Alerte intrus ft. Haru

Satoru se réjouissait de pouvoir passer une bonne petite journée tranquille chez lui, en compagnie de son chien, de sa guitare, de son piano et de ses partitions. Sans oublier la bouffe, évidemment. Il n’avait ni cours ni concert de prévu, du coup, il pouvait composer sans soucis. Du moins, c’était ce qu’il pensait. Car ces derniers temps, il galérait un peu à trouver l’inspiration et à coucher ce qu’il ressentait sur papier. Depuis Yuzu. Depuis cette fichue rencontre qui lui avait sans doute brisé le cœur. Et ça n’avait pas grand-chose à voir avec la sensation d’un cœur brisé suite à une rupture amoureuse. Là, c’était pire encore. Déjà, sa vie avait été complètement chamboulée lorsque son ex avait refait surface, juste pour lui balancer qu’il avait une fille. 18 ans après. Génial, vraiment. Après y avoir réfléchi pendant plusieurs jours, il avait décidé de la retrouver et de la rencontrer. Il voulait apprendre à la connaître, ou au moins, lui expliquer sa version des faits. Mais les retrouvailles ne s’étaient pas passées comme il l’aurait souhaité. Elle l’avait tout simplement rejeté, tout en se montrant ignoble envers lui. Dans un sens, il se disait qu’il ne pouvait pas lui en vouloir vu tout ce qu’elle avait traversé par le passé…mais d’un autre côté, ce n’était pas de sa faute vu qu’il n’avait pas été au courant. Quand bien même, elle avait réussi à le culpabiliser à mort. Il ne cessait de se répéter qu’il aurait dû essayer de retrouver son ex lorsqu’elle avait disparu à l’époque. Au lieu de ça, il avait préféré entamer sa future vie de star. Vie qu’il avait finalement rejetée. Ah, l’ironie !

Il avait eu l’idée de composer une chanson pour Yuzu – parce qu’il était niais, parfois – mais rien ne lui venait. Son bureau ne ressemblait plus à grand-chose avec des bouts de papiers froissés un peu partout. Il poussa un soupir et décida de faire une pause, se mettant simplement à jouer une chanson déjà existante à la guitare. Ce fut à ce moment qu’il fut interrompu par la sonnette. Mochi, son chien, bondit aussitôt sur ses pattes et se précipita vers la porte en aboyant. Satoru haussa un sourcil. Qui cela pouvait-il être ? Il n’attendait personne. A moins d’avoir oublié. Il se dépêcha donc d’aller ouvrir, histoire de faire taire Mochi qui savait donner de la voix quand il le voulait. Et là, quelle ne fut pas sa surprise en voyant son cousin, Haru. Quoique. Il ne devrait plus être surpris. Ce sale gosse débarquait souvent à l’improviste. « Un petit message pour prévenir, c’est pas grand-chose, tu sais ! » Oui, c’était comme ça qu’il accueillait Haru. Mais au fond, il adorait son cousin et le considérait même comme son petit frère. Bien sûr, il ne l’admettrait jamais, ou très rarement. Et comme des frères, ils adoraient se taquiner et se chamailler. Parfois, ils ressemblaient à des gamins de 5 ans. Il finit par esquisser un petit sourire et se décala de la porte pour laisser entrer Haru qui fut aussitôt accueilli par un Mochi tout joyeux.

Satoru referma la porte et secoua la tête, puis se dirigea vers la cuisine pour faire chauffer de l’eau. « Du thé, ça te va ? De toute façon, même si ça te va pas, faudra faire avec. » Il observa son cousin avec son chien et fronça les sourcils, bras croisés. « T’es seulement venu pour lui, je me trompe ? » Tout prétexte semblait bon pour voir Mochi. En même temps, il était tellement mignon. Oui, Satoru était totalement gaga de son chien, ce n’était pas un secret. Il finit par s’approcher de Haru et l’attrapa par derrière pour lui ébouriffer les cheveux. Certes, l’autre était plus grand que lui, mais ça n’empêchait rien ! « Souffre ! » N’importe quoi.

Haru avait de la chance que Satoru l’aimait, sinon il n’accepterait pas aussi facilement ses piques envers son âge. C’était même presque devenu un rituel entre eux, bien que Satoru ne se considérait pas comme vieux. Il était juste plus…mûr que Haru. Mouais. Mûr peut-être, mais certainement pas plus mature. Du moins pas quand ils étaient ensemble. Parfois, ça pouvait vraiment virer au grand n’importe quoi. Mais c’était aussi ça qui était bien dans leur relation et qui la rendait unique. Il avait beau dire que son cousin lui cassait les pieds, il n’imaginerait pas sa vie sans lui. Evidemment, il ne le lui dirait jamais. Ou uniquement lors d’une situation critique. Très critique. Du genre…une question de vie ou de mort. Et aujourd’hui, la visite du plus jeune tombait à pic. Satoru avait besoin de se changer les idées et passer son temps à essayer de composer n’allait pas l’aider, cette fois. Il aurait pu appeler Toshi ou Sumie, mais il ne voulait pas les déranger, ils étaient plutôt occupés, ces temps-ci. Quoiqu’il en soit, dès les premiers mots, ils se lancèrent des piques, tous les deux. « On m’a installé une application pour personnes âgées. C’est un truc génial, ça change la vie ! » Tant qu’à faire, autant rentrer dans son jeu. Et puis, Satoru avait le sens de l’autodérision. Pas toujours, mais il n’était pas du genre à se froisser pour une ou deux blagues sur son âge.

« Non, je l’ai compris y a un moment déjà. J’ai juste toujours refusé d’admettre la vérité. Je ne suis rien pour toi. Si Mochi n’était pas là, je serais invisible à tes yeux et tu m’oublierais. Ah ! Mon cœur ! » Il porta ses mains à son cœur et prit un air des plus dramatiques. Il ne manquait plus que les larmes de crocodile et ce serait parfait. Sa vengeance ne se fit pas attendre puisqu’il finit par se jeter sur son cousin pour lui ébouriffer les cheveux, sachant parfaitement que le jeune homme prenait toujours soin de bien se coiffer et que, donc, ça le ferait chier. « Bwahahaha ! » Oui, c’était sa seule réponse à l’accusation lancée par Haru. Il lui adressa ensuite un sourire totalement débile en retournant à son thé car il savait très bien que son cousin n’aimait pas ça. Est-ce qu’il faisait exprès d’en préparer ? Oui, totalement. « Ah ! Je vois que tu as quand même un minimum de politesse ! Peut-être que je vais pouvoir mettre les pieds sous la table, alors. » En réalité, cuisiner avec son cousin lui ferait plaisir. C’était bien une chose qu’ils avaient en commun. Il finit toutefois par se montrer sincère en lui faisant un petit clin d’œil. « Merci ! » Quand même. C’était la moindre des choses. Il rangea ensuite les aliments, face à un Mochi curieux qui imaginait sans doute qu’il allait recevoir à bouffer. Un vrai ventre sur pattes, celui-là !

Une fois le thé fini, il posa le tout sur la table basse du salon. « Ah pardon ! J’avais oublié que Sa Majesté ne buvait pas de thé. » Genre. Il n’avait rien oublié du tout. Mais comme il était sympa au fond, il prépara rapidement un chocolat pour Haru. Lui-même n’en buvait pas, mais il en avait toujours en réserve pour son cousin ou quiconque pourrait aimer ça. « Allez, tiens ! » Il lui tendit la tasse bien chaude, puis s’installa à ses côtés, sur le canapé. Des nouvelles ? Ouais…pas mal. Satoru lâcha un soupir. « Tu me lâcheras jamais avec ça, hein ! » Bien sûr que non. Haru adorait trop charrier le musicien sur son ancienne carrière. « Tu ferais mieux de poser ta tasse et d’éviter de boire quoique ce soit si tu ne veux pas t’étouffer. » Oui, c’était aussi sérieux et invraisemblable que ça. « Je…hum… » Il se racla la gorge. Il ne savait même pas comment amener ça. « Récemment, j’ai découvert que j’avais une fille. C’est pas une blague. Mon ex s’est pointée et m’a annoncée le truc. Je n’étais même pas au courant ! Elle s’était barrée sans me dire qu’elle était enceinte. Je te jure… j’ai parfois l’impression que rien de tout ça n’est réel. Surtout vu comment les choses se sont passées ensuite… » Maintenant qu’il y pensait…Haru avait-il vu ces articles scandaleux dans la presse people ? Si tel était le cas, il était surpris qu’il ne lui en ait pas encore parlé.

Satoru éclata de rire. « C’est vrai ? Tu veux bien m’offrir un téléphone comme ça ? J’en rêve depuis si longtemps ! Mes pauvres yeux ne suivent plus ! » D’ailleurs, il était hors de question qu’il avoue à Haru qu’il lui arrivait de porter des lunettes. Hors.de.question. Ce n’était pas qu’il voyait mal, il avait juste parfois les yeux fatigués et ça le faisait voir trouble. C’était tout ! A force de passer des heures, la tête penchée sur ses partitions, ce n’était pas étonnant. Si ? Evidemment, jamais il n’admettrait qu’il vieillissait. Il ne se sentait pas vieux, de toute manière. Ce serait peut-être le cas lorsqu’il atteindrait la cinquantaine, mais pour l’heure, il se sentait très bien et toujours fringant. Bah quoi ? Dans tous les cas, la petite guerre entre cousins était à nouveau lancée. Au fond, ils adoraient se faire mutuellement chier de la sorte, mais aussi subir les taquineries de l’autre. Si Haru arrêtait du jour au lendemain, Satoru se poserait des questions et commencerait sans doute à s’inquiéter. Mais pour l’heure, tout semblait aller pour le mieux. Il prit même un malin plaisir à décoiffer le plus jeune, sachant pertinemment que ça le ferait chier. Le tout ponctué d’un rire machiavélique.
Il fit toutefois rapidement preuve de clémence et cessa de l’emmerder, le remerciant d’avoir ramené de quoi faire à manger. Bien sûr, l’autre avait dû répondre en lui balançant une pique. « Parle pour toi ! Qui sait ce que tu as mis là-dedans ! » Il fit mine d’être vexé, mais ça dura à peine deux secondes. Pas crédible du tout, le Satoru.

Après une énième taquinerie avec le thé, ils furent enfin posés sur le canapé, Haru avec son chocolat et Satoru avec son petit thé. Il était temps d’arrêter de déconner et de passer aux aveux. Enfin…à la vérité, à ce qu’avait découvert le musicien. Inutile de dire que la surprise de son cousin était totale. En même temps, apprendre qu’il avait une fille pouvait en surprendre plus d’un. D’ailleurs, il n’eut même pas le temps de répondre que Haru enchaîna et, cette fois, ce fut au tour de Satoru de faire une tête surprise totalement débile. Quoique. Il ne devrait pas être étonné que son cousin soit au courant du scandale autour de Yuzu et lui. Ce qu’il ignorait encore, c’était que Yuzu n’était autre que la patronne de Haru. Satoru leva les yeux au ciel. « Me dis pas que tu crois à ces conneries, quand même ? » Il laissa planer un petit silence de quelques secondes – secondes qui parurent durer une éternité. « C’est Yuzu, ma fille. Le jour où les photos ont été prises, je l’ai rencontrée pour la première fois et on est allé faire un test de paternité…les paparazzi en ont déduit ce qu’ils voulaient. » Il venait de lâcher la bombe sans se douter de ce que ça provoquerait chez son cousin.

« Le test était positif. Il n’y a plus de doute possible. » Il poussa un soupir. C’était tellement compliqué. Déjà parce que Yuzu ne l’acceptait pas et se montrait parfaitement odieuse. « Je n’étais pas au courant de son existence jusqu’à récemment. En fait…ma première copine, au lycée, est tombée enceinte. Elle s’est barrée sans rien dire et je pensais juste qu’elle n’avait plus envie et qu’elle avait fui au lieu de rompre en bonne et due forme. J’ai été con et naïf. J’aurais dû essayer de la retrouver…mais ce qui est fait, est fait… » Oui, il avait été très con. Rien que le fait d’avoir oublié de mettre un préservatif le faisait passer pour un réel abruti. « Voilà. En gros. Alors ces articles ? Des conneries sans nom. » Sauf que ça avait eu de réelles conséquences sur la vie de Yuzu et la sienne. Quel bordel…

Satoru avait espéré pouvoir passer une soirée tranquille à embêter son cousin, comme d’habitude. Mais forcément, avec le scandale qui avait éclaté après qu’il ait rencontré Yuzu, même Haru n’était pas passé à côté et avait fini par aborder le sujet. Satoru n’avait aucune envie d’en parler, il souffrait déjà assez de la situation comme ça. Néanmoins, Haru était comme son frère, l’une des personnes dont il était le plus proche, quand bien même il ne l’admettrait jamais tout haut. Généralement, il ne lui cachait pas grand-chose, alors il devait rectifier les choses, lui expliquer. Il avait déjà beaucoup baissé dans l’estime du public, de ces gens qui le suivaient encore, malgré l’arrêt de sa carrière. A présent, il ne pouvait plus faire un pas dehors sans qu’on l’insulte. Finalement, il en regretterait presque ses années de gloire lorsque ses fans hystériques hurlaient à lui en percer les tympans lorsqu’elles le voyaient. Evidemment, pour l’heure, il ignorait que Yuzu était la patronne de Haru. Il ne s’était jamais posé la question et puis, lorsqu’ils se voyaient, ils parlaient rarement de boulot, ou alors, il laissait son cousin se plaindre pendant quelques minutes avant de changer totalement de sujet. Mais lorsqu’il vit le visage du jeune homme se décomposer au fil de son petit récit, il sentit déjà qu’il y avait bien plus derrière cette histoire. Car sinon…Haru n’aurait-il pas dû être soulagé que Satoru n’ait mis personne enceinte ? Et surtout une fille qui faisait la moitié de son âge.

Et puis, le pauvre Haru semblait avoir totalement bugué. Avant de se mettre à le frapper, puis de maltraiter le pauvre coussin qui n’avait rien demandé. « Hé ! Calme-toi ! » Comment il avait pu lui faire ça ? Mais de quoi parlait-il ? L’espace d’une seconde, Satoru crut bêtement que son cousin faisait partie des fans de Yuzu. Mais non…c’était pire, bien pire. Elle était…sa patronne ? C’était au tour de Satoru d’avoir l’impression que son âme quittait son corps pour s’envoler vers des contrées meilleures. Sa…patronne…Il avait beau répéter ces mots dans sa tête, ça ne les rendait pas plus réels pour autant. Néanmoins, tout s’expliquait. Toutes les fois où Haru s’était plaint de sa patronne, où il l’avait traité de démon et autres jolis noms d’oiseau faisaient enfin sens. Bon sang ! C’était quoi, ce karma pourri ? « Ta… patronne ? » Il observait toujours son cousin d’un air ahuri. Ce n’était pas possible. « C’est une blague ? Une caméra cachée ? L’univers nous joue un mauvais tour ? » Le voilà qui commençait à délirer. Sans doute qu’un câble avait pété dans son crâne. Voire plusieurs. Mais quelles étaient les chances qu’une telle chose ne se produise ? De toutes les personnes à la tête d’une entreprise, il avait fallu que Haru tombe sur Yuzu.

« Je suis désolé. » Il inclina bêtement la tête en signe d’excuses, sans vraiment savoir pourquoi il s’excusait au juste. Peut-être d’avoir été jeune et con…con au point d’oublier de mettre une capote il y a 18 ans. Mais penser de cette façon était cruel envers Yuzu. Alors, il culpabilisa direct. Tss…maudite conscience ! « J’espère qu’elle ne te mènera pas la vie encore plus dire si elle découvre notre lien…Elle semble me détester, alors… » Il poussa un soupir avant de soudain y voir une certaine opportunité. Il attrapa Haru par les épaules, le forçant à se redresser, et le regardant droit dans les yeux. « Dis-m’en plus sur elle ! Elle aime quoi ? Il faut faire quoi pour…hum…obtenir ses faveurs ? » Il était sérieux, là ? C’était lui, l’adulte, le parent. Même si c’était nouveau pour lui. Et il cherchait à gagner les faveurs de sa propre fille ? Fille qui se montrait absolument exécrable envers tout le monde ? Il était tombé bien bas, tout à coup. « Mais qu’est-ce que je raconte… ? » Il avait marmonné ces mots en secouant la tête, lâchant enfin Haru. « Elle doit bien avoir un bon fond…quelque part… Non ? » Eternel optimiste, certainement.

C’était une blague, non ? Une gigantesque farce orchestrée par il ne savait qui. Sinon, comment une telle chose pouvait être possible ? Comment cette fille dont il avait récemment découvert l’existence pouvait-elle aussi être la patronne de son cousin ? En plus, il se souvenait très bien de comment Haru en parlait parfois…du peu qu’il avait vu et entendu d’elle, ça semblait correspondre. Mais il n’était pas non plus du genre à juger hâtivement les gens. Néanmoins, il ne pouvait nier le fait que Yuzu avait un sale caractère. « Sérieux… c’est quoi cette blague ? » Il poussa un soupir, ne sachant plus quoi dire, là. Ce qu’il venait d’apprendre tentait de monter à son cerveau, mais ça semblait coincé quelque part. Alerte bug ! Fort heureusement, Satoru se reprit tout de même assez rapidement, continuant à interroger Haru sur cette histoire. Il voulait être sûr qu’il s’agissait vraiment de Yuzu. Les propos de son cousin le firent toutefois légèrement sourire, malgré la situation. « Avoue. T’es amoureux d’elle, en fait. » Quel idiot ! Il allait de soi que c’était très loin de la réalité, mais il aimait emmerder son cousin, peu importe les circonstances. Et puis, c’était aussi sa façon à lui de dédramatiser la situation. Sinon, il pèterait sans doute un câble et un très gros câble. Il n’en revenait toujours pas de l’ironie de tout ça et ne put s’empêcher de s’excuser auprès de Haru. Ce dernier se montra compréhensif, mais Satoru soupira à nouveau. « J’aurais aimé être au courant, tu vois. Peut-être que les choses se seraient passées différemment. Peut-être que si elle avait grandi avec au moins un parent…elle ne serait pas devenue aussi… » Aussi quoi ? Exécrable ? Il ne se voyait pourtant pas insulter sa fille, alors il n’ajouta rien. Haru pouvait bien finir la phrase comme il l’entendait.

« Mais d’un autre côté…je ne me vois pas du tout élever une gamine à 18 ans. J’étais immature, pas prêt. Même si je pense que…je ne l’aurais pas abandonnée pour autant. » C’était très confus dans sa tête. Et de toute façon, il ne pouvait pas revenir en arrière ni savoir avec certitude ce qu’il aurait fait ou pas fait. Il continua néanmoins sur le même sujet, demandant cette fois plus d’informations sur Yuzu. Et Haru commença à jouer les psys. Un peu. Satoru lui donna un petit coup de coude pour la peine. « T’aurais pas raté ta vocation, toi ? Psy t’irait bien ! » Il rit doucement, même s’il se tut rapidement en réalisant ce que son cousin venait de lui dire. Yuzu s’était renseignée sur lui et sur sa vie passée ? Ouais, il avait fait des conneries, il avait été victime de quelques scandales, mais en fait…ça lui faisait étrangement plaisir. Car ça voulait dire qu’elle s’intéressait tout de même un peu à lui. Non ? « Je suppose que j’ai quand même piqué sa curiosité. » Il esquissa un léger sourire, tout en se demandant s’il y avait une chance qu’il la revoie. Il l’espérait, en tout cas. « Ouais…je crois avoir compris qu’elle n’aimait pas les gens insistants et étouffants. » Peut-être s’était-il justement montré un peu trop insistant lors de leur première rencontre, mais au moins, elle avait accepté de faire le test de paternité. Aux yeux de Satoru, c’était une victoire.

Haru recommença avec ses phrases philosophiques ou il ne savait quoi. On aurait presque pu penser que c’était lui, l’aîné des deux. Satoru lui pinça le nez, pour le coup. Ouais, comme ça. « C’est bon ? T’as fini ? Monsieur donneur de leçon ? » Il sourit bêtement et lâcha son nez. « Plus sérieusement…ouais, je sais. Mais même si je me suis fait jeter la dernière fois, je ne suis pas encore prêt à abandonner. » Soudain, Mochi courut vers eux et bondit sur le canapé pour venir léchouiller Haru. « Haha, je crois qu’il y en a un qui est en manque d’attention ! » C’était le cas de le dire ! « Je suppose qu’écrire une chanson pour elle serait un peu trop… » Certainement. Mais il avait ressenti le besoin d’écrire après toute cette histoire. De toute façon, rien ne l’obligeait à faire écouter ce…truc à qui que ce soit.