démarres moi ☼ kiha

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Kiha & Midori
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(( ootd )) - Kiha s'intéressait-il réellement à tout ce qu'elle lui disait ? Difficile à dire. Il avait beau crier, signifier tout son mécontentement, il passait de l'agression à la douceur d'un instant à l'autre. Midori n'était pas sûre de comprendre mais... de toute façon cela n'avait aucune importance. Aucune envie de le convaincre. De passer pour une gentille fille à ses yeux. Consulter, on le lui proposait constamment. Un professionnel ? C'était se livrer à un être cupide qui faisait mine de s'intéresser seulement pour encaisser un chèque. Les amis ? Manque d'objectivité. Peur, surtout, de montrer la partie immergée de l'iceberg. D'être faible face à ces gens qui étaient souvent plus vautour qu'ami. Le jeune homme était exactement ce dont elle avait besoin. Il était difficile pour elle, d'en venir à une telle conclusion. Être honnête. Sincère. Kiha lui donnait envie d'être toutes ces choses à la fois. Mais c'était trop dur à accepter. Pour le moment en tout cas. - Tu en connais beaucoup des filles, pauvres ou riches, qui aiment se pavaner avec un accessoire de gamine ? Tu as un truc pour les jouvencelles prudes, c'est ça ? Les remarques continuaient à fuser, et Midori ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle s'imagina un instant Kiha avec un serre-tête rose pailleté coincé entre ses boucles, et il ne lui en fallut pas bien plus pour éclater de rire.

Lui aussi riait, maintenant. C'était le monde à l'envers. Comme si une entente s'installait entre eux. Deux créatures si différentes qui finissaient par s'unir sous l'absurde de la situation. Midori ne regrettait rien. Pas de s'être imposée à lui. Pas de s'être disputés. Certainement pas de l'avoir rencontré. - Tu annules mh ? Trop... Pas le temps de finir, les doigts du conducteur se glissaient contre son cou, l'approchant dangereusement du tableau de bord. La rugosité de sa main contre son épiderme doux et parfumé la fit frissonner. Tout à la fois d'effroi et de plaisir. Car elle aimait tout contrôler. Surtout quand deux corps étrangers entraient dans l'équation. Mais quelque part, elle appréciait tout autant de le sentir se jouer d'elle. Tant par les mots que par les gestes. - Une peste ? Et cela fait de toi quoi ? Le choléra ? La syphilis ? J'adore qu'on me compare à une épidémie meurtrière. Main douce et gracile venant rejoindre celle de son sauveur, brisant son emprise d'un mouvement sec de poignet. En profitant pour le griffer du bout des ongles. Quitte à payer une fortune en faux ongles, autant s'en servir. - Tu sais, le sang ça se nettoie assez facilement. Tu ne devrais pas museler tes instincts pour une considération aussi triviale. Paume se dérobant enfin au contact agréable du jeune homme. Il devait se concentrer. Finir la course. Mains sur le volant.

La ligne d'arrivée se dessinait enfin devant leurs yeux. Mais Midori ne voulait pas que cela se termine. Elle était attristée, et elle essayait tant bien que mal de le dissimuler. Mais après toute cette tension, toutes ces révélations, elle n'était plus trop sûre de contrôler quoi que ce soit. - Tu as pas vu ma copine se glisser à l'arrière tout à l'heure ? Inquiétant. Enfin bon... Tu ne me trouves pas belle mh. Entendu. Occasion parfaite pour se ressaisir. Midori faisait mine de bouder, écartant la peine et l'horreur avec cette moue mutine et outrée. Le physique ne primait plus, de toute façon. Kiha lui offrait tout autre chose. La princesse avait l'impression qu'il faisait l'amour à son esprit. Pas à son corps. Sensation inédite. Étrange. Et elle ne savait pas comment réagir. Quoi dire. L'esprit embrumé par la confusion qui s'était emparée d'elle, Midori ne prêta pas attention à ce qu'il se passait.  Puis soudainement, elle fût ramenée à la réalité en sentant la voiture redémarrer. - Putain... Son garde du corps. Qui les filait ? Et puis quoi encore. Elle l'avait presque oublié, celui-là, en s'abandonnant au bonheur. Cela n'avait aucune importance. Ce qu'il se passait dans la voiture, toutefois, polluait toutes ses pensées. Pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi était-il en train de l'aider ? La demoiselle ne comprenait pas. Son cœur se serrait toujours plus violemment. Tout cela était incompréhensible. - Pourquoi tu te montres aussi gentil ? Je ne le mérite pas. Impossible de tourner la tête vers lui, de soutenir son regard. Elle sentait une étrange chaleur envahir ses joues. Kiha la traitait comme un être humain. Une personne méritant d'être grondée lorsqu'elle fautait, et d'être sauvée quand elle était en danger. - Parfait, je comptais t'offrir un serre-tête pour te remercier justement. C'est la récompense à laquelle tu t'attendais, j'espère ? Aucune envie qu'il l'abandonne. Envie de passer le reste de la nuit dans sa voiture. A parler. A ne rien dire. A se sentir en vie. - Ne t'arrêtes pas. S'il-te-plait. De conduire. D'être lui. D'être si parfait, face à elle qui était si imparfaite. L'émotion la gagnait, mais elle ne pouvait s'incliner. Pas comme ça. Pas aussi tôt.

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Kiha & Midori
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(( ootd )) - T'hausses un sourcil. qui a décrété que les serre-têtes c'était pour les meufs prudes ? D'autant que t'étais à peu près sûr que les meufs qui voulaient qu'on ai une image de la gamine pure quand on les regardait étaient les moins sages. mais si tu veux une réponse, ouais j'en connais plein des meufs qui mettent des serre-tête. et arrête de rire. accessoires de gamine mon cul. Tu souffles un rire narquois avant d'examiner ses accessoires à elle. Elle se pensait mieux que les autres meufs avec ses fringues à la cruella d'enfer ? normal que tu dises ça, t'as les goûts d'une vieille de 70 ans. Tu souris en rejetant ton regard sur la route.

Elle continue dans ses délires que tu comprends pas trop. Elle joue, mais toi t'es pas en train de jouer. T'es juste toi-même. Et t'es pas sûr de comprendre les règles du jeu. Tu souffles en grimaçant quand elle te griffe, autant pour la douleur que pour ce qu'elle te dit. Tu m'donnes le choix entre une MST et la chiasse, là ? Tu ris doucement, ton regard n'arrête pas de dévier vers son visage. Juste quelques secondes pour l'apercevoir. Tu secoues la tête. Elle voulait vraiment crever. Peut-être. Ca te laissait dubitatif tout son cinéma. Tu la regardes encore et t'aperçois sa moue boudeuse. Tu lèves les yeux au ciel. Pourquoi ? J'parie que tu te penses irrésistible, c'est ça ? Tu ris d'un air moqueur. T'étais presque sûr qu'elle avait tous les petits bourges à ses pieds, tous les pauvres aussi en fait. Surtout tous les pauvres. Elle avait pas besoin de toi pour savoir qu'elle était belle.

Et quand tu redémarres, elle jure. Tu la regardes plus. Tu te concentres sur la route et tu réponds pas tout de suite. Parce que tu sais pas pourquoi tu l'aides. T'esquives habilement. Pourquoi tu le mérites pas ? T'as buté ta meilleure amie en CE2 ? Dis le tout de suite que j'puisse te jeter de la voiture. Sourire narquois. Cela dit, venant d'une riche, tout était possible. Tu leur faisais autant confiance qu'aux flics, c'est dire. Tu claques la langue contre ton palais avant de finalement tourner ton regard vers elle. Elle te regarde pas non plus, elle a les joues rosies tu sais pas par quoi. Tu souris. J'en étais sûr que j'en voudrais pas d'ta récompense. Elle te dit de pas t'arrêter et tu souffles. Hé. J'suis pas ton chauffeur. J'vais pas conduire toute la nuit pour toi. Mais si tu veux j'peux te rendre, j'suis sûr qu'il t'emmènera où tu veux, lui. C'est pas pour autant que tu t'arrêtes, en fait tu prends un tournant subit pour prendre la voie rapide. Elle sait même pas où tu l'emmènes. Tu pourrais être un serial killer et aller la tuer dans la forêt elle broncherait pas. C'est terrifiant. Ok, t'sais quoi ? Si t'arrives à te taire pendant genre. Une heure. J'te garde. Comme un chiot perdu. Ca te fait rire et tu montes le son de la musique d'un mouvement de poignet souple. Tu glisses ta main sur son épaule pour l'attirer vers toi, tu murmures quelques mots à son oreille. Et la prochaine fois. Monte pas dans la voiture d'un inconnu. Ta joue caresse son oreille en te reculant et un grand sourire joueur éclaire ton visage. Maintenant t'étais peut-être un serial killer pour elle.

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Kiha & Midori
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(( ootd )) - Elle. C'était elle qui avait décrété que les serre-têtes n'étaient que pour les grosses gamines. Les demoiselles voulant se faire passer pour des filles sages et prudes. Association évidente à la jouvence, à tout ce qui caractérisait le pur. Du coup... Ce bel inconnu aimait les pucelles ou ? Amusant. Midori ne put s'empêcher de rire. Elle qui se laissait rarement gagner par l'hilarité, d'habitude, riait beaucoup aux côtés du jeune homme. Aucun mot pour accompagner cette crise, pour qu'il puisse faire sens de tout cela. Aucune envie de lui venir en aide. Aucune envie de continuer sur ce sujet si peu intéressant qu'elle aurait pu s'endormir. Lui aussi souriait. Alors qu'il attaquait. Plaisir dans l'agression, dans la confrontation. Elle était heureuse. Lui aussi, visiblement. Que demander de plus ? - Oui, ma passion c'est le tricot et j'aime porter des pyjamas en soie à motif fleuri. Quel esprit vif. Tu ne cesses de m’impressionner, Kiha. Ultime pic pour clôturer ce chapitre. Midori avait enfin trouvé un adversaire à sa mesure. Lui qui ne se laissait pas faire, qui ne tenait pas compte de son statut... de sa beauté. Les crocs du serpent mordillant cette belle plante vénéneuse. Poison sur poison, ambroisie des fous.

La riche héritière aimait jouer, oui... Mais ce n'était qu'une facette de sa personnalité. Car elle aimait piquer, déranger, se battre. Cela ne faisait pas d'elle quelqu'un de faux. Pas cette fois là, en tout cas. Tout ce qu'elle avait exprimé, depuis son entrée dans cette luxueuse voiture, n'était que la plus simple des vérités. Sa vérité à elle, du moins. La guerre continuait à sévir dans cet espace exigu, et tous deux semblaient s'y perdre avec plaisir. Passion. - Irrésistible ? Non. Tu as le droit de ne pas me trouver jolie si tu veux. Mais... Tu n'es pas n'importe qui. Plus n'importe qui en tout cas. Est-ce que ton avis compte ? Peut-être. Peut-être pas ? Ses pensées sortaient le plus naturellement possible, sans qu'elle ne retienne ou contienne quoi que ce soit. Habituellement, Midori ne se souciait pas de l'avis des autres. Ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient, ces gens n'avaient aucun importance. Des cloportes ne méritant rien d'autre que d'être écraser par ses soins. Kiha était différent. Le seul ayant mérité son attention depuis des années. Si elle n'osait encore se l'avouer, quelque part elle aurait aimé qu'il succombe à sa beauté, à ce poison insidieux. Mais s'il avait ainsi réagi, il ne serait plus lui. Et elle le voulait lui, comme il était par essence, et pas une coquille vide.

La course poursuite commençait. Ou simplement la fuite ? Son garde du corps n'était pas capable de le suivre. Lui qui était si doué, un volant entre les mains. - Non. Je n'ai jamais tué personne. Juste... Moment de pause. Midori ne savait pas quoi répondre. Elle était perdue, complètement perdue. Plus aucun contrôle sur la situation. Impossible de deviner ce qu'il se tramait dans l'esprit du jeune homme. Lui qui évitait de se dévoiler à tout prix. Pourquoi ne méritait-elle pas sa gentillesse ? Elle était humaine, après tout. - Je t'agace depuis un bon moment, maintenant. Je pensais que tu n'en avais rien à faire. Que tu me laisserais sur le bord de la route à la première occasion. Mais tu es encore là. Tu m'aides. Kiha je... Long soupir. Envie de lui dire qu'il était si parfait. Qu'il lui offrait tout ce que son cœur réclamait. Elle aurait aimé pouvoir lui faire comprendre sans se mouiller. Sans se montrer faible et mièvre. Mission impossible. - Peu importe. Merci. Regard se perdant par delà la fenêtre, n'osant plus le regarder dans les yeux. Le temps qu'elle retrouve toute sa contenance. Qu'elle reprenne ses esprits. Les paroles continuaient à fuser, mais elle ne se sentait pas, plus, de répondre. Que lui dire, de toute façon ?  « Ouin ne m'abandonnes pas » ? Inconcevable.

Au milieu de toute cette tension, de ce malaise à sens unique, Kiha lui fit finalement une proposition... toujours plus surprenante. Se taire? Pendant une heure ? Était-il en train de la défier ? Pauvre fou. Midori ne refusait jamais un bon défi. Surtout lorsque ce dit défi lui permettait d'obtenir exactement ce qu'elle voulait. Rester avec lui. Et échapper aux griffes de son père. Pas le temps de répondre, déjà il revenait à la charge, se rapprochant dangereusement, lui susurrant quelques mots à l'oreille. Contact électrisant, réaction automatique de la part la demoiselle. Ses doigts s'emmêlant dans les boucles de son interlocuteur. Pour enfoncer sa tête profondément, toujours plus profondément contre elle. Impossible de le garder là, déjà il s'échappait à son étreinte. Alors qu'elle le voulait toujours plus proche. Séparation des deux visages vécue comme une souffrance. C'était insupportable. Agaçant. Et Midori était toujours plus perdue. Un nouveau soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Il n'y avait rien à faire. Il lui suffisait d'obtempérer, d'accepter. - Une heure ? C'est tout ? Comme tu es miséricordieux. Entendu, je ne prononce plus aucun mot à partir de... Maintenant. Ses doigts la démangeaient. Elle voulait le toucher. L'embrasser. Il fallait se distraire. Vite. Fenêtre entrouverte en deux temps trois mouvements. Cigarette venant fleurir au bout de ses lèvres. De quoi embrumer son esprit. Lui faire oublier, le temps de se détruire un peu plus les poumons.

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Kiha & Midori
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(( ootd )) - Elle se marre sans que tu comprennes pourquoi. Trop fier pour lui demander, tu t'en fous de toutes façons. Elle peut rire autant qu'elle veut en quoi ça devrait te déranger ? Et tu réponds pas aux conneries qu'elle débite, te contentant de secouer la tête de droite à gauche en regardant la route. Quel personnage, cette fille. Ton regard se perds vers l'horizon et tu fronces les sourcils quand elle commence à baragouiner un truc, tu comprends rien. Tu vois pas pourquoi elle te dit que t'es pas n'importe qui alors que tu las connais depuis environ une seconde et demie et encore. Tu te marres. Finalement c'est peut-être moi qui suis irrésistible, t'es déjà amoureuse de moi ou quoi ? Tu finis par tourner ton regard moqueur vers elle.

La voiture file dans la nuit et la fille a l'air de s'en foutre. Elle a tué personne qu'elle dit. Pourtant dans les films les bourges butaient toujours leurs potes par accident. Un classique. Elle s'arrête en pleine phrase, elle a l'air confuse, tu sais pas. Alors ça t'intrigue encore plus. Elle t'intrigue, te fascine, malgré ce que tu dis, malgré ce que tu laisses paraître. Ouais, t'aimes pas les riches qui se pensent tout permis comme elle, mais t'aimerais bien savoir ce qu'ils ont dans le crâne parfois. T'aimerais bien comprendre ce qui les fait devenir comme ça. Tu souffles un demi-rire. Chacune de ses phrases la faisait paraître encore plus pathétique que la précédente. Non. Aussi fort que t'essaies, tu pouvais pas la comprendre. Elle avait visiblement pas d'amis, pas de famille, personne genre. Alors qu'elle était riche, belle, intelligente probablement. Elle aurait pu avoir tout ce qu'elle voulait, elle devait forcément mal jouer sa partie. Tu la fixes un moment mais elle te regarde pas et est bien silencieuse tout à coup. Tu souffles. Hey... Et puis tu te rends compte que tu sais vraiment pas quoi lui dire. Tu la connais pas, cette fille, comment tu pourrais savoir ce qui la ferait se sentir mieux. Déjà je t'aide pas, je te kidnappe. Tu lui demande de se taire pendant une heure, quasi sûr qu'elle le ferait pas, tu reprends le jeu, comme si vous n'aviez jamais été interrompus par les pensées sombres de la jolie fille. Ses doigts agrippent tes cheveux un instant mais tu dois t'échapper, remettre tes yeux sur la route. Elle décide de relever le défi et ça te fait rire. Tu montes le son de la musique et la fille s'allume une clope, tes doigts la subtilisent rapidement aux siens. Elle avait surement une cartouche dans son sac de toutes façons et puis c'est pas comme si elle pouvait protester puisqu'elle était muette pour une heure.

T'avais pas plus envie de parler que ça, tu te complaisais dans le silence auto-infligé. Tu pousses la voiture sur la voie rapide, tu aimais les lignes droites presque autant que les virages, elles te permettaient de ressentir l'adrénaline des poussées à trois cent kilomètres heure. Et tu voyais les yeux de la meuf briller à côté de toi. Tu finis par t'arrêter sur la dernière aire d'autoroute avant de sortir, le ciel s'éclaircit déjà légèrement, fallait que tu te grouilles. Reste là. J'serais pas long. Tu te faufiles dans la supérette pour ressortir bredouille moins de cinq minutes plus tard. C'est que quand t'arrives dans la caisse que tu sors des dizaines de trucs de tes poches, de sous tes vêtements, de partout. Tu glisses un serre-tête avec des perles dans ses cheveux. Voilà, tu vois. Prude de rien du tout, t'as toujours l'air d'une pétasse. Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres, t'ouvres une canette de monster et tu lui refourgues tout le reste de ton pactole. Après tout, t'avais chourré ça pour elle, parce que tu savais pas ce qu'elle voudrait donc t'avais prit de tout. Tu reprends rapidement la route, tu sors dès que tu peux et tu prends des chemins de plus en plus étroits et sinueux.

Tu finis par arrêter la voiture devant une étendue d'eau noire comme les plumes d'un corbeau. T'attrapes quelques friandises sur les genoux de la meuf. Ca fait toujours pas une heure qu'elle s'est tue, donc elle peut toujours pas parler. Tu baisses la musique et t'allonges un peu ton siège pour profiter du spectacle. Et lorsque le soleil se lève derrière le mont Fuji, lorsqu'il explose dans le ciel matinal, répandant ses rayons orangés sur le lac de Sayama, tu regrettes même pas d'être venu. C'est que quand les rayons du soleil levant commencent à frapper ton visage que tu décides de descendre. Tu viens, la muette ? T'étais quand même pas venu ici pour repartir tout de suite. En fait, tu sais même pas pourquoi t’es venu ici. C’était juste un endroit que t’affectionnais particulièrement, proche de la ville et pourtant loin, calme, surtout à cette heure-ci. Y avait que les oiseaux pour vous déranger.

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Kiha & Midori
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(( ootd )) - Irrésistible, il l'était. Peut-être pas pour tout le monde, mais aux yeux de Midori il était la plus belle créature qu'elle avait eu le plaisir de rencontrer. Outre son apparence angélique (ou démoniaque tant il était attirant), sa personnalité la faisait frémir de désir. Aucun défaut ne lui venait à l'esprit. Elle se détestait d'ainsi l'apprécier. Sensation d'être faible, d'être à sa merci. Et il parlait d'amour, en plus ? Amusant. La riche héritière n'était pas amoureuse. Ne l'avait jamais été et ne le serait probablement jamais. Attirance indéniable, mais qui restait pour le moment superficielle. Elle aurait pu se jeter à son cou, le couvrir de baiser mais c'était bien trop dangereux. La paix régnait enfin entre eux, et la jeune femme avait tout sauf envie de se disputer. Fatiguée, d'être toujours en colère. Elle voulait se noyer dans son regard, perdre pied.  Kiha voyait au travers les artifices, sondait son âme comme si elle n'était qu'une enfant. Son épiderme brûlait là où il la regardait. Il était le seul à la voir pour ce qu'elle était vraiment. Affreuse... Et humaine. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Dans quoi venait-elle de se fourrer, encore ? C'était plaisant, mais si dangereux. Plus que tout, elle ne voulait pas souffrir.

Balbutiements ne suscitant qu'incompréhension chez son interlocuteur. Midori en disait beaucoup, trop même. Et Kiha, dans tout ça, ne la connaissait pas. Alors comment aurait-il pu comprendre ? Lui qui abhorrait tout ce qu'elle représentait. Cette richesse débectante. Cette condescendance pour le bas peuple, les cloportes. Là d'où venait son chauffeur pour la nuit. Il n'avait pas à répondre. Elle ne s'attendait à rien de plus de sa part. Il lui avait déjà tant donné, sans même s'en rendre compte. Qu'il la déteste, prenne en pitié. Qu'importe. Tant qu'il était là, près d'elle, à lui parler, tout irait bien dans le meilleur des mondes. Regard plongeant un instant dans celui de son interlocuteur. Seule manière de communiquer, désormais. Puisqu'elle n'avait plus le droit de prononcer le moindre mot. Amour, gentillesse et reconnaissance se devinant dans ses iris sombres. Plus qu'à attendre en silence. Oisiveté dûment méritée pour celle qui venait enfin d'atteindre les portes de Paradis. Cigarette dérobée, la poussant à siffler tel un serpent sur le point de bondir. Quel toupet. Si parfait. Elle s'en ralluma une aussitôt. Avec le contenu de son sac à main, Midori aurait pu ouvrir un tabac presse. Bouffée de cancer venant lui apporter sérénité. De quoi meubler ce silence, cette inaction.

Comme il était étrange, d'ainsi se taire quand on avait passé toute sa vie à se révolter. Mais la jeune femme ne s'inclinait jamais devant un défi. Elle avait décidé de le relever, et elle comptait bien faire tout son possible pour le réussir. Voiture déchirant la tranquillité de la nuit, à toute vitesse sur la voie rapide. Midori en ronronnait presque de plaisir. Amour de toujours pour les sensations fortes. Elle s'enfonça toujours plus profondément dans son siège, se sentant plus à l'aise que jamais. Arrêt minute sur le bord de la route, le temps que Kiha fasse des emplettes... Ou ne vole tout le contenu du magasin. Sourcil délicieusement arqué en le regardant retiré un nombre incroyable de produits de sous ses vêtements. Idée indécente germant juste un instant dans son esprit. Si quelque chose avait du se glisser sous le contour de ses vêtements, c'était ses doigts et rien d'autre. Quelle déception. Et elle ne pouvait même pas le taquiner là dessus. Plaisir devenant torture. Un frisson lui fit courber l'échine alors qu'il déposait contre sa chevelure un serre-tête. Quelle atrocité. Midori n'osa même pas s'observer. Traumatisme de l'enfance, de cette période détestée où elle était cette gentille fille, prude et délicate. Mais il ne pouvait pas savoir. Le coréen ne savait rien d'elle.

Et puis la voiture s'arrêta, de nouveau. Définitivement, cette fois là. Soleil sur le point de se lever, prêt à illuminer le monde entier. Déplaisir de cette fatalité naturelle. Car cette si belle nuit ne serait plus. Le temps passait vite, beaucoup trop vite. Alors que Kiha s'installait plus confortablement pour profiter du spectacle, Midori décida d'en faire de même. S'installant sur lui, contre lui. Tête posée sur le haut de son torse, regard fixé sur l'horizon. Peut-être la dernière fois où elle aurait le plaisir de le voir, de le sentir contre elle. Lui profitait du renouveau apporté par l'aube. Elle de ces derniers instants passés à ses côtés. Insensible aux miracles de la vie, de la nature. Étreinte brisée alors qu'ils sortaient tous deux de la voiture. L'heure touchait à sa fin. Il était temps de prendre la parole, enfin. - Tu amènes toutes tes conquêtes ici ? Un rituel avant de les violenter ? Précises, que je commence à me déshabiller ou non. Nouvelle cigarette entre les lèvres, pas la guidant de l'autre côté du véhicule. Pour le retrouver. Pour l'admirer de la tête au pied. - Défi réussi... J'ai quoi en échange ? Et ne me dis pas ce foutu serre-tête. Serre-tête qu'elle enleva. Envie de le jeter, mais ce n'était pas drôle. Tant d'autres options, toutes concernant Kiha. Elle ne se fit pas prier, l'approchant comme un prédateur sur le point de croquer sa victime. Stupide accessoire se glissant entre les boucles du coréen. Midori en profita pour dessiner du bout de ses doigts le contour de son visage. Une si belle mâchoire. De si belles lèvres. Tant d'endroits à dévorer.