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ootd)) ϟ coeur battant, temps qui passe à ton poignet sans que tu n'y fasses attention, tes pas habitués contre le bitume encrassé par les années, course folle. Ponctualité inconnue, tu n'y peux rien, c'est parce que tu es encore un
enfant, c'est ce que tu dis souvent. l'excuse d'un âge qui ne passe pas, le temps tu ne le vois pas, tu ne l'aimes pas beaucoup.
rendez-vous programmé, excuses préparés dans ton esprit éventré d'idée colorées, c'est que tu as la tête ailleurs, voilà, c'est comme ça qu'elle dit les choses maman. c'est rassurant, c'est une excuse en plus et elles s'accumulent entre tes lèvres, roulent sur ta langue, il est facile de dire
excuse-moi sans penser aucune des syllabes, mots en mensonges abusés.
tu as dans les yeux l'innocence que l'on a envie de détruire, rêve entre les doigts du monde, il est prêt à les broyer. alors aujourd'hui, c'est ton
sauveur que tu vas voir, exagération assumée mais il semble être le seul à croire à tes histoires, tes envies de grandeur, ta mégalomanie abusée.
odeur de café, sourire sur tes lèvres, le regard qui fouille les tables occupées pour trouver la tête familière, geste de la main,
« seiya ! », bruit qui fait tourner des têtes, discrétion oubliée, ce n'est pas très grave parce que ta tête blonde se dirige d'un pas dansant vers celui que tu as fait attendre -peut-être.
« excuse-moi d'être en retard » que tu lui dis sans le penser,
personne ne pense les excuses, ce n'est même pas de ta faute, si ? tes doigts tâchés d'encre trahissent ton entêtement à l'art que tu ne maîtrises pas, bercé d'illusion, tu continues.
« hé tu veux voir mes derniers trucs ! » t'es là que pour ça de toute manière, non ? entendre des mots rassurants, ceux qui apaisent un peu ta douleur, celle qui apaisent ton coeur, et tu secoues un sac plein de feuille, manque de heurter une serveuse au plateau plein,
maladresse et nouvelles courbettes en excuses.
il faudrait peut-être se calmer.