▬ i've learnt that some things...

vacillante, elle sort du placard. elle avait décidé que c'était son dernier tour. elle se perd dans quelques couloirs avant de trouver la porte. le froid mordant la saisit sur place et elle resserre son long manteau contre son corps. elle avait donné rendez-vous à ... elle n'avait pas pensé à lui demander son prénom. elle attendait le beau jeune homme qui lui avait promis une exceptionnelle nuit. il ne devrait pas tarder. ou alors peut-être qu'il ne viendra pas. ça empêcherait sumie de faire une erreur. elle savait que ce qu'elle s'apprêtait à faire était mal. ça allait surement lui ronger la conscience demain matin et les jours voire mois à venir. mais il y avait comme une sorte d'adrénaline qui parcourait ses veines, une petite voix dans sa tête qui l'encourageait à explorer. personne n'en saura rien. allez ma petite sumie, laisse-toi aller pour une fois. elle avait plus de 40 ans et elle n'avait fréquenté que deux hommes de toute sa vie. ses copines, avant qu'elles ne soient casées, elles avaient eu plusieurs petits amis, avaient fréquenté toute sorte d'hommes. il était peut-être temps qu'elle explore elle aussi.

à l'entente de son nom, elle se retourne et sourit. il est venu. un homme de parole. ce n'était pas que des paroles en l'air, visiblement. elle se colle à ses côtés, recherchant de la chaleur et un appui. elle ne tenait plus bien très droite. 'j'ai cru que tu ne viendrais pas.' elle lui arrache la cigarette de la bouche puis l'écrase au sol avant de lui claquer un bisou rapide sur la bouche. elle est d'humeur très collante. 'je crois qu'il y a un love hôtel à quelques rues d'ici.' selon google map, c'est à 5 ou 10 minutes de là où ils se trouvent. se blottissant contre son bras, elle l'entraîne en direction de l'hôtel. 'tu t'appelles comment d'ailleurs?' elle imaginait un prénom exotique. il possédait des traits occidentaux qui le démarquaient du reste de la population. 'tu viens d'où? t'es en vacance ou bien ... ?' peut-être que si elle s'envoyait en l'air avec un touriste, sa culpabilité s'envolera en même temps que lui. cela sera plus facile de prétendre que rien ne s'était passé.

'pas besoin de taxi. c'est pas très loin.' elle dit ça en même temps qu'elle trébuche sur de l'air. sans le bras de hakeem autour d'elle, elle se serait surement retrouvée au sol. chuter semblait extrêmement effrayant avec son taux d’alcoolémie. la distance entre elle et le sol paraissait si grande. pourtant elle ne mesurait qu'un mètre soixante-trois. quoi que près d'un mètre soixante-dix avec ses talons. elle dévisage hakeem. il vit ici?! un étranger tombé sur le charme de la ville et qui a décidé de s'y installer, surement. tokyo était une ville dynamique qui charmait de nombreuses personnes avec tout ce qu'elle avait à offrir en terme de divertissements. sumie se rappelle à quel point elle avait été émerveillé la première fois qu'elle avait mis les pieds dans la capitale. elle dévisage de nouveau hakeem. sa mère vient d'okinawa?! ça appliquait le fait qu'il n'avait aucun accent étranger et que son japonais sonnait si naturel. mais qu'importe, tokyo était une très grande ville. lorsqu'ils se seront quittés demain matin, elle ne le recroisera plus jamais, certainement.

'c'est ce que google map a dit, oui.' ils s'arrêtent près d'un konbini. sumie n'avait aucune envie d'avaler quoi que ce soit. elle ressentait une certaine faim mais ce n'était pas à l'égard de la nourriture. elle avait hâte d'arriver à l'hôtel. elle secoue la tête de droite à gauche puis incite hakeem à continuer à marcher. 'toi. je veux rien d'autre que toi.' sumie avait seulement envie de chair humaine. rien d'autre. de toute manière, elle doutait que son estomac rempli d'alcool accepte d'avaler quoi que ce soit. le love hôtel n'était plus qu'à quelques mètres, juste au bout de la rue. et plus ils approchaient, plus elle devenait nerveuse et excitée à la fois. elle allait commettre un ... elle n'osait pas se le dire. le petit diable sur son épaule refusait qu'elle entende ce mot. il refusait qu'elle prenne conscience de son erreur. elle s'amusait juste. elle faisait des expériences. rien de bien grave. elle n'éprouvait pas de sentiments pour ce jeune homme.

ils pénètrent dans le hall où se trouve une machine. il faut choisir le type de chambre désiré. il y avait des chambres simples mais aussi des plus extravagantes plus portées sur les fantasmes. elle fait défiler les options sur l'écran puis se tourne vers hakeem. 'tu préfères celle avec le miroir au plafond ou celle qui ressemble à un cabinet médical?' ces deux chambres lui avaient tapé dans l'oeil et elle hésitait. pouvoir se voir pendant qu'elle se faisait pénétrer paraissait excitant. comme si deux sumie existaient. l'une actrice, l'une spectatrice. d'un autre côté, il serait amusant de faire un roleplay médecin-patient, aussi cliché que cela pouvait être.

son regard se perd sur le distributeur de préservatifs. ils en auront besoin, ça éviterait un beau bordel. elle ne pouvait pas se permettre de tomber enceinte d'un inconnu. cette aventure devait rester aussi secrète que possible. demain matin, ça sera comme si rien ne s'est passé. elle n'avait jamais rencontré ce jeune homme et lui non plus ne l'avais jamais vu de sa vie. 'on aura besoin de ça, je pense.' elle pointe la machine et le laisse choisir quelle taille lui était approprié. elle observe par dessus son épaule alors qu'il choisit et ne peut s'empêcher de glousser comme une collégienne. l'alcool ne la rendait que plus immature. excitée, elle lui prend la main, le mène à l'étage comme si elle connaissait les lieux par coeur. comme si cet hôtel était sa seconde maison. mais à dire vrai c'est le hasard qui fit qu'elle ne se trompa pas de chambre. excitée, elle ouvre la porte, elle retire son manteau. émerveillée, elle admire le miroir au plafond et aussi celui à la tête du lit. elle observe son reflet et elle ne se reconnaît presque plus. se rappelait-elle de la dernière fois qu'elle avait sourit comme ça? cette lueur dans ses yeux était nouvelle. elle ne se rappelait pas l'avoir vu auparavant. ou peut-être était-ce un souvenir si lointain qu'il avait du mal à s'illustrer dans son cerveau? qu'importe. elle se sent incroyablement heureusement et c'est surement juste les effets de l'alcool. et ça fait du bien de lâcher prise. elle ne se rappelle pas avoir bougé mais elle se retrouve collée à hakeem. poitrine contre torse. les mains  refermées derrière sa nuque. leurs lèvres s'effleurent quelques secondes avant de se dévorer. elle fond dans son étreinte. son corps ne cherchant plus qu'à faire qu'un avec celui d'hakeem.

ses lèvres quittent les siennes et sumie se retrouve seule dans la chambre, hakeem dans la salle de bain. elle retire ses escarpins puis s'assoit sur le lit. ses yeux se perdent de nouveau cette fois-c sur le miroir situé au plafond. elle déboutonne les trois premiers boutons de son chemisier, laissant entrevoir un soutien gorge mauve à la dentelle noire. elle s'allonge puis fait glisser ses collants le long de ses jambes. elle se regarde de nouveau dans la glace et elle a maintenant l'air plus aguicheuse. on pourrait croire qu'elle s'apprête à tourner une vidéo pornographique. elle s'amuse à trouver la pose la plus sexy pour accueillir hakeem.  assise, les jambes croisées l'une sur l'autre, la poitrine bombée. elle n'a pas le temps d'y réfléchir plus longtemps parce que son téléphone sonne et c'est presqu'un retour à la réalité. elle le tire de son sac à main et elle est presque surprise de voir le nom qui s'affiche à l'écran. et pourtant, elle ne devrait pas. il était tard. elle devrait être chez elle, aux côtés de son mari. ils auraient du passer une soirée ennuyante. il lui demanderait comment a été sa journée. elle lui répondrait que la travail et les études la fatiguait un peu. et puis, une pluie de reproches s’abattraient sur ses épaules. des 'je te l'avais bien dit' interminables. je te l'avais bien dit que tu ne ferais mieux de pas t'embarquer dans des études à ton âge. je t'ai dit que mon boulot suffit pour qu'on vive. je t'ai dit que ça serait trop dur et une perte de temps. je te l'avait bien dit que t'es qu'une bonne à rien. cette dernière phrase il ne l'avait jamais prononcé mais c'est ce que son cerveau enregistrait à chacun de ses reproches. elle met le téléphone sous silencieux mais il se met à vibrer. la porte de la salle de bain s'ouvre de nouveau et elle éteint l'appareil, les mains tremblantes. de rage? de nervosité? un peu des deux? elle jette le portable au fond du sac puis se retourne pour admirer hakeem. quel merveilleux spécimen. elle ne pouvait s'empêcher de le dévorer du regard. sa beauté la flattait. se dire qu'un tel jeune homme pouvait s’intéresser à elle le temps d'une nuit ou quelques heures donnait un énorme boost à son ego. quand était-ce la dernière fois que son mari l'avait réellement complimenté sans qu'il ait une idée derrière la tête? elle ne s'en rappelait plus, honnêtement. et non, ce n'était pas l'alcool qui lui causait ce trou de mémoire.

ses doigts parcourent le torse d'hakeem, chassant les quelques gouttes d'eau qui le parsemaient. sa main remonte le long de sa nuque et vient se loger dans ses cheveux, juste derrière son oreille. ses yeux se perdent dans les siens et il y voit un acte de rébellion. oui, c'est que hakeem représentait pour elle. tout comme son inscription à l'université. son nouveau job. ces tableaux qu'elle cache parce qu'elle refuse de les vendre. tout comme sa présence ce soir à cette fête. 'j'espère que tu tiendras ta promesse.' elle voulait passer un moment que même son cerveau ivre n'oubliera pas au réveil.