mais fallait bien survivre. Tu trouvais toujours le moyen de t’en sortir, mais ce soir t’étais d’une humeur massacrante. Le premier qui t’adressais la parole, tu lui sauterais à la gorge. T’étais pas violent pourtant, juste fatigué de ta journée. Et t’avais juste l’air con à essayer de ramasser ton bordel en haut des escaliers. Tu priais pour que personne te voit dans cette position. Ton portable tu le glissais dans ta poche. Tu réfléchirais plus tard à une solution.

T’entendais des pas. Ceux du voisin. Il semblant encore plus grand quand t’étais par terre. Logique. Toujours aussi silencieux. Parfois, il était un peu flippant, mais il avait pas l’air si méchant. T’avais pas eu l’occasion de lui parler encore. Mais là, il était en train de se barrer avec TES oranges que t’avais galerer à trouver. Hey mes or… Il avait déjà disparu dans son appart. Une blague. Cette journée n’était qu’une putain de blague. T’avais envie de chouiner, mais tu restais étonné en le voyant revenir et t’aider à ramasser ton bazar. Cool. Thanks… que tu murmurais en croisant son regard. T’avais toujours aimé les mecs un peu bizarres. C’est pour ça que t’aimais vivre avec Nobu. Tu pensais commencer à lui faire la conversation mais le concierge il avait pointé le bout de son nom. Tu le trouvais curieux, mais t’avais rien contre lui, contrairement à l’autre.

Toi, ça te faisais sourire ses sous-entendus. Et t’étais du genre à entretenir le mystère. Alors quand le voisin le chopait par le col, tu posais ta main sur son bras pour l’aider à se détendre. Désolé, mon mec aime pas trop qu’on s’expose. Alors si ça pouvait rester entre nous ? T’essayais de baragouiner en japonais, mais t’étais pas sûr sûr du sens de ta phrase. Ça avait l’air plutôt correct. Let him go Babe. Tu disais ça dans un sourire d’emmerdeur accompagné d’un de tes clins d’oeil agaçant.  « Oui oui un secret d’accord !» Tu voyais sa mine réjouie. Il semblait fier d’avoir résolu l’enquête. Et t’avais pas le coeur à lui dire que c’était faux. T’attendais qu’il parte pour attraper le carton rempli de tes merdes. Tu veux manger ? C’était ta façon de le remercier pour son aide. Tu te foutais un peu de l’avoir mis dans l’embarras, parce que toi, ton image, t’en avais juste rien à foutre.

♛ ootd ♛ Ça te faisais rire les rumeurs, tu te foutais un peu de ce qu’on pouvait dire de toi et si ce type était content de savoir que tu te tapais ton voisin, et bien soit. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? C’était ta vie privée et c’était pas le premier mensonge que tu racontais aussi effrontément et sans même sourciller. T’étais plutôt bon acteur quand il le fallait. Charmer, c’était ton truc, même si t’étais pas toujours le meilleur. Tu lui proposais de manger avec toi, pendant que tes colocataires étaient absents. Peut-être que tu pourrais en apprendre un peu plus sur lui, parce que t’étais curieux et que lui, il était mystérieux. Une cible parfaite pour les enquêtes de Jordan. Pourtant, t’étais loin d’être perspicace. Alors ton investigation, elle pouvait durer un moment. Ok, frappe quand t’as fini alors. Tu lui faisais un autre clin d’oeil avant de rentrer dans ton appartement, le carton de provisions dans un bras. Tu balançais tes baskets dans l’entrée au milieu de celles de Nobu, éparpillées. Toi tu faisais la cuisine, le rangement c’était pour les autres. Et les autres, c’était Hakuei.

Tu déballais ton bordel dans la cuisine avant de te laver les mains. C’était ton moment. Celui ou tu pouvais enfin te détendre un peu. Ça te plaisais d’avoir un petit moment à toi. De silence, et tu pouvais chanter sans te faire interrompre. Tu chantonnais un air de Justin Bieber, parce que toi, t’assumais tes goûts musicaux, sans aucune honte. Tu faisais du bruit avec tes casseroles alors que t’essayais de pas te couper un doigt avec les couteaux. Tu voyais le temps passer, et toujours pas de voisin. Tu regardais ta montre, mais t’en avais pas. Alors tu savais pas depuis combien de temps tu l’avais quitté sur le pallier. Peut-être qu’il allait pas venir finalement ? Tu lui avais sûrement foutu la trouille avec ton histoire au concierge. Dommage. Pourtant c’était quand tu commençais à désespérer que t’entendais frapper à ta porte.

Tu lui ouvrais dans ton sourire habituel et tes cheveux en bataille. Il sentait bon le savon, et sa tignasse pas coiffée, ça te faisais presque rire. Il faisait moins peur comme ça. Vas y entre, fais comme chez moi. Comme chez toi. Mais l’expression, tu la connaissais pas bien. Tu veux boire un truc ? T’avais tout dans le frigo, de la bière, les jus d’Alex, et des sodas. Je fais du risotto avec des grands pois et des … Aspargus ? Celui là, tu le connaissais vraiment pas en japonais. Tu savais même pas s’il comprenait l’anglais, mais tu tentais ta chance. C’est quoi ton nom ? Parce que te te souvenais pas l’avoir déjà entendu. En même temps, tu faisais jamais attention à rien. T’étais trop perdu dans ton petit monde pour te concentrer. Tu le faisais pas exprès, t’avais toujours été comme ça, à te dissiper un peu trop facilement. Fallait pas t’en vouloir ou le prendre personnellement. T’es timide ? Toi tu l’étais pas du tout, et peut-être que tu devrais l’être un peu plus parfois. Ça t’éviterais de t’inventer des relations.

♛ ootd ♛ Tu le sentais se balader dans l’appartement et ça te faisais sourire. Y’avait rien à cacher ici. C’était toujours le bordel, mais toi, t’aimais ça. Parce que c’était toujours chaleureux et animé. Parfois un peu trop, mais tu détestais le silence, alors vivre avec Nobu, c’était chouette. Sûrement moins pour Hakuei, le plus silencieux de vous tous. Parfois tu te demandais comment il faisait pour vous supporter, mais il était toujours resté. C’était un peu ta famille. Puisque t’étais loin de la tienne et de tout ce que t’avais toujours connu. Tu voyais pas le rapport entre l’alcool et son cou mais, ok, tu lui sortais une bière que tu décapsulais avant de lui tendre. Tu fumais, et tu buvais toujours trop. Mais t’étais jeune et tu te disais que c’était maintenant que tu devais profiter. T’étais pas du genre à te priver. Peu importe le domaine. T’avais pas trop peur des inconnus, ou d’aborder les gens que tu connaissais pas. Ce que t’aimais pas, c’était qu’on te regarde de travers juste parce que t’étais étranger. Ou qu’on te juge à cause de ta façon de parler. On t’avais fait sentir stupide toute ta vie, et t’aimais pas trop ça.

Tu tournais la tête quand il était près de toi et tu lui tapais doucement sur les doigts. Touche pas ! C’est pas prêt encore ! Tu te faisais pas chier à cuisiner pour qu’il engloutisse tout en dix secondes. Mais ça te faisais rire malgré tout. T’étais de bonne humeur finalement. Parce que c’était cool d’avoir quelqu’un avec qui partager ton repas. Tu te retournais, appuyé contre le plan de travail pour le regarder. Hanjiro. Tu hochais la tête. T’allais essayer de retenir, mais t’étais pas très doué pour te souvenir des gens. Moi c’est Jordan ! Et tu le disais fièrement avec ton bel accent de la côte Ouest. You know ! Comme  Michael ? Le basketteur ? Et tu mimais l’action de dribbler. T’avais jamais été bon en sport au grand damne de ton père. Mais il avait vite compris que tu serais pas un champion le jour ou tu t’étais cassé le bras en tombant du trampoline. Je viens de Los Angeles. Tu connais ? T’avais pas rencontré beaucoup de monde qui avait déjà visité la ville des anges dans ce pays, alors tu te doutais, que lui non plus, il n’y avait jamais mis les pieds.

Quand il te demandait si t’avais besoin d’aide, tu secouais doucement la tête. Non tu vas tout manger sinon. Et t’avais pas prévu de bouffer que du riz. Y’avait plus qu’à attendre maintenant, alors tu prenais une bière avant de te hisser sur la table. T’aimais pas t’assoir sur les chaises. Tu clignais des yeux en voyant le téléphone qu’il te tendait. Tu le fixais quelques secondes avant de l’attraper et de lui offrir un sourire. Merci, t’étais pas obligé. Mais ça allait clairement te sauver la vie le temps d’en racheter un. Je pensais que t’étais sans voix. Muet tu voulais dire. Mais le mot, tu le connaissais pas. Genre c’est la première fois que je t’entends parler. Ça t’avais même un peu étonné. Alors Hanjiro. T’es qui ? C’était ta façon de demander des détails sur sa vie et t’étais déjà prêt à les écouter.

♛ ootd ♛ Sa question, elle te ferait presque grincer des dents, mais on te la posait tout le temps. Pourquoi un américain se retrouvait au Japon. Tu disais rarement que t’avais tout quitté pour un mec qui t’avait jeté à peine arrivé sur le territoire. Il t’avait même pas laissé une chance Yuri. Tu voulais pas trop en parler, parce que ça faisait toujours mal. Et toi t’étais pas du genre à te plaindre ou à pleurer. Je suis venu retrouver ma mère biologique. Et dans le fond, c’était la vérité. T’avais profité de ton voyage pour la chercher. Pour comprendre ce qui l’avait poussé à t’abandonner. Pourquoi elle t’avait pas aimé. Tu faisais toujours le malin, mais t’étais encore qu’un gamin de vint et un ans.

Tu hochais la tête quand il prononçait le mot que tu voulais dire. Enfin, tu croyais que c’était ça. Il parlait pas beaucoup. Et toi, tu parlais toujours trop, et pas dans la bonne langue. Y’avait de quoi vouloir te tuer parfois. Eviter les gens parce qu’il était déçu ? Non je comprends pas. Toi t’avais déjà été déçu, mais ça t’empêchais pas d’aller à la rencontre des gens. Parce que t’étais un peu naïf et que t’aimais chercher le bon chez les autres. T’as peut-être trop d’attentes ? T’attendais rien de personne. Tu prenais ce qu’on te donnait et tant qu’on était gentil avec toi, t’avais pas de problème. T’avais jamais été un garçon difficile. Sûrement un peu trop simplet, mais ça t’avais jamais bloqué pour trouver des amis. T’en avais même des bons. Tes colocataires, ils étaient un peu bizarres parfois, mais tu savais que tu pouvais compter sur eux. N’importe quand.

Tu ouvrais de grand yeux quand il parlait d’une jambe en moins alors que ton regard se posait immédiatement sur son jean. T’es un peu comme Robocop ?? que tu demandais un peu trop enthousiaste. C’était tout ce que t’avais retenu. Tu l’avais pas écouté plus loin que ça. Parce que t’étais comme ça. T’étais pas capable de rester concentré plus d’une minute. Moi ? Euh… Je sers de sushi dans un resto et je cuisine bien. J’aime bien la musique aussi. Même que tu chantais pas trop mal. Je te ferais montrer si tu veux ! T’adorais te donner en spectacle et avoir un public. Tu buvais ta bière, un peu rapidement. C’était que t’avais une sacrée descente. T’as quel âge ? Il avait pas l’air vieux, mais il l’était plus que toi. Comme tout le monde ici. T’étais un peu le bébé de l’appartement, et t’allais pas mentir, t’aimais bien ça. Avoir l’attention des autres.