>Je suis moi et tu es toi, mais pourquoi est ce qu'on ressemble autant ? ( Ft Son Ho Gon")

Voilà plusieurs mois qu'il est ici, plusieurs mois qu'il ne comprend pas pourquoi certaines personnes viennent l'aborder et lui taper la discute comme s'ils se connaissaient.  Dans quelle ville de tarés il a encore mit les pieds hein ? Bon à part ce détail de merde tout se passe super bien pour lui. Son colocataire est plus que chill avec lui. Il profite qu'il taff de nuit pour composer ses morceaux tranquillement, le loyer est pas excessif du coup il peut mettre le reste de son fric pour entretenir sa boutique. Putain, cette boutique c'est un vrai gouffre financier, mais il refuse d'abandonner, pas maintenant il refuse de laisser la seule boutique de musique fermer par manque d'argent, c'est sans doute pour ça qu'il deal, il deal pour arrondir ses fins de mois, payer le loyer et surtout rénover petit à petit la boutique qui tombe en ruine. C'est justement ce travail qui va le faire se lever de son lit, il pousse un petit sourire et pose sa guitare avant de s'habiller prenant sa veste en cuire et le petit sachet qu'il doit vendre. Il jette une dernière fois un œil à l'appartement avant de prendre ses écouteurs et de quitter l'appartement puis l'immeuble. Il plisse les yeux et les lève vers le ciel et pousse un petit soupir lorsque le vent plus que froid vient caresser sa peau.

Il ne perd pas de temps et met ses écouteurs avant de tracer sa route, cette fois-ci personne ne vient l'aborder, personne ne vient le faire chier en l'appelant Gon. Putain qui c'est ce mec ? Gon ça veut dire nouveau ? C'est le langage de cette campagne ? Il ne le sait pas et il s'en fout à vrai dire. Il est là seul, à marcher ses écouteurs qui ne fonctionnent pas aux oreilles il ne met que quelques minutes avant de se rendre au point de rendez-vous. C'est avec une précaution sans faille qu'il entre dans la ruelle et qu'il rencontre son client, l'échange se fait en quelques secondes seulement et ils partent chacun de leur côté. Seulement voilà le client se fait choper, putain pourquoi ce con il sort le sachet comme ´ça ?! Puis quelle est la probabilité que ce soient des flics en face de lui.... Putain pourquoi ce connard le pointe du doigt hein ? Pourquoi ce fils de pute sourit ? Bon calme-toi Hiroma, ne t'inquiète pas tout va bien se passer. Il ne dit rien et remarque tout de suite que le flic qui l'interpelle semble choqué de tomber sur lui. Attend.... Il ne va pas l'appeler Gon hein ?

Il ne dit rien et l'interpelle lui demandant de le suivre au poste, heureusement pour lui il se retrouve dans une voiture différente de celle du client. Il ne dit rien et reste silencieux, il prépare sa défense alors que le mec au volant lui parle de manger épicé.... Pourquoi est ce qu'il est si familié avec lui ? Hein ? Pourquoi il se comporte comme ces personnes qui semble le connaitre. Il plisse les yeux alors qu'il continue à lui parler, il ne dit rien et se contente d'hocher la tête, en même temps il ne peut lui dire de se la fermer, c'est un flic... Le trajet ne dure que quelques minutes, 15 bonnes et longues minutes durant lesquelles il n'a absolument pas comprit ce qui était entrain de se passer. C'est une fois au poste qu'ils lui disent de s'asseoir et c'est le client qui passe en premier. Il lâche un bâillement, il n'est pas vraiment stressé, non ce mec c'est un toxico en manque et vu que le flic aux cheveux bruns semble bien l'aimer (bien sur il ne sait pas pourquoi mais il compte bien en jouer) il pense pouvoir s'en sortir, au moins pour cette fois. Une chose est sure, il doit être plus sélectif avec ses clients, c'est au bout de 20 minutes que l'autre ressort, en hurlant. Il arque un sourcil avant d'aller s'asseoir au bureau du policier.... Seong Wu c'est lorsqu'il reporte son regard vers lui qu'il commence. Oui, le fameux Gon, il plisse les yeux et se permet cette fois-ci de lui couper la parole lui disant qu'il doit se tromper de personne. Sauf que ce dernier ne semble pas le croire, il pousse un soupir et montre ses papiers d'identité et c'est à ce moment que le policier plisse les yeux et se lève allant vers le téléphone. Hiroma ne comprend pas trop ce qui se passe, mais une chose est sur, il est fatigué et ce bâillement ne fait que confirmer ce sentiment.

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Les derniers jours s’étaient déroulés sans réel accro, ni catastrophe ce qui est assez surprenant quand on sait que j’attire pour une mystérieuse raison les embrouilles. En même temps j’imagine que c’est le propre à mon travail qui veut que je sois régulièrement en position d’infiltration dans la rue pour le bien de mes enquêtes. Parfois j’aimerais juste pouvoir être un flic comme un autre mais mes bosses préfèrent me garder loin du poste. Apparemment je passe bien mieux dans la rue qu’avec mes collègues.

Occupé à faire le point sur les éléments que j’ai rassemblé pour mon enquête du moment, c’est à peine si j’entends mon téléphone sonner. Et lorsque je quitte mes pensées, la première chose que je me demande en voyant son numéro s’afficher, c’est pourquoi. Pourquoi m’appelle-t-il ? Surtout à cette heure-ci. Ça m’inquiète toujours les imprévus. Ça a tendance à me stresser inutilement mais peut-être parce que j’ai en permanence cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Je vis avec la l’inquiétude d’être démasqué à tout moment et très franchement, ce n’est pas facile tous les jours.

J’hésite un instant avant de décrocher et lorsqu’il me demande de passer au commissariat, je lui demande s’il est sérieux. Il veut foutre en l’air ma couverture du moment ? Il veut que je me fasse butter par les mecs avec qui je suis en contact ? Non, je ne peux pas m’amener au commissariat comme une fleur. Il faut que je me fasse arrêter et j’espère que ça vaut le coup parce que franchement ça craint vu l’affaire sur laquelle je bosse.

Je lui donne une adresse où j’attendrais en faisant semblant de dealer. Qu’il envoie une patrouille pour m’embarquer. Qu’on me passe les menottes comme à n’importe quel suspect et que dans le secret d’une salle d’interrogatoire, il puisse me dire pourquoi il veut que je vienne dans son foutu commissariat.

Pour tout dire, je n’ai pas envie d’y aller. A choisir, je préférais rester enfermé chez moi. J’ai comme un mauvais pressentiment mais je me rends quand même au lieu de rendez-vous et comme convenu des agents m’embarquent, menotte aux poignets. Au moins grâce à ça, personne ne me soupçonnera de quoi que ce soit. Je garde le silence pendant tout le trajet, me demandant pourquoi il fait que je me déplace. Pourquoi on ne pouvait pas régler ça au téléphone ou ailleurs… La réponse, je ne la découvre pas immédiatement puisqu’on me laisse seul dans une salle d’interrogatoire, après m’avoir bien entendu retiré les menottes. Je reste assis là, pensif jusqu’à ce que la porte de s’ouvre et que je relève les yeux vers lui…

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Il entend une porte s'ouvrir et remarque le regard perdu du policier, il ne comprend pas et arque un sourcil il a vu un fantôme ? C'est en suivant son regard que le voit, lui. Il ne dit rien et se contente de plisser les yeux, ce mec... C'est lui ? Enfin, non, mais... Si ? Il ne sait pas quoi faire et se contente de le fixer, ses yeux ne le quitte pas alors que son cœur bat plus fort. Oui, il stresse il ne sait pas pourquoi mais il a peur, c'est en voyant partir et donner une tape sur l'épaule de l'inconnu qu'il déglutit. Ils se retrouvent maintenant seuls dans le bureau du flic et tout de suite Hiroma est rattrapé par ses démons, ses peurs reviennent le hanter. Cette situation, d'inconfort extrême le rend nerveux, si bien que sa respiration commence à s'accélérer, il doit partir, fuir, reprendre son souffle dehors, prendre un bon bol d'air frais et se calmer. Il regarde autour de lui paniqué et ne tarde pas à se lever et courir dehors frôlant par la même occasion l'inconnu. Il ne prête même pas d'attention au flic qui le regarde partir super inquiet non il finit sa course sur le trottoir d'en face cacher dans une petite ruelle accroupit essayant de reprendre sa respiration et de se calmer. Oui Hiroma calme-toi, ce n'est rien, tout va bien se passer, sèche ses larmes qui coulent sur ta joue et relève toi. Oui, comme ça c'est bien, prend une grande inspiration, et reprend tes esprits. C'est quelques minutes plus tard qu'il retrouve son calme et s'apprête à rentrer chez lui, seulement, voilà il se sent comme attiré par la personne qui se trouve sans doute au commissariat.


Il n'arrive pas à mettre de mot sur ce qu'il ressent, il ne sait pas pourquoi il éprouve le besoin de rester et d'aller lui parler, mais non, pas dans un commissariat, pas devant tous ces gens. C'est sans doute pour ça qu'il décide de baisser sa capuche et d'aller s'asseoir sur le banc à la sortie du commissariat pas vraiment certain de ce qu'il est entrain de faire. Il est anxieux, anxieux que le flic décide de le chercher et de lui causer des ennuis anxieux par rapport à ce qu'il a vu et surtout anxieux de ce qu'il l'attend. Il reste plusieurs minutes là assit, à regarder les personnes défiler devant ses yeux tout en écoutant avec attention ce qui se passe dans le commissariat, sauf que voilà ce mec là il ne semble pas vouloir sortir et les minutes commencent à se faire longues ! Si bien qu'il finit par lâcher un bâillement basculant sa tête en arrière il regarde le ciel et finit par fermer les yeux seulement pour les reposer quelques secondes qu'il pensait ! Mais voilà il s'endort sans même s'en rendre compte.

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Je crois que rien au monde n’aurait pu me préparer à ça. A me retrouver face à un double parfait de moi. Ç’en est presque irréelle et dans un sens ça l’est. Pourquoi ? Comment ? Mon cerveau ne parvient pas à trouver une explication logique à ce qui se passe sous mes yeux. Il parait qu’on a besoin de le voir pour le croire, dans mon cas même en me retrouvant face à lui, je n’y crois pas.

Seong me donne une tape amicale et je l’interroge du regard alors qu’il se contente de me laisser seul avec ce gars. Je tourne lentement mon regard vers lui alors que nous nous retrouvons désormais en tête à tête dans ce bureau qui dans une autre vie aurait pu être le mien.

C’est lorsque mon double me frôle en s’enfuyant que je quitte mes pensées, réalisant qu’il vient de prendre ses jambes à son cou en me plantant là sans que je ne puisse comprendre ce qui m’arrive… ce qui nous arrive. Car si lui panique, je dois être dans le même état bien que je ne laisse rien transparaitre dans mon comportement. Disons que j’en ai vu des trucs dingues même si celui-ci dépasse tout ce que j’ai pu voir ou rencontré jusqu’ici.

Je ne lui cours pas après, pas tout de suite de toute façon même si je voulais le faire, j’en serais incapable. Mes jambes refusent de bouger et c’est à peine si elles arrivent à me porter. Je finis par tirer une chaise et m’y assois lourdement, me prenant la tête dans les mains pour prendre le temps de respirer et d’analyser ce que je viens de voir. Ce gars, il semble aussi perdu que moi et s’il y a une chose dont je suis certain, c’est que je ne sais rien de mes origines. J’ai grandi dans un orphelinat depuis toujours, alors ce gars…

Je chasse cette pensée de mon esprit puis finit par me lever. Je m’arrête à la machine à café et m’en prend un avant de m’en aller puisque je n’étais pas vraiment en état d’arrestation. Une fois dehors je ne sais pas trop ce que je vais faire. Est-ce que j’ai envie de le retrouver ? Je pourrais mais je ne sais pas si ça servirait à quelque chose. C’est ce que je me dis jusqu’à ce que je le vois plus loin. Je reconnais ses vêtements et on dirait qu’il s’est endormi sur un banc. Mais quelle insouciance ! Je bois une gorgée de mon café brûlant et marche dans sa direction avant de m’assoir à côté de lui, lui donnant un coup de coude pour qu’il se réveille, en espérant qu’il ne prenne pas à nouveau ses jambes à son cou parce qu’on a des choses à se dire. Enfin je crois… j’espère.

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Il ne sait même pas rendue compte qu'il s'est endormie, en même temps il lui arrive souvent de s'endormir n'importe où comme ça. Il se réveillera que quelques minutes plus tard, il grognera et insultera le connard qui ose lui donner un coup de coude avant d'ouvrir les yeux tout en tournant la tête vers la personne à côté de lui. Sans doute Reo, aaah merde, c'est quand il le voit, lui, à côté de lui qu'il déglutit, son double si près, mon Dieu il lui ressemble tellement et c'est sans trop s'en rendre compte qu'il passe sa main sur sa joue. Il lui la tire doucement et lui fait tourner la tête pour essayer de comprendre ce qui se passe avant de le lâcher et de reprendre la parole.

"Excuse-moi, j'essaie de comprendre..."

Et surtout de se calmer, parce que oui, il a peur les battements de son cœur trop rapide pour être normaux l'inquiète un peu, mais il le sait ce n'est que du stress, rien de plus.... Il tremble et se force à rester ici, il se mord la lèvre inférieure ne sachant pas trop quoi dire. Est-ce qu'il doit se présenter ou lui demander à lui de lui dire qu'il est ? Il ne sait pas, en tout cas une chose est sure il est flic, il peut donc lui faire confiance ? Non ? Il se tortille un peu et prend son portefeuille avant de lui tendre sa carte d'identité pour voir si la personne en face de lui pourrait lui être d'un quelconque aide.

"Je suppose que tu es aussi perdu que moi non ?"

Oui, car c'est impossible de ne pas être étonné ou voir carrément perdue face à ça ! Il ne dit rien et le laisse regarder les informations notées sur sa carte. Il en profite pour le détailler tout en esquissant un léger sourire, est ce qu'il est ce qu'il pense qu'il est ? Est-ce qu'il pourrait expliquer son sentiment de vide depuis qu'il est né ? Il ne sait pas mais on dit que les jumeaux ont un lien spécial, imbrisable, un lien si puissant que lorsque l'un est loin de l'autre ils ne sentent pas complet. Bon ce ne sont que des phrases dites comme ça. Que des "on dit" il n'en sait rien et pourtant, il se sent bien. Il n'est pas mal à l'aise comment être mal à l'aise face à soi-même ?

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Il se réveille et a l’air surpris de me voir, ce que je peux comprendre parce que je suis tout aussi troublé. J’ai encore du mal à réaliser ce qui est en train de se passer et pourtant, il est bel et bien là, en face de moi. Aussi vivant que moi et je reste persuadé qu’il n’y a aucun truc, aucun artifice. Il est tout simplement mon double. Complètement identique au point qu’on puisse exclure un simple sosie. Mais alors quoi ? J’aurais un jumeau et je ne le découvrirais que maintenant ?

Je quitte mes pensées en sentant sa main contre ma joue. Elle est bien réelle et je le suis tout autant. Il me tire la joue et j’ai du mal à retenir un rire. Je le laisse poursuivre son examen tout en l’observant attentivement. Il n’est pas dangereux. Il est juste paumé et je le suis tout autant. J’ai un bon instinct alors je peux dire sans me tromper qu’il ne me fera aucun mal et qu’il n’est pas apparu dans ma vie pour me causer du tort. Malheureusement pour lui, je crains que ça soit moi qui lui en fasse sans le vouloir. Après tout je suis flic, je bosse à la brigade anti-crime organisé. Il n’y a pas pire ni plus dangereux mais allons-y doucement. Je n’ai pas envie de le traumatiser ni de le faire fuir en courant. J’ai bien trop de question à lui poser avant.
« T’inquiète, moi aussi j’essaie de comprendre ce qui se passe. »
Même si je n’ai pas besoin de le tripoter pour savoir qu’il est bien réel. D’ailleurs même si j’ai l’air de garder mon sang froid, dans ma tête c’est un peu le bordel. Je sais juste dissimuler mes sentiments. J’essaie en tout cas et je crois que j’arrive à masquer ma gêne et ma nervosité bien mieux que lui. Mais je suis flic, c’est mon job de faire face aux situations les plus terribles même si rien ni personne n’aurait pu me préparer à ça.

Je baisse les yeux sur sa carte d’identité qu’il me tend et esquisse un sourire en la regarder. Okada Hiroma. Je sors alors ma carte d’officier de police. Celle qui accompagne ma plaque de lieutenant et la lui tends. Nous avons la même date de naissance, le même visage. Il n’y a pas trente-six mille explications.
« Oui c’est le bordel dans ma tête et je suis surtout en colère qu’on est pu nous séparer comme ça. »
Ça arrive que des frères et sœurs soient séparés par les services sociaux parce que c’est parfois compliqué de caser tout le monde mais des jumeaux… Comment ont-ils pu faire ça ? Désormais, ce n’est plus de la perplexité que je ressens mais de la colère.

Je lui rends sa pièce d’identité et récupère mon bien avant de me lever en refermant ma main sur son poignet, comme si j’avais peur qu’il ne fuît ou ne disparaisse.
« Viens, allons parler dans un café. C’est moi qui t’invite. Je crois qu’on a beaucoup de chose à se dire. »
J’ai d’un coup le cœur qui bat la chamade et l’estomac noué. Je suis en colère mais j’ai également peur. Peur qu’il disparaisse et qu’il me laisse à nouveau seul. C’est bizarre de ressentir ça pour un parfait inconnu mais tout ce qui se passe depuis tout à l’heure l’est alors je ne préfère pas me poser de question.

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Il fronce les sourcils lorsqu'il voit qu'il est flic, ah oui, merde il pourrait lui porter préjudice... Après tout il deale et si ça se trouve un jour ce sera lui qui va l'arrêter. Il pousse intérieurement un long soupir, bon ben il doit n'être que plus discret ! Il esquisse cependant vite un petit sourire lorsqu'il voit qu'ils ont le même date de naissance, oui, il n'y a plus de doutes possibles ils sont bien frère jumeau. Il est à la fois soulager, il croit enfin comprendre pourquoi toutes ses années il se sentait triste sans raison apparente. C'est tout simplement parce qu'il était loin de son jumeau, mais est ce qu'il va enfin pouvoir être normal maintenant ? Comme il l'a retrouvé tout est censé rentrer dans l'ordre non ? Malheureusement ce n'est pas si simple que ça… Et ça il le sait très bien, il n'a pas let temps de se perdre dans ses pensées que Gon reprend la parole. Il lève les yeux vers lui et se contente de hocher la tête à ses paroles, oui il a raison, lui aussi il se sent lésé et il est sans doute énervé c'est juste qu'une fois encore il n'arrive pas extérioriser tout ça. Il reprend sa carte d'identité qu'il range dans son portemonnaie puis dans sa poche avant de se faire prendre le poignet, il arque d'abord un sourcil, n'ayant pas vraiment ce genre de contact mais décide malgré tout de se lever. Il ne dit rien et hoche la tête, oui, il a raison ils doivent se poser quelque part, mais à cette heure c'est pas sûr qu'un café soit encore ouvert !

"Allons manger plutôt, les cafés sont fermés à cette heure"

Et s'il veut toujours l'inviter ben c'est cool, il lui esquisse un léger sourire avant de se défaire de son emprise. Il n'aime pas les contacts et ce n'est pas contre lui, Reo aussi à mit du temps avant qu'il n'accepte et encore c'est toujours très délicat pour lui. Il met les mains dans les poches et lui fait signe de marcher pour caler ses pas sur les siens et marcher à ses côtés. C'est bizarre, il se sent bizarre il est à la fois heureux et triste, impatient mais aussi apeuré. Lui qui est habitué à être tout seul, avoir une personne qui rentre aussi brusquement dans sa vie c'est un peu déroutant. Une personne qu'il n'a pas envie de voir partir, même s'il ne le connait pas encore. Est-ce qu'il est comme lui ? Enfin en ce qui concerne son caractère ? Il aime la musique ? Est-ce que lui aussi a eu plusieurs dépressions ? Toutes ces questions qu'il ne va pourtant pas poser. Il voudra sans doute apprendre à le connaitre et ne pas vouloir griller les étapes. C'est devant l'un des seuls fastfood ouvert que le musicien y entre. Détaillant immédiatement les lieux et soupirant intérieurement de voir qu'il est presque vide. Il ne perd pas de temps et va à une borne. Hum, il l'a dit qu'il l'invite non ? Prenons le menu le moins cher, il doit essayer de faire bonne impression non ? C'est une fois sa commande de prise qu'il se recule pour laisser faire le brun.

"C'est plus pratique de commander aux bornes..."

Ouais, non ça t'évite juste d'aller commander et parler avec la personne qui prend les commandes, chaque contact inutile avec les autres personnes tu les évites hein ? C'est une fois les commandes envoyée qu'il regarde autour d'eux pour trouver une table de libre et bien sur à cette heure-ci des tables de libres il y en a ! Il ne tarde pas à trouver celle qui lui plait, un peu à l'écart de tous celle qui les laissera parler tranquillement. Il s'avance doucement et fait un signe la tête à son double pour qu'il le suive et c'est une fois à table qu'il déglutit. Il est prêt à répondre à ses questions mais n'ose pas engager la conversation il se contente seulement de le regarder.

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J’acquiesce d’un simple mouvement de la tête parce qu’il a raison. Vu l’heure, mieux vaut aller manger et puis avant qu’il ne me le propose, je n’avais pas remarqué à quel point j’avait faim. Je crois que c’était à cause de la nervosité et de l’émotion mais à présent, tout rebombe comme un soufflé.

Il se défait de ma main et je n’insiste pas pour garder ce contact entre nous. J’imagine que ça doit lui faire bizarre, à moi aussi quand j’y pense. Il met ses mains dans ses poches et je comprends alors qu’il n’a pas envie que je le touche. Ça ne me blesse pas et ça ne me vexe pas non plus. On est deux inconnus et même si apparemment on est frères jumeaux on a plus de vingt ans à rattraper. Presque toute une vie quand on y pense.

Je cale mon pas sur le sien, me disant que c’est assez drôle et déstabilisant de marcher avec son double. D’ailleurs je ne sais pas comment je vais réussir à m’y faire. Peut-être avec le temps et en apprenant à le connaitre. Mais est-ce que ça va marcher entre nous ? Je l’ignore mais j’imagine qu’on ne le saura pas avant d’avoir essayé et puis sans que je ne puisse l’expliquer, je suis quand même content de l’avoir rencontré. C’est comme si j’étais enfin complet. C’est très bizarre mais c’est certainement normal puisqu’on à l’air d’être de vrai jumeau. D’ailleurs quand je pense qu’on a osé nous séparer… ça me met tellement en colère ! Alors mieux vaut se concentrer sur le présent et sur ce que nous vivons là tout de suite. Après tout, on a fini par se retrouver et se rencontrer même si le hasard y est pour beaucoup.

Nos pas finissent par nous conduire jusqu’à un fastfood encore ouvert. Je sors immédiatement mon portefeuille et le suis jusqu’à une borne, le laissant commander en premier avant d’acquiescer à ce qu’il me dit.
« Tu es sûr que c’est tout ce que tu prends ? Moi j’ai une faim de loup en plus oublie pas, c’est moi qui t’invite alors tu devrais en profiter. »
Je lui adresse un petit sourire malicieux avant de m’écarter comme pour l’inviter à compléter sa commande avant de régler. Je range mon portefeuille et le laisse choisir notre place. Moi n’importe laquelle, ça m’ira mais je note qu’il en choisit une à l’écart des autres. Une fois assis, je lui dis :
« Je n’avais pas de nom avant de me faire adopter. Son Ho Gon, c’est le nom que mes parents adoptifs m’ont donné. Ils étaient japonais d’origine coréenne. »
Je ne lui pose pas de question. Ce n’est pas un interrogatoire et il n’est pas mon suspect. Je lui dis ce que j’ai envie de lui dire et il me dira ce qu’il aura envie de partager avec moi.
« Ils sont morts quand j’avais huit ans, alors j’ai réintégré le réseau social, allant de famille d’accueil en foyer jusqu’à ma majorité. »
Il y aurait tellement d’autre chose à dire mais je crois que c’est un bon début.

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Il est gentil, trop gentil... C'est sans doute parce qu'il vient de retrouver son frère jumeau, ça doit être ça... S'il avait était un inconnu il ne se serait sans doute pas comporter comme ça non ? Il ne sait pas et préfère ne pas se prendre la tête pour ce genre de détail plus qu'insignifiant en fin de compte. Il hoche la tête et se rapproche de la borne pour rajouter un burger et du poulet frit. Il s'éloigne silencieusement et le laisse payer avant de partir à une table et de s'y asseoir, il stresse un peu mais il essaie de ne rien laisser paraitre. C'est lui qui reprend la parole, il lui explique un peu sa vie, il se contente de hocher la tête et de l'écouter, se demandant s'il doit faire la même chose. Il doit le faire non ? Enfin sa vie n'a rien d'intéressant... Elle est même assez banale pour un enfant des services sociaux, il baisse les yeux vers la table en plastique et reprend la parole.

"J'ai eu le chemin..."

Heu, oui, mais pas dans le même ordre hein, toi t'as d'abord galérer et après ta trouvé la bonne famille ! Alala même avec ton double fraichement arrivé tu n'arrives pas à t'ouvrir un peu. Faut croire que seul Reo, arrive à faire ressortir ton vrai visage hein. Il pousse un soupir plus pour se calmer que parce qu'il est contrarié et ne perd  pas une seconde pour se lever lorsqu'il entend le numéro de sa commande. Il va récupérer la commande et remercier la personne lui tend le plateau avant de faire demi-tour et d'aller rejoindre d'un pas lent Gon. Il veut fuir, il a peur, il ne le connait pas et il sait qu'une chose sur lui. IL est flic, merde, c'est un flic.... Il pousse un long soupir et pose le plateau sur la table avant de s'asseoir en face de lui et d'afficher un faux sourire et reprend la parole.

"Tu es ici depuis quand ?"

Oui histoire de savoir depuis combien de temps son double se trimbale ici, si ça se trouve il a peut-être déjà était confondu par un client à lui. Merde, imaginez si un jour ça arrive ? Il pourrait foutre Hiroma en prison pendant un petit moment. Il baisse les yeux et ne perd pas de temps avec de prendre un burger. Non, ne pense pas à ça, mais dans tout les cas, s'inquiéter ne mènera à rien.... Il mâche doucement sa bouchée réfléchissant à un moyen de se sortir de ce pétrin. Il se contente de manger l'air de rien car après tout, il a en face de lui un policier même s'ils se ressemblent rien ne lui garantie qu'il va vraiment se comporter comme un frère. Il doit se méfier ne pas trop en attendre de lui et continuer à faire comme s'il était seul, il doit se protéger il le sait et il va le faire.

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Il ne dit pas grand-chose. Dans un sens, je suis un peu déçu car je pensais qu’en m’ouvrant le premier, ça lui donnerait l’envie de me parler mais ce n’est pas le cas. Cela dit je ne lui en veux pas. On se ressemble peut-être physiquement mais on ne fonctionne pas forcément de la même manière et dans un sens c’est assez rassurant. Nous ne sommes pas exactement les mêmes et garder notre individualité est importante même pour des jumeaux. Enfin je crois… je le suppose. Bon sang, c’est tellement bizarre de se retrouver avec son double en face de soi. Ça me perturbe mais je finirais par m’y faire car dans le fond, je suis content de le rencontrer mais surtout de savoir qu’il existe.

Notre commande est prête et c’est Hiroma qui se lève pour la récupérer. J’ai faim et je me dis que partager un repas avec mon frère me fera le plus grand bien. C’est très exactement ce dont nous avons besoin pour sympathiser et apprendre à nous connaitre même si finalement nous partageons bien peu de mots. Ce n’est pas très grave, nous avons désormais tout notre temps pour ça. D’ailleurs sa question me fait sourire et plaisir car elle prouve qu’il s’intéresse à moi.
« J’ai toujours vécu à Tokyo. Et toi ? »
Tokyo c’est une très grande ville. Avec ses 13 millions d’habitants et ses 23 arrondissements, c’est normal qu’on ne se soit jamais croisé mais je suis content que le destin ait fini par nous réunir. Je lui souris avant de piocher dans mes frittes. J’aimerais que ce moment dure le plus longtemps possible, c’est certainement pour cette raison que je mange lentement tout en réfléchissant aux mille et une choses que je pourrais lui dire. Et il y aurait tellement à partager malheureusement je n’étais pas prêt à cette rencontre, du coup rien ne me vient si ce n’est des banalités :
« Comme tu le sais, je suis flic. Lieutenant de police à la brigade anti-crime organisé. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais pour vivre ? »
En fait, c’est un peu comme se découvrir une vie alternative. Celle qu’il vit, aurait très bien pu être la mienne si nos places avaient été échangé, j’en suis certain.

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