Love me like i love myself

Jolies mains à prendre, joli visage à regarder, les pétales de la rose sont si doux qu'on en oublie les épines cachées dessous. Né d'une relation interdite, Chiko est né sur l'océan, sur un bateau de croisière loin des côtes. Pourquoi une femme enceinte était-elle seule en croisière? Car l'époux infidèle a été forcé de la cacher sous peine de voir son mariage exploser. C'est à Bali que l'enfant a touché à terre pour la première fois, c'est la terre qui l'a clamé et l'a vu grandir pendant quelques années aux frais de ce père mystère qui n'était jamais venu le voir. Son enfance n'était pas des plus surprenantes en soi, vivant tranquillement avec sa mère dans leur maison à Tokyo après être revenu des îles, voyant sa mère enchainer les conquêtes en se faisant offrir mille cadeaux de ses prétendants, parfaitement satisfaite de ses choix et bien décidée à donner à son fils unique ce qu'elle définissait comme "une bonne vie".

La pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, Yachiko semblait prendre autant de plaisir que sa mère de jouer de ses charmes sur le monde, apprenant à se faire beau et être confiant en ce qu'il était, tout semblait réussir au petit garçon brillant à l'intérieur autant qu'à l'extérieur d'un éclat doré de pyrite. Il était si intelligent, si plein de potentiel que tout l'ennuyait, mais il avait la flemme d'y mettre du sien, sa seule motivaton d'être au top du classement que pour se sentir supérieur aux autres élèves, jouant le modèle de celui que l'on veut être, se délectant de leur jalousie et de l'admiration des professeurs, mais ça ne lui suffisait pas, c'était jamais assez pour ses mains affamées de contact.

Il y avait ce professeur dont toutes les filles avaient le béguin quand il était au lycée, élégant et galant à souhait, qui semblait si doux et personne ne semblait voir les regards qu'il lançait aux élèves, si seulement elles savaient il ne garderait pas son emploi très longtemps, mais c'était exactement ce que sa mère faisait avec ses amants, ces regard que l'on lance quand on pense que personne ne regarde, Chiko avait appris à les reconnaître et lentement une idée s'était formée dans sa tête, c'était un pari risqué, mais jamais ça ne l'avait arrêté. En plus, s'il arrivait à se mettre un professeur complètement dans la poche, non seulement il aurait réussi ce que les autres poules de la basse-cour n'oserai jamais, mais ça pourrait donner des résultats amusants, en espérant que son portefeuille était un minimum bien garni. L'amour? Là n'était pas la question, Chiko n'avait pas besoin de ça, sa mère lui a seulement montré l'éclat des joyaux qu'elle recevait et ça semblait beaucoup plus intéressant qu'un coeur qui bat. La première fois ou la centième importe peu, tant qu'on arrive à en tirer quelque chose là est l'important.

Papa avait un secret que peu de personnes savaient: les enfants qu'il avait eu avec son épouse n'étaient pas les siens, mais des orphelins adoptés pour palier à l'infertilité du couple après plusieurs essais. Bien évidemment, maman le savait et s'en servait comme d'une arme pour lui extorquer de l'argent sous peine de révéler tous ses secrets. Quand Yachiko l'a appris par contre, la jalousie s'est très vite emparée de son coeur, car il ne comprenait pas pourquoi ces randoms avaient droit à l'amour de son père alors que lui en était privé alors qu'ils étaient liés par le sang. Est-ce qu'il en voulait de cet amour? Non, mais le fait qu'il ne l'avait pas et qu'eux oui l'enrageait et lui donnait des envies de lui faire payer de l'avoir ignoré.

Il s'était rapproché de l'un d'eux dans le but de le séduire et de le jeter par la suite comme Chiko l'avait fait mille fois avant, mais pas avant avoir fait comprendre au paternel qui il était et chaque regard ou parole de désapprobation avait été un plaisir de le voir dans cet état. Pourtant, le plan avait été avorté plus tôt que prévu, des variables inconnues s'y étaient faufilées en la présence de quelque chose de plus que de l'indifférence et c'était trop dangereux pour prendre le risque de s'attacher. Numéro bloqué sans rien dire, évitement en public et sur les réseaux sociaux, il était nécessaire de s'en couper totalement avant qu'il ne soit trop tard. Des regrets? Jamais il n'oserait en avoir, sa conscience est tranquille et son cœur n'a rien à y redire.

Maintenant, tout ce qu'il veut c'est de vivre au crochet des plus fortunés le plus longtemps possible, s'estimant en droit de gouter aux plaisirs du luxe et marcher sur ceux sous lui ou qui se pensent mieux que lui. Son bonheur ainsi que son confort son ses priorités absolues et si pour cela il faut regarder le monde brûler, well so be it.