>Je suis moi et tu es toi, mais pourquoi est ce qu'on ressemble autant ? ( Ft Son Ho Gon")

Il est à Tokyo depuis toujours ? Ah, mais pourquoi est ce qu'il porte un nom coréen ? C'est une bonne question, mais une question qu'il ne va pas poser. Il hoche la tête et mord dans son burger, et comme il s'en doute la question lui est retournée. Il peut lui dire la vérité il n'a rien à caché et ça peut sans doute expliquer pourquoi ils ne se sont jamais vu. Il n'a cependant pas le temps de terminer sa bouchée et de reprendre la parole que son frère reprend la parole. Oh, ce qu'il fait pour gagner sa vie ? Il le sait, il n'est pas con, il ne doit pas lui parler de son taff pas trop légal, non, il doit seulement dire qu'il vend des disques, c'est tout.... Il boit une gorgée de sa boisson et reprend rapidement la parole profitant pour répondre à ses deux questions d'un seul coup.

"Je suis ici depuis quelques années et je suis propriétaire d'une boutique de disques et d'instruments."

Oui, voilà oublions le fait que tu deales aussi hein, il baisse les yeux vers ses frites quelques secondes un peu gêné et en mange quelques-unes. Il ne sait pas pourquoi, mais il se sent bien, même s'il a peur, peur d'avoir des ennuis, il se sent en sécurité. Il ne le connaît pas, mais il se sent bien en sa présence. Sans doute parce qu'il l'attend depuis tellement longtemps. Pour beaucoup de personnes, la personne la plus importante à leurs yeux sont leurs amants, mais pour des jumeaux ce n'est sans aucun doute son double. Il termine sa frite et comme pour essayer de faire un pas vers son double, il reprend la parole.

"Si tu veux un jour, je pourrais t'y emmener, même s'il n'y a rien de vraiment intéressant..."

Oui, c'est juste une vieille boutique qui est sans doute en train de couler, parce que de notre temps, toutes les musiques se téléchargent illégalement sur YouTube. Il est d'ailleurs le premier à le faire, sauf que voilà la musique à toujours eu une place très importante dans sa vie. C'est sans doute qu'il met tout son cœur et son âme à essayer de la sauver. Il lui esquisse un petit sourire gêné avant de se racler la gorge et de reprendre la parole on est bien lancer alors autant continuer non ?

"Tu vis où ?"

Il ne le regarde pas, il n'est pas vraiment à l'aise parce que là, il vient clairement de sous-entendre qu'il veut le revoir, oui, sinon pourquoi est ce qu'il voudrait savoir où il habite ? Non, même s'il n'a pas confiance, qu'il a peur, il ne veut pas le perdre, il aimerait garder contact, enfin si Gon est d'accord....

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Il est ici depuis quelques années mais avant ? Où était-il ? Il ne prend pas la peine de me l’expliquer. Est-ce que c’est parce qu’il ne veut pas m’en parler ou tout simplement parce qu’il ne juge pas ça important ? Est-ce que je devrais le questionner à ce sujet ? J’hésite. J’aimerais lui demander tellement de chose mais j’ai peur qu’il le vive comme un interrogatoire et que ça le fasse partir en courant. Alors je ne dis rien, je me contente d’acquiescer tout en souriant parce que je trouve ce qu’il fait plutôt cool. Il a son propre commerce, ça ne doit pas être facile mais j’imagine que ça doit lui plaire et qu’il doit beaucoup aimer la musique. D’ailleurs un large sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’il me propose d’y aller un de ces jours. J’acquiesce d’un mouvement de la tête tout en sentant une agréable sensation m’envahir. Je crois qu’il ne pouvait pas me faire plus plaisir qu’avec cette invitation.
« Avec plaisir. J’aimerais bien voir ta boutique et ce que tu fais. »
Parce que j’ai envie de mieux le connaitre et de rattraper le temps perdu, en imaginant que ça soit possible. En plus ce n’est pas un frère ordinaire que j’ai retrouvé mais mon jumeau, mon double…
« Je vis à Chiyoda, dans un vieil appart pas très grand mais je ne suis jamais chez moi à cause du boulot. Et toi ? »
Et puis soudain, une pensée traverse mon esprit. Est-ce que je dois le prévenir de ce que je faisais avant ? Après tout, il pourrait avoir des ennuies à cause de moi, même si ce n’est pas le genre de truc qu’on dit au premier rendez-vous, non ? L’expression me fait sourire car ce n’est pas un date que nous avons mais ça reste une première rencontre.
« Écoute, il faut que je te dise un truc important… »
Je me mords la lèvre inférieure, hésitant un instant avant de me lancer :
« Avoir un frère, surtout un frère jumeau, dans la police ça risque de pas être facile pour toi et j’en suis désolé. Tu dois savoir que j’appartiens à la brigade anticrime organisé. J’enquête essentiellement sur des gangs ou sur la mafia et… Quand je suis sortie de l’école de police, la première mission a été d’infiltrer un gang. A l’époque je faisais semblant de dealer dans la rue pour l’enquête. J’ai fini par être exfiltré mais possible que des gens qui m’ont connu à l’époque ne sache pas qu’en fait je suis flic. Alors si des gens bizarres s’approchent de toi, j’en suis désolé et si jamais tu as des ennuies à cause de moi, n’hésite pas à m’appeler. Vraiment… si j’avais su que j’avais un frère jumeau, je crois que j’aurais choisi une autre voie. »
Je me suis longtemps cru seul, rongé par ma peine mais si j’avais connu Hiroma plus tôt, certainement que ma vie aurait été différente, car prendre soin de lui et le protéger, aurait été ma priorité bien loin devant ma vengeance.

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Il veut venir voir sa boutique ? Oh ? Vraiment ? Ca lui fait plaisir, vraiment très plaisir, et c'est sans doute pour ça qu'il esquisse un petit sourire et qu'il hoche doucement la tête. Lorsqu'il se décide enfin à lui demander où il vit Gon, ne tarde pas à répondre, non, il ne semble pas contrarier et ça n'a pas l'air de le déranger de savoir où il habite, est ce que ça veut dire que Hiroma pourra aller lui rendre visite ? Huuum, sans doute non ? Il plisse un peu les yeux et retourne à la réalité lorsqu'il reprend la parole, zappant totalement de répondre à sa question. Il arque un sourcil intrigué par ce qu'il peut bien lui dire. Il ne dit rien et se contente de prêter une oreille attentive à son frère. Oh, oui, en effet, ça craint un peu.... Il voudrait bien lui dire qu'il est dealeur et que les personnes louches, il connaît. Maaaaais pas sûr que ça va l'aider non ? Non, bien sûr, mieux vaut garder ce détail pour soi et fermer sa bouche ! Il se contente de hocher la tête, sachant à présent qu'il risque de se faire emmerder à chaque fois qu'il met le nez dehors. Il ne sait pas trop quoi dire ni quoi faire du coup, il se contente de mordre dans son hamburger avant de reprendre la parole.

"D'accord, merci de me prévenir"

Il s'essuie les mains dans une des serviettes en papier qui se trouve sur le plateau avant de prendre son téléphone portable et de le tendre vers Gon tout en reprenant la parole.

"J'ai besoin de ton numéro pour t'appeler."

Oui, c'est pas con en vrai comment peut, il l'appeler s'il n'a pas son numéro, il attend que Gon prenne le portable pour prendre son verre qu'il porte à ses lèvres. En vrai, il est content d'être là avec lui, c'est bizarre, mais ça le rassure de savoir qu'il n'est pas seul. Il n'a jamais était vraiment seul Reo a toujours était pour lui, mais là, c'est différent, c'est son frère jumeau, ce n'est pas la même chose. Il reprend son téléphone tout en le remerciant et le range dans une des poches de sa veste avant de reprendre la parole.

"Pourquoi t'as un nom coréen ?"

Oui, cette question qui lui brûler les lèvres depuis bien trop longtemps déjà, oui, il commence petit à petit à prendre ses aises, mais ce n'est pas une bonne chose ? De cette manière, Gon peut remarquer qu'il s'ouvre un peu à lui, même s'il y a et aura des sujets qu'il refusera d'aborder.

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Je n’ai pas l’impression que mes révélations l’inquiètent plus que ça. Peut-être qu’il ne réalise pas complètement les ennuies qu’il pourrait avoir à cause de moi. Enfin, j’espère qu’il n’aura jamais l’occasion de le découvrir. Je crois que je m’en voudrais s’il lui arrive quelque chose à cause de moi. Après tout, même si on vient de se rencontrer, Hiroma est mon frère, mon jumeau… et je ne peux pas l’expliquer mais je me sens déjà lié à lui alors qu’il est encore un parfait inconnu pour moi.

Il me tend son téléphone portable pour que j’y rentre mon numéro et après l’avoir fait, je lui demande :
« Est-ce que je peux le faire sonner pour avoir le tien ? »
Question stupide et pourtant, j’ai peur qu’il me dise non pour une mystérieuse raison. En fait, maintenant que je l’ai en face de moi, que je connais son existence, j’ai soudain peur de le perdre. Pourtant, il est encore un inconnu pour moi. On ne se connait depuis même pas deux heures et voilà que je suis déjà attaché à lui. C’est très bizarre mais c’est comme si je venais de retrouver un bout de moi qui m’avait toujours manqué.

Je finis par lui rendre son téléphone portable et lui adresse un regard surpris avant de lui sourire lorsqu’il me questionne sur mon nom.
« Ah ça ! C’est parce que le couple qui m’a adopté était d’origine coréenne. Ils m’ont donné un nouveau nom parce qu’apparemment j’en n’avais pas. »
En réalité, je ne me suis jamais posé trop de question à ce sujet et maintenant qu’ils sont morts, je ne peux plus vraiment les interroger pour en savoir plus. Je me mords la lèvre inférieure, hésitant un instant avant de me lancer et de lui demander :
« Est-ce que Okada c’est le nom de nos parents biologiques ? »
D’ailleurs, est-ce que contrairement à moi il les a connu ? Je dois avouer que j’ai un peu peur de sa réponse. Avant de le rencontrer je me fichais de là d’où je venais mais maintenant qu’il est entré dans ma vie, une foule de question se bouscule dans ma tête.

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Il hoche la tête lorsqu'il lui demande la permission pour faire sonner son portable, oui il bien sûr, c'est même le but. Il esquisse un petit sourire heureux de voir que Gon ne semble pas vouloir l'ignorer. Il met quelques minutes avant d'oser lui poser cette question, cette question qui lui trottait dans la tête depuis un bon moment et qui finalement à une réponse vraiment très simple, c'est même logique. Il fausse la tête et reporte son attention vers son gobelet en carton pour en boire une gorgée avant que Gon ne reprenne la parole. Il avale difficilement sa gorgée sentant sa gorge se nouer. Oui, c'est encore un sujet très sensible, mais sa question est tout à fait légitime et il hoche la tête avant de reprendre la parole.

"Oui, c'est ça, mais je n'ai aucun souvenir de nos parents."

Oui, il sait que sa mère est morte à l'accouchement et que son père a merdé, mais il n'en sait pas plus et il ne cherche pas vraiment à connaître la véritable histoire parce que pour lui tout ça, c'est derrière lui. Sauf que ce n'est peut-être pas le cas de Gon, peut-être qu'il veut savoir d'où il vient non ? Il pousse un petit soupir plus pour se déstresser que pour autre chose et reprend la
parole.

"Si tu veux, je peux me renseigner à l'orphelinat...."

Ou à sa "mère" qui doit sans doute savoir quelque chose non ? Il finit par poser ses mains sur ses genoux et trifouille le bas de son haut se posant dix mille questions. Est ce que sa mère savait qu'il avait un frère jumeau ? Non, elle ne lui aurait jamais fait ça non ? Il fronce les sourcils à cette pensée et se demande s'il ne serait pas dans le mensonge depuis le début. Il sent aussi son cœur se serrer, sans doute la peur et la peine de connaître la vérité. Il commence petit à petit à s'enfermer dans son monde, un monde remplit de doutes et de craintes.

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Lui non plus n’a aucun souvenir de nos parents. Peut-être que ce n’est pas plus mal ? Parfois, il vaut mieux ne rien savoir. La vérité n’est pas toujours très belle ni facile à vivre. Apprendre que j’ai un frère, surtout un jumeau, c’est bien assez pour aujourd’hui. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus, avoir rencontré Hiroma me suffit, du moins pour l’instant même si mille et une questions se bousculent dans mon esprit. Est-ce que je suis prêt à remuer le passé ? Jusqu’à présent mes origines ne m’intéressaient pas vraiment mais c’était avant de découvrir son existence. J’ai l’impression que maintenant plus rien n’est et ne sera pareil.

Et puis Hiroma me fait une proposition surprenante. Se renseigner dans son orphelinat ? Pourquoi pas… mais ça ne serait pas mettre le doigt dans un engrenage dont on risque de ne plus rien maitriser ? Et avec le travail que je fais, je suis bien placé pour savoir qu’une enquête peut mener très loin et souvent à des choses qu’on aurait préféré ne pas savoir. Alors j’hésite sur quoi lui répondre. Peut-être que je reste perdu un peu trop longtemps dans mes pensées car lorsque je reporte mon attention sur lui, il semble perdu dans les siennes :
« Faisons-le ensemble. »
Ma voix est claire, forte mais posée. Elle ne tremble pas pourtant j’ai le cœur qui bat à cent à l’heure dans ma poitrine et je sens mes mains devenir moites. Une enquête ne m’a jamais fait peur mais là c’est différent, ça me concerne directement ou plutôt ça nous concerne.
« Si on doit poser des questions, se renseigner ou enquêter, j’aimerais qu’on le fasse ensemble. Si tu ne veux pas savoir, alors je ne chercherais pas non plus. Je ne sais pas encore si j’ai envie d’avoir les réponses à mes questions mais maintenant que je t’ai rencontré je sais que si je dois le faire, ça sera avec toi parce que ça nous concerne tous les deux. »
Peut-être même que ça pourrait être la première chose qu’on ferait ensemble ? De toute façon ce n’est pas comme si fouiller dans notre passé allait nous attirer des ennuis, n’est-ce pas ?

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