Voleur ( Gon)

Voilà quelques jours que Nobuo a rejoint le commissariat de Tokyo, s'improvisant inspecteur, le jeune homme arrive très bien à se glisser dans son rôle. Aaaah, c'est tellement frustrant ! Oui, suivre des ordres, protéger les personnes qu'on lui ordonne de protéger, c'est exactement ce qu'il fait au quotidien. Et si tout pourrait bien se passer, il y a pourtant une ombre au tableau, Gon, son coéquipier, plus jeune de seulement quelques années, il n'arrive pas à s'entendre avec lui et ils passent leur temps à se disputer. Il ne comprend pas pourquoi pas leur supérieur ne les sépare pas ! Ce serait tellement plus logique et ils feraient sans doute du meilleur travaille une fois séparé non ?

Oui, il a déjà fait part de son idée à son boss, mais faut croire qu'il n'est pas très réceptif ou alors il s'en fout, oui ça doit être ça il s'en branle. Aaaah, c'est tellement frustrant ! Il reporte cependant son attention vers un collègue qui l'interpelle arquant d'abord un sourcil, il ne tarde pas à venir à son aide. Pourquoi ? Pour l'ignorer et montrer son mécontentement oui, c'est le plus vieux, oui, c'est un gamin. Attention, je n'ai jamais dit qu'il sera le plus mature ! Il reporte cependant son attention vers un collègue qui l'interpelle arquant d'abord un sourcil, il ne tarde pas à venir à son aide.

Il est tellement à fond dans ce qu'il fait qu'il ne voit pas Gon entrer, ce qui n'est pas une mauvaise chose, car on évite sans doute une grande dispute. Une dispute qui ne serait comme d'habitude partie de rien. Oui, on pourrait presque qu'ils se disputent juste pour le plaisir de se disputer. Mais une chose est sure, c'est que ça se termine toujours mal. Ils finissent toujours par se disputer et ce sont leurs collègues qui doivent venir les séparer. Chose qui ne va pas tarder à se produire, car Nobuo vient de délaisser son collègue pour retourner à son bureau, un bureau qui se trouve juste à côté de celui de Gon. Ne voulant pas le calculer, il s'arrête cependant devant lui et ne tarde pas à reprendre la parole.

"C'est mon stylo."

Montrant le stylo que tient ce dernier dans la main, c'est avec une joie non dissimulée qu'il le lui arrache des main avant de dire assez bas juste pour que ce dernier l'entende.

"Un policier qui vole... J'aurais tout vu."

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Il n’est pas au commissariat depuis longtemps mais je le déteste déjà. Si ce n’était que ça, mais il est de surcroit mon coéquipier et je vais malheureusement devoir faire avec. J’ai essayé d’en parler avec le commissaire mais il n’en démord pas. Pour lui, nous finirons par nous entendre, ce n’est qu’une question de temps et quand bien même ça n’arriverait pas, nous devons nous comporter comme des professionnels pas comme des gamins de cours de récré. Moi je veux bien, mais c’est à lui qu’il faut le dire.

Quand je peux, j’essaie de l’ignorer. Ça ne sert à rien de lui parler ni d’essayer de sympathiser avec lui. Il est bien trop immature pour ça. Il est plus âgé que moi pourtant, j’ai l’impression d’être le seul adulte de notre équipe. Rien que pour ça, il me saoule.

Je déteste faire la paperasse. C’est la partie la plus chiante d’une enquête mais c’est également une étape importante. Si on se foire, ça peut remettre en question notre investigation. Alors je le fais parce que c’est nécessaire pour ne pas dire indispensable. Concentré sur le document que je remplis, je ne réalise même pas qu’il s’est approché de moi. C’est en entendant le son de sa voix que je relève les yeux vers lui, intrigué mais surtout ne comprenant pas ce qu’il veut dire par là. Son stylo ? Avant que je ne puisse lui dire quoi que ce soit, il me l’arrache des mains et je pousse un profond soupir rempli d’agacement tout en me retenant de lui dire quoi que ce soit. Le regard que je lui lance le fait à ma place.

Je me fais violence pour garder mon sang froid mais lorsqu’il lache cette remarque tout bas, je ne peux m’empêcher de serrer les dents avant de bondir de ma chaise, l’attrapant par le col avant de grogner un :
« Répète un peu pour voir ? C’était un putain de stylo posé sur mon bureau. Si tu ne veux pas qu’on touche tes affaires, évite d’envahir mon espace. »

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Oui, comme il le pensait, il n'a pas pu s'empêcher de répondre et sa réaction fait doucement sourire Nobuo qui au final eu ce qu'il voulait, le faire chier. Regardant autour d'eux, il comprend vite que s'il rentre dans son jeu, il va perdre l'avantage et c'est sans doute pour ça qu'il ne fait rien. Lui tapotant doucement le poignet pour qu'il le lâche, c'est une fois libre de ses mouvements et ses collègues de partent qu'il lui fout un coup. Un coup-de-poing, pourquoi ? Il n'avait pas à le prendre par le col pour une connerie pareille. Sa fierté en un prit un sacré coup et ça doit être réparé.


"Comment est-ce qu'un flic peut perdre autant son sang-froid ?"


Les flics, ces personnes qu'il détestent tant, pourquoi ? Il n'en sait rien, il sait juste qu'il éprouve une grande rage contre eux. Esquissant un sourire, il ne peut s'empêcher de s'approcher de Gon voulant encore le provoquer, il n'a pas le temps d'ouvrir sa bouche que leur patron les convoque. Quoi ? Pourquoi ? Jetant un regard noir à son coéquipier, il se doute que le plus jeune à dû se plaindre, mais ce ne sera pas pour ça qu'il les convoque non ? Non... Ce n'est pas pour ça, c'est pour les envoyer en mission. Une mission à laquelle il se serait bien passée, oui, aller jarter un mari violent. Un cas où il sait qu'il y aura sans doute des cris et des pleurs. Il sait que la manière forte est sans doute la plus efficace, mais pour l'image de la police par moment mieux vaut utiliser la manière douce avant d'opter pour l'autre.

"Manière douce ou forte ?"

Il sait que la manière forte est sans doute la plus efficace, mais pour l'image de la police par moment mieux vaut utiliser la manière douce avant d'opter pour l'autre.

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J’ai réagi sans réfléchir et je le sais en voyant son petit sourire narquois qui me rappelle qu’aux yeux de tous, je suis présentement en tort. Putain de merde ! Ce que je peux détester ce mec ! Mais ce n’est rien à côté de ce que je ressens lorsqu’après l’avoir lâché, je me prends sans crier gare un coup de poing qui me fait perdre l’équilibre. Par chance, je me rattrape au bureau et le temps que je me remette du coup, l’autre en profite pour me débiter ses conneries qui ne font qu’accroitre ma colère. Bon sang ! Je le déteste tellement ! Grognant de rage, la seule chose qui m’empêche de lui rendre son coup ou tout simplement de lui sauter à la gorge, c’est notre capitaine qui nous convoque dans son bureau. Putain de merde de timing de merde ! Je donne un coup sur mon bureau pour évacuer une partie de ma colère et me retiens de donner un coup de pied dans ma corbeille à papier avant de suivre l’autre connard jusque dans le bureau du boss. Ce qu’il nous veut ? Pas nous sermonner visiblement mais nous envoyer sur le terrain pour un cas de violence conjugale. Au regard que nous nous échangeons, je comprends qu’il fait ça dans l’espoir de calmer le jeu entre Nobuo et moi. Après tout, ce n’est pas le genre d’enquête sur lequel on bosse habituellement mais visiblement si nous avons le temps de nous prendre la tête et de nous battre, c’est qu’on peut prendre d’autres affaires.

Je retiens un juron et quitte le bureau de notre supérieur sans rien dire, ni adresser un regard à mon coéquipier. Le faire risquerait de me donner des envies de meurtre.

C’est Nobuo qui ouvre la bouche le premier. Sans le regarder, je me contente de répondre :
« On verra comment le mari va réagir quand on va lui présenter la mesure d’éloignement et l’ordonnance du juge lui exhortant de quitter le domicile conjugal. »
Pour une fois que c’est au mari de s’en aller. C’est rare mais c’est une bonne chose qu’elle puisse rester chez elle après ce qu’elle a vécu et subit.
« Ils ont des enfants, autant que possible, essayons de calmer le jeu. »
Je déverrouille la voiture alors que nous nous en approchons et porte par réflexe mes doigts à ma lèvre inférieure qui me lance. Putain, je dois faire peine à voir pour un flic. Tout ça à cause de ce mec. D’ailleurs j’adresse un regard noir à Nobuo avant d’entrer dans la voiture.

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Il hoche la tête à ses propos, oui, il a raison, restons professionnelle, lâchant un bâillement, il s'approche les mains dans les poches dans lesquelles il s'amuse avec un tube de crème. Posant sa main sur la portière, il relève les yeux vers Gon et ne peut s'empêcher de lui faire un doigt en signe de réponse. Ne perdant pas de temps et entrant dans la voiture, il ouvre la boite à gants et prend des mouchoirs et sa bouteille d'eau. Mouillant son mouchoir, il ne prévient pas le plus jeune et se penche au-dessous de lui. Posant son mouchoir sur sa blessure, il sort son tube de crème et le lui tend.


"Je ne vais pas m'amuser à t'en mettre débrouille toi, tu fais pitié comme ça"


Oui, et faute à qui ? Lâchant un autre bâillement, il regarde par la fenêtre quelques minutes avant de sentir et de voir la voiture bouger. Aller, c'est partit, allons casser des gueules. Posant sa tête contre la vitre, il ne regarde pas Gon et évite de lui parler, il a sommeil, tellement sommeil, faut dire qu'espionner et rassembler de fausses preuve ça tue. C'est seulement lorsque la voiture ce stop qu'il esquisse un sourire. N'attendant pas Gon, il va déjà toquer à la porte et s'identifie. Personne ne lui ouvre et pourtant, il peut entendre des cris et des bruits venant de l'intérieur de la maison. Oui, il le sait, il y a quelqu'un se retournant lorsque Gon arrive, il lui lance.


"Il ne veut pas m'ouvrir."


Oui, ça aurait été trop beau qu'il ouvre n'est ce pas, et pourtant, c'est pendant ses quelques secondes que la porte s'ouvre et que l'homme donne un coup à Nobuo. Un coup-de-poing qui le fait reculer d'un pas, posant sa main sur le coup il se retourne et... Non, il ne doit pas lever le poing, il est flic pas mafieux, il ne peut pas. Essayant de se calmer, il laisse Gon gérer le truc avant de rentrer et d'aller tranquilliser la femme et les enfants. Demandant à la mère d'aller dans la chambre avec ses enfants, esquissant un doux sourire à cette dernière, il ne tarde pas à sortir de la chambre pour aller aider son collègue. Regardant Gon se débrouiller avec le mec, il pousse un soupir déçu de ne pas avoir pu lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais bon ce qui vient de se passer ça a un nom Nobuo, ça s'appelle le karma. Faisant profil bas, il se contente de suivre Gon, portant sa main à sa lèvre il ne peut s'empêcher de regarder celle de Gon qui continue encore de saigner.

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Son doigt, il veut que je lui dise où il peut se le foutre ? Je ne lui réponds même pas. Je préfère l’ignorer et m’installer derrière le volant. D’ailleurs je ne tarde pas à mettre le contact, laissant le moteur chauffer un peu avant de démarrer. C’est au moment où je veux boucler ma ceinture, qu’il se penche vers moi et que je sursaute en sentant le mouchoir humide contre ma plaie. Surpris, je lui adresse un regard rempli d’incompréhension auquel il se contente de répondre en me tendant un tube de crème. Je le prends et murmure un timide remerciement. Je suis encore sous le choc. Je ne m’attendais pas à ce qu’il se montre si gentil, même si c’est apparemment par pitié.

Je retire le mouchoir de contre mes lèvres et tourne légèrement le rétroviseur dans ma direction pour pouvoir m’appliquer sa crème, en espérant qu’elle ne soit pas pourrie et que ce n’est pas une autre manière pour lui de me faire des misères. Mais j’ai eu le sentiment qu’il était sincère et ça me rend tout bizarre. Ce mec, je n’arrive clairement pas à le cerner.

Je referme le tube et je lui balance sur les cuisses avant de lui dire :
« Merci. Allé on y va. »
Je suis un peu arrangé, le moteur est chaud, il est temps de partir en intervention. Le trajet ne dure que quelques minutes et se fait dans le plus grand silence. Je n’ai rien à lui dire et même s’il m’a filé sa crème, ça ne change rien au fait qu’il m’a frappé et fait chier. De toute façon, je ne le supporte pas tout court.

Je me gare sur le bas-côté et à peine la voiture est-elle arrêtée qu’il se casse. Putain ! Il ne m’attend même pas ! Je grogne de rage et coupe le moteur avant de défaire ma ceinture et de le suivre tout en me retenant de l’insulter. Non, je suis flic et en intervention. Même si mon coéquipier est le roi des cons, je dois bien me tenir devant les autres. Nos petites histoires internes, on les réglera entre nous le moment venu.

Lorsque je le rejoins, il m’annonce qu’on ne veut pas lui ouvrir. On entend pourtant du bruit et ça hurle dedans. S’il est en train de frapper sa femme, on est en droit d’intervenir et ça sera du flagrant délit pour lui. Le temps qu’on réagisse ou qu’on décide d’intervenir, la porte s’ouvre et sans crier gare, le gars frappe Nobuo. Choqué, je ne réagis pas immédiatement même si une partie de moi ne peux pas s’empêcher de se dire que c’est bien fait pour lui. Ça c’est pour le coup qu’il m’a donné tout à l’heure même si l’heure n’est pas aux petites vengeances mesquines.

Connaissant Nobuo, il voudra en découdre et c’est pas le moment. Je me mets alors entre lui et l’autre gars tout en sortant mon insigne de lieutenant de police avant de lui expliquer qu’il vient de commettre une grave infraction et qu’il va avoir de sérieux ennuie. Est-ce qu’il s’en fiche ? Oui mais il fera moins le malin quand je lui aurais passé les menottes et qu’il se retrouvera au trou.

Ce n’est pas sans mal que je neutralise ce fou furieux. Nobuo lui a éloigné la femme et les enfants. Finalement, il sait se comporter en bon flic quand il veut. L’autre se débat et me met un coup pile là où mon coéquipier m’avait déjà frappé ce qui bien sûr rouvre ma plaie qui s’était pourtant arrêté de saigner. Bordel de merde ! Je me montre plus vigoureux et ferme avec le mari violent et finis par lui mettre les mains dans le dos, menottées pour être certain qu’il ne fera plus le malin.

Lorsque Nobuo revient vers moi, je relève les yeux vers lui et lui demande :
« C’est bon ? Tu as expliqué la situation à la dame ? Il faudra qu’elle passe au poste quand même. Mais qu’elle prenne son temps. On en a pour un moment avec celui-là. »
Entrainant le mari hors de la maison, je demande à Nobuo :
« Tu veux bien prendre les clés dans ma poche ? »
De mon jeans mais ce n’est pas comme si c’était fait exprès, mais s’il préfère, je lui laisse le gars pour qu’il le tienne.

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Il hoche la tête lorsqu'il lui demande s'il a tout expliqué à la femme. Oui, la base, même s'il n'est pas flic, il a vite compris comment ça marchait. Il plisse cependant les yeux lorsqu'il lui dit de prendre les clefs qui se trouvent dans sa poche. Non, hors de questions qu'il le fasse, et c'est sans doute pour ça qu'il pousse un long soupir et qu'il empoigne le prévenu par le bras. De toute manière, il est menotté non ? Qu'est-ce qu'il peut bien lui faire ? Ha ben, essayer de le frapper apparemment... Mais il a quoi contre Nobuo ?! Hein ? Poussant un loin soupir il lui éclate littéralement la gueule contre la voiture. Merde, une violence policière à déplorer là non ? Sauf qu'il n'y a pas de caméras, pas de témoins, ce sera sa parole contre la sienne. Enfin juste si Gon n'ouvre pas sa bouche. C'est sans doute pour ça qu'il regarde Gon et qu'il s'exclame.

"T'as vu ma lèvre ?! Il l'a mérité ce fils de putes !"

Oui, il n'est pas très gracieux non plus, mais bon... On ne lui en veut pas non ? Poussant un long soupir, il fout le mec dans la voiture et ne tarde pas à rentrer dans cette dernière. Attendant que Gon y rentre il décide de soigner sa lèvre, chose qui semble bien faire rire le prévenu qui est en train de vraiment gosser Nobuo. Il le sait il le fait exprès et c'est sans doute pour ça que quand Gon entre dans la voiture, il lui lance.

"Tu crois qu'il va prendre pour combien ?"

Oui œil pour œil, dent pour dent, ne prenant pas la peine d'écouter le détenu, il se contente de naviguer sur son téléphone portable laissant à Gon le soin de le canaliser. Parce que l'on sait tous, si c'est Nobuo qui s'en occupe, il risque de lui refaire le portrait.

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Comme je m’y étais attendu, il préfère tenir le prévenu plutôt que de prendre mes clés dans la poche de mon jeans. Non mais vraiment, il pense que ça me fait plaisir de me faire peloter par lui ? Non, c’était une question pratique maintenant s’il veut tout compliquer, tant pis pour lui. Poussant un soupir, je le laisse s’occuper du gars qui en profite pour gigoter. On dirait qu’il a une dent contre Nobuo. Le karma, non ? L’idée me fait sourire alors que je les laisse se débrouiller le temps de choper mes clés et de déverrouiller la voiture.

Je sursaute en entendant un grand bruit et aperçoit le forcément le visage plaqué contre la voiture.
« Fais gaffe à la voiture ! »
Je grogne tout la déverrouillant. Bien sûr j’aurais pu lui dire d’y aller mollo avec ce gars mais je ne suis pas certain que ça soit possible. De toute façon ce n’est pas comme si Nobuo allait m’écouter. Il n’en fait toujours qu’à sa tête de toute façon.

Jetant un dernier regard à la maison, j’entre dans la voiture et m’installe derrière le volant, jetant un rapide coup d’œil à Nobuo lorsqu’il s’adresse à moi. Sa question n’en est pas vraiment une. Il ne s’attend pas à ce que je lui dise la vérité. Il veut foutre la trouille au gars derrière et pour une fois, je suis assez d’accord avec lui. Un gars violent qui frappe sa femme et ses enfants, il mérite juste de finir au trou. Quant à la violence sur agent de police, je ne la cautionne pas non plus même si Nobuo ne l’a pas volé.
« Il va prendre cher, crois-moi. En taule, ils adorent les mecs comme lui, ils vont le dresser comme il faut. »
J’esquisse un petit sourire à traverse le rétroviseur à l’intention du gars assis sur la banquette arrière avant de mettre le contact. Je m’attache puis prends la direction du commissariat.

La taule, je la connais. A l’époque où j’étais en infiltration, je m’y suis retrouvé pour quelques mois mais je n’aime pas y penser, pas à cause des conditions de vie, ni des codétenues mais à cause de ce gars… ce sale psychopathe qui a foutu un peu ma vie en l’air à l’époque mais je n’ai pas envie d’y penser. Le faire serait lui donner encore du pouvoir sur ma vie.
« Je te laisse taper le rapport. Après tout, c’est toi qui t’es fait amocher. Mieux vaut que tu écrives ta version le premier si tu veux que je puisse être crédible dans la mienne. »
Nobuo n’a rien fait de répréhensible alors il n’y a pas de raison que je ne le soutienne pas même si je ne suis pas toujours fan de ses façons de faire.

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Pour une fois Gon, rentre dans son jeu et surenchère ce qu'il dit, et c'est sans doute mieux parce qu'il aurait pu s'en prendre à lui, est ce que Nobuo est bête ? Oui, sans doute ! Mais bon il ne faut pas lui en vouloir, il est peut-être un très bon agent double, mais lorsqu'il s'agit de contenir sa colère, il n'est pas la meilleure personne. Poussant un soupir, il finit par regarder par la fenêtre et le reste du chemin se fait sans trop grands bruits. C'est une fois devant les portes du commissariat qu'il laisse le prévenu à Gon alors qu'il part taper son rapport, oui, vaut mieux qu'il ne soit pas là, il risque de s'énerver et ça peut vite partir en couille..... S'asseyant à son bureau, il ne dit rien et tape calmement son rapport foutant toujours un peu plus le prévenu dans la merde. C'est au bout d'une bonne trentaine de minutes qu'il se lève marchant doucement vers la salle où Gon s'occupe de lui, il se contente de s'asseoir par terre et de l'attendre. Fermant par moments les yeux, il ne tarde pas à aller se faire un café avant de revenir.

C'est au bout d'une bonne heure que ce dernier sort de la pièce, laissant sans doute la place à leur supérieur, il lâche un bâillement et étire son bras pour lui choper la manche de sa veste. C'est lorsque que Gon se retourne qu'il reprend la parole, toujours aussi agressif qu'il lui lance.

"Ne m'ignore pas putain !"

Marchant doucement vers lui et surtout lâchant sa manche, il pousse un long soupir et ne tarde pas à lui dire.


"Vient je t'invite à boire un coup"

N'attendant pas sa réponse, il lâche une insulte en coréen langue qu'il apprend en ce moment et qu'il aime particulièrement. Marchant jusqu'à sa voiture personnelle ne l'attendant pas pour rentrer dedans il ouvre rapidement la fenêtre pour reprendre la parole et lui lancer.

"Bouge ton cul sinon je pars sans toi."

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Je laisse Nobuo aller taper son rapport pendant que je m’occupe du prévenu. Des salopards dans son genre, on peut dire que j’en ai l’habitude. Il va se plaindre, refuser de coopérer mais au bout d’un moment ses nerfs vont lâcher et avec un peu de chance il refusera de prendre un avocat pour des questions d’égo. Ça ne veut pas dire que l’interrogatoire sera de tout repos mais disons que ça fait parti de ma routine de flic.

Un peu plus d’une bonne heure et demie plus tard, je sors enfin de cette fichue salle d’interrogatoire. Mon regard croise Nobuo mais j’avoue que je suis trop fatigué pour le calculer. De toute façon je n’ai rien à lui dire. On est collègues pas potes. Quant à son rapport, je le regarderais demain en faisant le mien, là j’ai juste envie de rentrer chez moi. Sauf qu’il m’attrape par la manche, m’obligeant à m’arrêter alors que je n’ai qu’une seule envie, rentrer chez moi. Je me retourne alors vers lui et l’interroge du regard avant de soupirer lorsqu’il me dit de ne pas l’ignorer. Sinon quoi, hein ? Il va chialer ? Me frapper ? Faire la gueule ?

En réalité il ne fait rien de tout ça et je dois avouer que ce qu’il me dit me laisse sans voix. Sérieusement ? Il me propose d’aller boire un coup avec lui ? Malgré moi, je ne peux m’empêcher de lui adresser un regard méfiant. Comment ça se faire qu’il veuille qu’on passe du temps ensemble après le service ? Où est l’arnaque ? En plus je n’oublie pas le coup de poing qu’il m’a donné plus tôt dans la journée. Qui plus est, un coup en traitre ! Pourtant, je sors du commissariat en même temps que lui. Je n’ai pas encore décidé si j’allais vraiment boire un verre avec lui ou pas. Disons que nous prenons le même chemin alors ça me laisse le temps d’y réfléchir. C’est en tout cas ce que je crois car nous nous retrouvons rapidement près de sa voiture et après qu’il m’y est gentiment invité, je lâche un profond soupir puis finis par m’installer sur le siège passager.
« Elle est où l’arnaque ? Pourquoi t’as envie de boire un verre avec moi tout d’un coup ? »
Voilà ce que je lui lance alors que j’attache ma ceinture. Oui il y a forcément une raison à ça. Il ne va quand même pas me dire qu’il a soudainement envie de faire ami-ami avec moi ?

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