Hellevator ☼ Nao

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Nao & Ran
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(( ootd )) - Rêve se réalisant enfin. Pouvoir goûter à la perfection qu'était Naoki. Tout chez lui enflammait les braises de cet amour qu'il lui vouait depuis toujours. C'était beau. Trop beau pour être vrai. Ran était insatiable. Il en voulait plus. Entendre la source de tous ses désirs gémir sous ses assauts. Le sentir frissonner, hurler de plaisir. Chose dont il n'avait pas le droit. Dont il aurait du se garder à tout prix. Son ami représentait cette vie qu'il essayait tant bien que mal de repousser. Naoki représentait le meilleur et le pire. Cette possibilité, infime, d'être heureux. D'assumer pleinement son homosexualité aux côtés de quelqu'un qu'il désirait ardemment. Et celle de tomber plus profondément dans l'horreur, aussi. Être authentique, c'était prendre le risque de tout perdre. Non, pas juste un risque. Une certitude. Ses études. Sa famille. Son métier. Personne ne l'accepterait pour ce qu'il était vraiment. Un homme ne demandant rien d'autre que de s'évanouir dans un lit, bercé par les bras puissants de quelqu'un du même genre que lui. Voilà ce qui arrivait, lorsqu'on s'abandonnait à ses pulsions animales sans réfléchir. Ranmaru ne regrettait rien. Pas pour le moment. Car il était heureux, si heureux de le sentir contre lui.

Et ce qui devait arriver, fatalement, arriva. Colère. Peur. Naoki qui le repoussait de toutes ses forces. Si violemment qu'il en perdit l'équilibre, vint se cogner encore une fois la tête contre les portes de ce maudit ascenseur. Sang de l'athlète se glaçant presque aussitôt. Dur retour à la réalité. Les ailes d'Icare fondant enfin, le ramenant droit vers le sol. Choc. Tant pour l'un que pour l'autre. Non. Non. Tout sauf ça. A quoi s'attendait-il, de toute façon ? Que Naoki accepte son audace, qu'il s'offre à lui sans hésiter ? Après tout ce qu'il avait du subir ? Ranmaru n'était qu'un abruti. Il gâchait tout. Toujours. Incapable de réfléchir, bien trop inquiet par la condition de son interlocuteur. C'était de sa faute, et il fallait qu'il arrange ça. Corps s'approchant à nouveau, stoppé net dans son élan par une main. Barrière froide. Ne lui laissant pas le choix. Il ne pouvait pas s'imposer à lui. Il avait déjà causé bien assez de souffrance comme ça. Supplique du patineur qui résonnait sinistrement dans son esprit. La sensation que les choses n'iraient qu'en s'empirant. Impossible de corriger son erreur, de venir réconforter Naoki. Il avait perdu sa chance. Sa chance de le rendre heureux. Il ne pouvait que rester dans son coin. A souffrir, en entendant les sanglots de son ami.

Gay... Gay. Le mot à ne pas dire. Besoin de fuir. Mouvement vif pour s'éloigner de Naoki, se tenir aussi loin que possible de lui. C'est-à-dire pas très loin, coincé dans un ascenseur. - Tais-toi. Agressivité teintant le timbre de sa voix. - TAIS-TOI ! La dure réalité le rattrapait. Il était terrifié. Angoissé. Sa vie était finie. Mourir était la seule solution. Il ne voulait plus vivre. Pas sans Naoki. Surtout pas maintenant que son secret était révélé. Voie de la facilité. S'éteindre. Mais même ça, il n'en avait pas le droit. Alors il fallait reprendre cet affreux jeu. Longues inspirations pour reprendre sa contenance, chasser les larmes qui dévalaient ses joues sans interruption. Il fallait rectifier le coche. Oublié que son cœur venait d'être, à nouveau, brisé. Oublié tout ce qu'il venait de se passer. Seule solution pour survivre. Continuer à vivre dans le faux et le malheur. - Ne dis pas ça... Un tel mensonge... Non... Non je ne suis pas gay. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Ne redis jamais ça. Froideur habituelle retrouvant sans aucune encombre le chemin de ses lèvres. Rien qu'un jeu. Oui, il avait raison, cela ne pouvait qu'être ça. L'envie de détruire ses poings contre les remparts de l'ascenseur. De hurler. Pleurer toujours plus fort. Sentiments contradictoires, mais il avait décidé de se réfugier dans ce qu'il savait faire le mieux au monde : mentir. - J'ai juste eu peur... Peur pour ta vie. Je n'ai pas envie de jouer. Tu es important, je l'avoue. Content ? Mais pas comme ça. Pas comme ce que tu partages avec cette personne. Prononcer de tels mensonges lui brûlait la gorge. Le rendait plus malheureux que jamais. - Ce n'était rien. Rien du tout. Ne t'inquiètes pas. Sois heureux. Entre deux qu'il ne pensait pas pouvoir atteindre. Mais il n'avait plus la force de se battre, de le faire souffrir. Tant que Naoki oubliait ce malencontreux incident, tout irait. Envie qu'il comprenne, malgré tout, qu'il comptait pour Ranmaru.

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Nao & Ran
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(( ootd )) - Et c'est au tour de Ran de s'éloigner, le plus loin possible de toi. Il reprend son ton cassant, ses mots durs. Ceux dont tu as l'habitude. Et tu ne peux que le regarder, dérouté. Alors tu obéis. Tu te tais. Tu te contentes de le regarder de loin, le souffle toujours court. Tu le laisses te contredire en secouant légèrement la tête. Ran... Et plus il parle, plus ça te frappe. Si c'était pas lui. Si c'était pas Ran... Oui. T'aurais cru qu'il l'était vraiment. Ses mots sont creux, manquent cruellement de sens. Ils t'achèvent, tu peux sentir à quel point chacun d'entre eux est faux. Crève-coeur de te rendre compte que peut-être, ce qu'il t'avait fait subir depuis des années aurait pu être évité. Que peut-être, au fond, il ne te détestait pas autant que tu le pensais. Tu pinces tes lèvres sans savoir quoi faire ni quoi dire, tu rejettes ta tête en arrière contre le métal froid de l'ascenseur. Tu inspires profondément, ta gorge semble toujours douloureuse et ton coeur bat toujours trop fort. Pourtant tu t'approches légèrement pour t'asseoir à côté de lui. Ni trop près ni trop loin. Si c'est vrai, tout ça. Tout ce que tu m'as dit depuis le début. Alors... Pourquoi ? Tu cherches son regard, tu mords tes lèvres déjà meurtries. pourquoi tu fais tout ça depuis le début ?

Et rien qu'à l'idée que vous auriez pu effacer tout ça d'un coup d'éponge, rester amis depuis dix ans, quinze ans, peu importe. A l'idée que ton meilleur ami aurait pu être à côté de toi là maintenant, que vous auriez pu rire plutôt que pleurer, tu te sens triste. Tu fais la moue. Dis... Quand on va sortir d'ici... Tu comptes oublier tout ce que tu m'as dit, pas vrai ? Et tout ce qu'il s'était passé aussi sans doute. C'était mieux comme ça. Pour vous deux. Puisque tout serait effacé lorsque les lumières se rallumeraient et que les portes vers le monde s'ouvriraient à nouveau, tu pouvais faire à peu près ce que tu voulais. Tout ce qui te retenait, c'était la peur de Ran. T'avais l'impression de plus vraiment le connaître. Un sportif parmi d'autre, la star du lycée, de la fac aussi sans doute. Il rayonnait Ran mais d'une lumière sombre et ça te faisait peur. Tu doutais pas du fait qu'il aurait pu frapper quelqu'un. Il t'avait bien poussé parfois alors qu'il clame tenir à toi maintenant. Ca te rend juste complètement confus. Et paranoïaque. Il va quand même pas te frapper. C'est Ran. Tu glisses doucement ta main dans la sienne. Comme quand vous étiez enfants. Moi, j'oublierai tout en sortant. Et c'était presque la vérité. T'en reparlerai plus jamais, de tout ce qu'il s'était passé dans cet ascenseur, tu voulais même plus y penser.

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Nao & Ran
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(( ootd )) - Pourquoi était-il toujours aussi gentil ? C'était insupportable. Toutes ces années auraient été bien plus faciles à vivre si Naoki n'avait été qu'un sombre connard. Justification comme une autre pour repousser un ami qui ne le méritait pas. Mais il avait toujours mérité le monde. Le méritait encore. Et le mériterait jusqu'à la fin de ses jours. Même après tout ce que Ranmaru lui avait fait, dit... voilà qu'il venait le réconforter à son tour. S'asseoir à ses côtés, présence se voulant rassurante, douce. Mais l'athlète ne voulait rien de tout cela. Non. Il voulait tout, sauf ça. Ça lui brisait le cœur, de le sentir si prêt et en même temps de savoir qu'il ne serait jamais sien. Qu'il ne l'aimerait jamais. Qu'il serait marqué à vie par les horreurs du passé. Sa présence, quoi que non voulue, faisait tout de même effet. Rythme revenant peu à peu à la normale. Cœur retournant à sa forme originelle : glace. - Pourquoi quoi ? Pourquoi t'avoir martyrisé ? Ostracisé ? Quand bien même je ne t'ai jamais détesté ? Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres, une fois sa tirade déclamée. N'était-ce pas évident ? Naoki aurait du comprendre. Toutes les cartes étaient entre ses mains. Il suffisait de les associer pour en faire un Flush Royal. - Même si j'essayais de t'expliquer, tu ne comprendrais pas. De toute façon, je ne veux pas que tu comprennes.

Constat infâme, qui faisait sens. Car offrir une explication sincère et honnête à Naoki était beaucoup trop risqué. S'il voulait comprendre, il allait devoir se débrouiller tout seul. Le footballeur n'en avait plus la force. C'était trop dur. L'innocence du patineur se ressentait derrière chacun de ses sourires, chacune de ses phrases. Ranmaru était sidéré, par tant de candeur. Il voulait lui crier dessus. Lui dire de se protéger, de repousser les monstres qui voulaient profiter de lui. - Non. Moi, je n'oublierai rien. Rien du tout. Espoir qui n'en était pas un. Il ne pouvait pas mentir, pas pour ça. Chaque nuit, son sommeil viendrait être dérangé par ce souvenir douloureux. Cette erreur qu'il avait osé commettre... Et tout ce bonheur qui était venu inondé son cœur. Un élément nouveau pour garder la tête haute. Pour lui donner envie de survivre en dépit de tout. - Mais je ne mentionnerai jamais ça, tout ça, aux autres... C'était stupide. Maladroit de ma part. Instant de silence, pour retrouver toujours plus de sa légendaire contenance. Pour choisir savamment les prochains mots qu'il comptait employer. - Détestes moi. Ignores moi si tu le veux. Mais moi, je pense tout le temps à toi. Et je t'aime... bien. Jeu dangereux. Prêt à lui dire qu'il l'aimait sans être sûr de le penser. Couardise finissant par le rattraper. Tempérant ses mots, son ardeur. - Je te souhaite d'être heureux. Sincèrement. Je ne t'embêterais plus jamais. Naoki.

Prénom prononcé comme une promesse. Dernier mot que Ranmaru prononcerait, ce jour là. Ses doigts s'échappant vivement de l'étreinte que son ami lui imposait. Aucune envie de sentir sa main contre lui. Il le voulait tout entier. Ou il ne le voulait pas. Presque comme un miracle, c'est à ce moment là précis que l'électricité sembla envahir de nouveau l'ascenseur. Les lumières se rallumèrent, puis le panneau de contrôle. Le destin avait, peut-être, voulu les forcer à discuter. Cette discussion ne serait pas sans conséquence. Le footballeur venait de voir son monde tout entier être révolutionné. Allait-il embrasser ces changements... ou essayé d'instaurer de nouveau la monarchie du malheur ? Difficile à dire. Son cœur saignait. D'avoir trahi ses principes. De ne pas pouvoir avoir Naoki. De le savoir amoureux d'un autre. Blessure alimentant sa colère, sa rage de toujours. Il étouffait, voulait partir. Plus un seul regard, plus un seul signe de tendresse envers son ami. Il lui avait fait la promesse de ne plus le blesser, et il comptait bien la tenir. Mais il ne fallait pas lui demander la lune non plus. Lui parler, doucemment, gentimment, sous les rayons du soleil, n'était pas encore au programme. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Enfin. La libération. Ranmaru y plongea tête la première. Recherchant désespéremment à mettre loin derrière lui Naoki et ce lieu maudit.