une nuit sur un petit nuage ((ouvert à tous))

La météo avait été bien clémente depuis qu’il avait ouvert les yeux un peu plus tard qu’à son habitude. Un large sourire aux lèvres qui ne cessait de s’agrandir alors qu’il restait quelques minutes à perdre toute once d’attention sur le bleu infini du ciel. Mais il était bien heureux de voir un temps si rayonnant. L’envie de travailler à l’extérieur lui était plaisante. Il y trouvait une certaine plénitude à cette idée.
Bien plaisante.
Il avait prit son notebook dans son petit sac à dos pour travailler sur ses traductions à l’extérieur, le temps était beaucoup trop beau pour ne pas en profiter. La chaleur était plus écrasante que prévue, pour ne pas dire étouffante. Rester dehors était presque trop pénible.
C’en était fatiguant.
Il n’avait jamais assez d’énergie.
Il avait préféré prendre du temps à aller se mettre au frais, quitte à affronter ses démons et ses angoisses une fois dans la foule. Le temps estival avait fait sortir bien du monde, mais ça avait réveillé bien son anxiété et toutes ses peurs. A suivre les indications de son téléphone, Yuuto avait décidé que prendre place dans le café d’une de ces personnes qu’il avait croisée pour la télévision était une bonne idée. Un visage quelque peu familier alors qu’il apercevait Giichi une fois le pas de la porte passée. Il le saluait d’un léger mouvement de la tête avant de prendre sa commande et s’éclipser à une table.

Les heures avaient tournées mais son attention ne s’était pas portée dessus. Il avait oublié la notion du temps, entièrement absorbé par ce qu’il faisait. L’annonce de Giichi le ramenait à la réalité. Il daignait à lever la tête de son écran pour comprendre qu’il était temps de partir. A se déconnecter de la réalité il avait oublié qu’il n’était pas chez lui, ni même dans ces lieux où il était des plus à l’aise en temps normal. Il rangeait son notebook après avoir sauvegardé ce qu’il avait fait. Il ne faisait jamais confiance à la sauvegarde automatique.
La technologie n’était pas toujours son amie.
Un léger sourire aux lippes, il saluait le propriétaire du café avant de sortir. Avant de se faire surprendre par l’orage qui avait grondé, le sol en tremblait et la pluie commençait à battre à pleins temps. Sans attendre il faisait marche arrière pour revenir d’où il venait, la météo n’étant pas des plus accueillante.
Menaçante.
Yuuto prenait une petite place dans un coin en essayant de relativiser. Quelques sms envoyés à la volée, s’assurer que tout le monde était bien en sécurité. Il ne se demandait si son idée d’aller à l’extérieur avait été si bonne que ça.

La journée bien avancée, Miki se dirige vers le bar des Nakano pour y passer la fin d’après midi et la soirée, comme à son habitude. Il a trop de choses en tête en ce moment. Ichigo, Erin, puis son père qui lui fait pression pour qu’il lâche la gestion et se concentre sur la danse. Tsk. Quel connard. Penser que pendant dix-huit ans, il a tout fait pour le rendre fier, tee qu’aujourd’hui encore, il ne le voit que comme un bout de viande à agiter devant des pervers qui ne penseront qu’à faire de lui leur quatre heure. C’est pas vraiment son job de rêve, à Miki. Mais aujourd’hui, c’est son grand frère qu’est présent au bar. Et lui au moins, il reconnaît ses capacités. S’il ne les reconnaissait, il ne lui aurait jamais donné à gérer certains membres de son équipe. Puis de savoir qu’il le fait bien. De savoir que son frère l’a encore félicité y’a deux jours pour l’argent qu’il a réussit à gagner et les personnes qu’il a réussi à embaucher, ça fait du bien. Ça fait toujours du bien, quand quelqu’un dit “tu as bien fait”. Quelques gouttes tombent sur ses cheveux mais Miki n’y fait pas attention. C’est pas quelques gouttes de pluies qui vont l’empêcher de se rendre deux heures à l’avance à son poste, derrière son bureau, à faire des comptes pour aider son frère dans la gestion. Et son père. Malgré lui, il est toujours là. Parfois, il aimerait être dans la situation des Kyudo. Un père décédé, une mère loin, et juste deux frères qui run le business. Mais chez eux, c’est pas comme ça que ça se passe. Et c’est pas encore prêt de se passer comme ça. Non. Pas tant que son frère sera aussi proche de son père. Pas tant que Miki saura pas la vérité sur sa naissance. Puis avec sa mère morte, qui pourrait bien la lui dire ? Certainement pas son père. Il a toujours pas assumé qu’il était pas son fils légitime. Bien que toutes ses actions soient largement suffisantes pour que ce soit tout comme si.
Il lève les yeux au ciel lorsqu’il se rend compte que les gouttes sont devenues un peu plus que ça, se rapprochant plus de l’averse. Si ça continue, il va falloir qu’il trouve un abris. Pour l’instant, ça va. Il se sèchera en arrivant au bar. Mais lorsque le vent s’ajoute à l’équation, Miki peut plus supporter les aléas du ciel et rentre dans le premier café qu’il croise. À l’intérieur principalement des hommes. Il ne les connaît pas. Il lance un “bonjour” à personne en particulier et s’assoit à une table. Il compte pas forcément prendre quelque chose à boire, à part si on le lui demande pour l’autoriser à rester le temps que la pluie se calme. Il sort son téléphone et envoie un texto à son frère. Je serai en retard. Fuck la pluie. Son frère répond presque instantanément avec un “lol” que Miki trouve enfantin.
Il relève les yeux vers les personnes aux alentours, pas vraiment intéressé pour faire la conversation. Remettant le regard sur la devanture qui donne dehors, il regarde la pluie tomber. Il peut avoir le dessus sur la plupart des gens, la plupart des situations.
Mais le temps, la nature,
c’est bien quelque chose qui fait ce qu’il veut.
Et Miki peut rien faire contre.