stealer ✗ kiha

((ootd + veste)) La séduction n’a toujours été qu’un jeu aux yeux de Haku. Phrase qui l’associe parfois à un statut de connard fini, pourtant ce n’est pas tellement le cas. Parce qu’il est toujours clair sur ses intentions, n’a jamais laissé croire à quiconque qu’il voulait plus qu’un flirt ou une nuit partagée. Il ne peut pas se permettre de vouloir plus de toute façon, pas avec sa santé défaillante. Non, ce serait trop égoïste. Pourtant même s’il prend la drague à la légère, il ne saurait mentir sur son attirance envers les personnes qu’il convoite. C’est le cas avec Kiha. Ce ne sont pas des paroles en l’air, chaque compliment est sincèrement pensé, il n’est certainement pas du genre à flirter avec n’importe qui et sans réel intérêt. Et s’il ne peut en vouloir à son vis-à-vis de douter de ses intentions ou de ne pas le croire (après tout, ils ne se connaissent que depuis quelques instants), le fait qu’il semble si peu au courant de sa propre beauté l’interpelle. Évidemment il n’y a rien de plus subjectif que ça, mais malgré tout, ne s’était-il jamais regardé dans un miroir ? Étaient-ils tous aveugles ? Il est sincèrement surpris Haku, choqué même lorsqu’il entend que personne ne le remarque jamais. « J’te crois pas une seconde. » Il ne peut pas, pas quand il l’observe et que son regard s’accroche sur ses lèvres pleines, sur sa peau hâlée, ses grands yeux. Même habillé aussi simplement il ferait de l’ombre à n’importe quel mannequin. Et lorsqu’il explique qu’on ne le remarque que lorsqu’il commence à parler, l’étudiant comprend ça d’une autre manière. Il attire l’attention parce que sa voix est belle. Et ça, c’est logique.

Mais au-delà de son apparence, c’est tout ce qu’il découvre à chaque nouvelle seconde que Haku apprécie. Et c’est sans doute ce qui le distingue des autres, le rend étonnamment moins à l’aise, lui qui d’ordinaire semble ne pas connaître la gêne. Il a cette envie de bien faire, de se rattraper de l’échec cuisant de son plan initial. Après tout, Kiha aurait mille raisons de le détester, de vouloir s’éloigner de lui, alors si d’ordinaire Haku se fiche bien d’être un peu lourd, cette fois il y a ce petit quelque chose au fond de son esprit qui lui hurle de ne pas gâcher ce moment avec lui, de ne pas ruiner toutes ses chances. Oui, il veut être bien vu par son nouveau crush. Et sa remarque était déplacée, de mauvais goût. Il se maudit un peu intérieurement le japonais, regrette immédiatement, jusqu’à ce petit mot. Mignon. Il a trouvé ça mignon. Ça, ou lui ? « Et c’est toi qui dit ça. » Heureusement sa main blessée permet de changer de sujet, et c’est très sérieusement que Haku s’affaire à la soigner. Ce n’est rien de grave, rien qu’une égratignure, mais qu’importe. C’est un moment de proximité en plus avec lui. Merde, il lui plait vraiment. Assez pour qu’il lui avoue avec sincérité qu’il ne regrette rien, qu’il apprécie ce moment. Et son sourire s’étire plus franchement, et son coeur bat plus vite quand Kiha lui confie que c’est réciproque. Ça suffit pour que Haku soit capable de voler des milliers de twix, et même les étoiles juste pour le voir sourire.

Plus encore lorsque cette main se tend face à lui. Lorsqu’il la saisit pour se relever, ne la relâche pas une fois debout. Il a envie de l’embrasser. C’est précipité, mais l’étudiant a toujours été impatient. Pourtant il ne fait rien, rien d’autre que l’observer, s’obligeant à se concentrer sur ce qu’il lui dit avant de secouer la tête. « Je peux marcher tout va bien. J’suis genre à… dix ? Quinze minutes à pied ? » Il ne sait pas. Il prend habituellement le métro, mais ce soir il veut marcher. « Enfin en partant de l’avenue centrale, j’connais pas du tout les ruelles par où tu nous a fait passer » Léger rire avant qu’il ne sorte deux cigarettes de sa poche et lui en tende une. Minutes qui défilent, parfois tranquilles, d’autres fois animées par leur discussion. Temps qui passe trop vite. Pourquoi sont-ils arrivés si tôt ? Pas qui s’arrêtent face à l’immeuble, Haku qui grogne un peu. « J’t’aurais bien proposé de monter, mais j’ai un coloc et on a cette… foutue règle qui dit qu’on doit prévenir au moins une heure à l’avance quand on invite quelqu’un. » Et ah qu’il la maudit, cette règle. Alors il fouille dans son sac, sort un stylo de sa trousse et saisit l’avant bras de son vis-à-vis pour y écrire quelques chiffres. Son numéro. « Comme ça la prochaine fois tu pourras prévenir à l’avance. Puis j’te dois encore un verre, pas vrai ? » Et il n’a qu’une parole. « Au fait, » courte pause, sourire malicieux. « Je dois aussi te rentre un baiser, j’oublie pas celui que tu m’as donné » Et puis il rentre dans l’immeuble après avoir imprimé une dernière fois dans sa mémoire son visage rougi par la gêne.