Luke, je suis ton père ft. Yuzu

Yuzu & Satoru

Luke, je suis ton père

La situation était difficile, compliquée, mais au moins il avait réussi à la convaincre. Mais était-ce une bonne chose, au final ? Elle n’avait pas l’air ravi du tout et vu les conditions dans lesquelles elle avait grandi, pouvait-on réellement lui en tenir rigueur ? Probablement que non, même si voir que sa fille était devenue une vraie peste ne faisait pas vraiment plaisir. Néanmoins, être parent voulait dire accepter sa progéniture telle qu’elle était, non ? A vrai dire, il ne savait même plus quoi penser de tout ça ni quoi ressentir. Tout se bousculait dans sa tête et il ressentait tout un tas d’émotions en même temps. C’était très…perturbant. Néanmoins, il voulait rassurer Yuzu, lui faire comprendre qu’il ne lui voulait aucun mal, qu’il n’avait aucune mauvaise intention et qu’il n’avait jamais voulu lui faire de mal ni l’abandonner. Mais ça semblait bien plus compliqué que ça. La culpabilité le frappa de plein fouet. Au fond, il savait que c’était idiot car, encore une fois, il n’avait pas été au courant de l’existence de cette fille. Certes, il aurait pu essayer de retrouver sa mère, mais jamais il ne lui était venu à l’esprit qu’elle ait pu tomber enceinte et que c’était la raison de sa disparition. Il n’avait que 18 ans à l’époque, il n’était qu’un gamin. Yuzu avait le même âge aujourd’hui, mais elle paraissait bien plus mature, déjà. Rien que le fait d’être à la tête d’un tel empire le montrait. Ce n’était certainement pas de lui qu’elle tenait ça.

« Je ne prétends pas vouloir devenir un père modèle du jour au lendemain. Je dis juste que… je serai là si tu as besoin de moi. Je sais qu’il est probablement trop tard, je sais que j’aurais dû être là plus tôt…mais comment aurais-je pu ? » Il avait l’impression de se répéter, de tourner en rond. Si seulement il avait été au courant. Si seulement. Néanmoins, il y a 12 ans, voire avant, il était trop occupé à vivre une vie de star, il n’aurait jamais pu assumer une enfant. « J’avais ton âge quand c’est arrivé. J’étais jeune et con. Quand ta mère est partie, je n’ai pas cherché à la retrouver. Maintenant je me rends compte que j’aurais dû… » A quoi ça servait d’avoir des regrets ? De se demander ce qui se serait passé s’il avait agi de telle ou telle sorte ? A rien…
Les paroles de la jeune fille le touchèrent une nouvelle fois en plein cœur. Oui, ça faisait mal d’entendre de telles choses, mais cela suscita aussi son étonnement. Comment une fille aussi jeune pouvait-elle déjà être amère à ce point ? Ne plus avoir foi en rien ? Ne plus faire confiance à personne ? A cause de cet abandon ? Était-il vraiment trop tard pour changer les choses ? « Tu n’as aucune raison de me croire, je sais. Mais je ne suis pas quelqu’un qui revient sur sa parole. Si je m’engage, je m’engage pour la vie. A moins que celle-ci n’en décide autrement. Pourquoi tu penses que tu détruirais tout ? Tu ne veux pas t’accorder une chance aussi ? Nous accorder une chance ? Sois moins dure envers toi-même… » Il pouvait bien dire ce qu’il voulait, au fond, il ne savait rien d’elle. Si ça se trouvait, il disait n’importe quoi et il allait juste réussir à l’énerver davantage.

Rejeter la faute sur les autres ? Satoru réprima un léger soupir. Oui, il rejetait la faute sur la mère de Yuzu, mais dans ce cas précis, c’était le cas, non ? Même si oui, il était probablement un peu fautif aussi. « Je dis simplement ce qui est. Et je n’ai aucun souci à reconnaître mes torts dans cette histoire. »
Et puis, il la vit se lever. Il crut qu’elle allait simplement partir en décrétant ne plus jamais vouloir le voir. Mais contre toute attente, elle semblait prête à aller faire le test de paternité. Même si elle l’avait dit sur un ton des plus déplaisants. Un tel manque de respect envers un aîné, c’était presque sidérant, surtout pour les gens autour qui les dévisageaient bêtement. Mais Satoru se fichait bien des autres. Il prenait ça comme une petite victoire. « Tu es sûre que tu veux être vue en ma compagnie ? » Après tout, il savait ce que c’était d’être célèbre, d’être épié par les paparazzi en permanence. Il ne manquerait plus qu’ils ne fassent les gros titres des tabloïds. Rien que d’y penser le faisait frissonner de dégoût. Mais pas le temps de penser à ce genre de futilités. Il quitta donc l’établissement à la suite de Yuzu et s’apprêta à appeler un taxi pour qu’il les emmène à la clinique en question.

Fiche codée par Koschtiel

je suis ton père

((ootd)) - tu l'observes à travers tes yeux sceptiques. t'as vraiment beaucoup de mal à croire à toute cette histoire. et tu comprends pas, surtout. tu comprends pas ce qu'il fout là. tu comprends pas ce qu'il attend de toi. tu comprends pas ce qui lui est passé par la tête. j'en sais rien. fallait te débrouiller. est-ce que c'est mon problème ? non. moi, mon problème c'est que vous m'avez abandonnée. que j'ai grandi sans parents. que j'ai dû me débrouiller toute seule. t'as envie de le faire culpabiliser, au fond. t'as envie qu'il regrette et qu'il se sente mal. t'as envie qu'il s'excuse, un millier de fois même si ça change rien. mais surtout, t'as envie qu'il admette que c'est sa faute. que tout est sa faute. que tu méritais pas ça, qu'ils auraient dû te garder.

il avait ton âge. toi, tu te voyais déjà juste avorter si t'avais un gosse maintenant. si t'avais un gosse tout court en fait. t'en veux pas, t'en voudras jamais. tu serais pas une bonne mère, tu le sais et c'est ça qui est important. pourquoi garder un gosse dont t'es pas capable de t'occuper tout ça pour le jeter dans une poubelle six ans plus tard ? il essaie de te faire croire que sa parole vaut quelque chose, que s'il s'engage, c'est pour la vie. tu lâches un rire amer. rassure moi, tu sais que faire un gosse c'est un engagement, quand même ? parce que pour l'instant son c'est pour la vie, t'en as pas vu la couleur. tu secoues la tête. laisses tomber. réponds pas. je m'en fous. parce que c'est vrai, t'en as marre de cette conversation qui tourne en rond et de ce père qui ne sera jamais vraiment le tien. tu sais très bien toi, qu'il ne peut pas réparer les pots cassés. et peu importe qu'il essaie pendant une éternité, il ne pourra jamais recoller chaque miette à l'identique. quand tu l'entends te dire de vous accorder une chance. t'en as plus envie. ce vous sonne trop comme un lui. et quand il te dit de t'accorder une chance à toi-même, tu secoues la tête. comment savoir si c'était une chance ou un cauchemar cette histoire ? t'inquiètes pas pour moi. la chance est toujours de mon côté depuis que je suis plus avec vous. mais elle n'a rien à voir là-dedans. c'était ta décision cette fois.

tu te lèves. il est temps de tirer cette affaire au clair. les regards des autres clients sont tous rivés sur toi mais tu t'en fiches comme de l'an douze. tu adores être au centre de l'attention. tu lâches un souffle rieur en entendant sa remarque. t'en fais pas pour ça, personne te connaît, ils croiront juste que t'es un de mes employés. c'est pas comme s'il était célèbre et que tu risquais de passer pour une fille qui aimait les hommes plus âgés. c'était qu'un tokyoïte lambda qui allait t'accompagner au travail. ça écartait tout soupçon. ton chauffeur t'attend devant. tu ouvres la porte et tu entres d'abord. pas question de lui ouvrir la porte quand même. tu montes ou quoi ? tu souffles. tu tenais clairement pas ton intelligence de ce gars là. tu commences à pianoter furieusement sur ton téléphone. le travail n'attend pas, c'est pas comme si t'avais des amis.

Yuzu & Satoru

Luke, je suis ton père

Elle avait envie de le faire culpabiliser encore plus ? C’était certainement réussi car depuis qu’il était là, en face d’elle, sa culpabilité était montée d’un cran. Il s’en voulait réellement et bien plus qu’il ne l’aurait cru, alors qu’il savait pertinemment qu’il n’y était pour rien. Ou presque rien. Il était toutefois tellement décontenancé par l’attitude de Yuzu, ainsi que par ses paroles, qu’il se sentit véritablement paumé et surtout, il avait presque l’impression d’être un moins que rien en cet instant. Ce n’était pas un sentiment très plaisant, bien au contraire. S’il savait qu’avoir un enfant était synonyme d’engagement ? Bien sûr qu’il le savait ! Et elle avait beau affirmer ne pas vouloir entendre sa réponse, il tenait à la lui donner. « Evidemment que je le sais ! Et je sais aussi que j’étais qu’un idiot à l’époque, à ne pas faire gaffe et à ne pas avoir imaginé une seule fois que cette fille pouvait tomber enceinte. » Il poussa un léger soupir. Oui, il avait vraiment été con. Faire ça sans protection, sans rien et ne pas se dire qu’il y avait peut-être une chance que sa copine puisse tomber enceinte. S’il pouvait revenir en arrière…alors quoi ? Il éviterait de coucher avec cette fille ? Ce serait cruel car ça voudrait dire qu’il aurait souhaité que Yuzu ne soit jamais née. Non…il aurait cherché à retrouver son ex et il aurait assumé cet enfant que cette irresponsable n’avait manifestement pas pu assumer.

Il était quand même agréablement surpris qu’elle accepte de faire ce test. Mais au moins, ça mettrait les choses au clair une bonne fois pour toutes. Bien sûr, Satoru espérait toujours – naïvement – qu’elle change d’avis et qu’elle veuille de lui dans sa vie après avoir obtenu le résultat…mais il n’était pas dupe non plus. Vu la façon dont elle lui parlait, voire la façon dont elle le regardait…il était évident qu’elle ne chercherait pas à le revoir. Et ça, ça lui faisait mal. Cependant, personne n’était à l’abri d’une bonne surprise. Mouais. Là encore, il était sans doute naïf.
Ils finirent donc par quitter l’établissement et Satoru ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire aux propos de Yuzu. Il était certain que s’il y avait des paparazzi dehors et s’ils les prenaient en photo, au moins l’un d’entre eux le reconnaîtrait, malgré les années passées loin de la célébrité. Il voyait déjà les tabloïds…Riche héritière aperçue en compagnie d’un chanteur has-been. Cherche-t-il à s’emparer de sa fortune ? Ou une connerie du genre. « Je l’espère pour toi. Je ne voudrais pas t’attirer d’ennuis. » Même si elle devait avoir l’habitude des scandales souvent inventés par la presse. Et si c’était le cas, c’était bien triste à son âge… Alors qu’il s’apprêtait à appeler un taxi, Yuzu se dirigea vers ce qui était manifestement sa voiture, avec son petit chauffeur. Faisant abstraction de la façon dont elle l’avait interpelé, il monta donc dans le véhicule à son tour. « Merci de bien vouloir faire le test. » Sans doute aurait-il encore droit à une réponse cinglante, voire au silence. Mais peu importe. Il le pensait réellement. Il n’avait pas peur du résultat, il avait peur de l’après.

Ne voulant pas se la jouer gros lourd – du moins pas plus qu’il ne l’avait sans doute déjà fait – il garda le silence durant tout le trajet. De toute façon, Yuzu semblait occupée sur son portable. Ils finirent par arriver à la clinique et vu la réputation de la jeune femme, ils furent accueillis comme des rois, de vrais VIP. C’était étrange car voilà bien longtemps que Satoru n’avait pas eu droit à ce genre de traitement. Non pas que ça lui manquait, mais la célébrité avait quand même quelques avantages, parfois. Ils purent donc passer en priorité et en à peine quelques instants, c’était fait. Néanmoins, on leur annonça que les résultats ne seraient pas disponibles tout de suite et au plus tôt en soirée. Evidemment. A quoi s’était-il attendu ? Qu’ils puissent ressortir d’ici avec les résultats en mains ? Il laissa donc ses coordonnées avant de se tourner vers Yuzu pour lui tendre sa carte. « Tiens. Si tu as envie ou besoin de me contacter. »

Fiche codée par Koschtiel

je suis ton père

((ootd)) - décidément, ce mec n'a que des conneries à répliquer. vraiment, son excuse c'est qu'il était idiot à l'époque ? quel gros naze. on lui avait pas apprit à se protéger lors des rapports ? parce que c'était pour une bonne raison qu'on disait ça, toi, tu le savais. peu importe, tu ne prends pas la peine de répliquer, et tu sors en levant les yeux au ciel en entendant sa remarque amusée. il pensait vraiment qu'il allait devenir célèbre du jour au lendemain juste parce qu'il se montrait en ta compagnie ou quoi ? les yeux étaient braqués sur toi, pas sur lui, il pouvait garder sa petite vie tranquille de minable même si tu te doutais qu'il aurait préféré ton genre de vie. comme tout le monde.

il te remercie, tu l'ignore toujours, à fond dans ton téléphone, t'as plein de trucs importants dont tu dois t'occuper et clairement, il en fait pas partie. vous arrivez enfin à la clinique où tu aboies sur tout le monde, des ordres à tout va, dans tous les sens. tu es la reine et tu assois toujours ton autorité en entrant quelque part. cet endroit ne fait pas exception et effectivement, on te traite comme la royauté. aucune porte de te reste fermée très longtemps. tu fais le test vite fait bien fait, tu aurais aimé qu'on puisse te donner les résultat aussitôt mais apparemment le plus tôt possible serait après quelques heures et pas question de poireauter là aussi longtemps. t'es à deux doigts de te barrer quand le type te tend sa carte. tu ris, les bras croisés sur ta poitrine. tu attrapes le morceau de papier d'un coup sec t'y lis son nom et son numéro de téléphone. Yoshida Satoru. t'aurais pu t'appeler Yoshida. tu relève ton regard de braise vers le sien. la colère n'est pas redescendue, parce que t'as pas envie qu'elle redescende. tu déchire la carte sans quitter ses yeux des tiens. deux morceaux. quatre morceaux. mille morceau. tu les lui jette dessus. je pense pas que je vais avoir plus besoin de toi qu'avant. mais merci quand même. tu tournes les talons sans un regard en arrière.

Sujet: Re: Luke, je suis ton père ft. Yuzu

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