God, keep my head above water ((Yuzu))

Jayden's theme
Il n’était pas certain de ce qu’il avait fait Jayden. Abandonner son petit ami en disant simplement qu’il avait besoin de temps. C’était pourtant la vérité. Il s’était pris une claque en pleine gueule avec ses révélations. Il n’avait toujours pas digéré ce qu’il avait appris. Il n’était pas allé en cours depuis plusieurs jours. Il n’avait pas beaucoup dormi et presque pas mangé. Il se sentait dépérir parce qu’il ne savait pas vivre sans lui malgré tout. Il n’avait qu’une envie, retourner chez lui et demander pardon d’avoir réagi aussi brutalement, mais à chaque fois, il entendait le son de sa voix. Ses mots. Il avait tué des enfants. Assis sur son canapé, il n’était plus capable de réfléchir. Il lui manquait à en crever Eiji. Est-ce qu’il allait bien au moins ? Sûrement pas. Il se sentait coupable. Il n’arrêtait pas de pleurer, de se remettre en question, de lui écrire des messages qu’il ne lui envoyait jamais.

Il perdait la tête Jay. Cette soirée qui avait si bien commencé était devenue un véritable cauchemar. Il ne quittait pas du regard ce tatouage au creux de son poignet. Pour la vie qu’il avait dit. Il l’avait dans la peau. Il suffoquait sans le japonais. Il mourait de son absence. Est-ce qu’il pourrait un jour oublier ? Qu’il avait tué ? Est-ce qu’il pourrait accepter le fait que ce n’était pas de sa faute ? Qu’il n’était qu’un gamin à qui on n’avait pas laissé le choix. Il était bien placé pour savoir que le cerveau, il n’était pas toujours rationnel. Personne ne comprenait sa maladie. Parce qu’elle était invisible. Pourtant, elle lui gâchait la vie et lui avait donné plusieurs fois envie mourir. Il essayait vraiment très fort de se mettre à la place de son petit ami. Et il n’avait personne à qui parler. Personne à qui se confier. Personne pour le rassurer. Cette solitude était écrasante, étouffante. C’était douloureux putain.

musique pr ajd
T'en as marre de tout. t'as l'impression que ta vie part en vrille. en plus t'as encore des bleus partout, des griffures, les genoux écorchés et les poignets détruits à cause de ton passage dans ce foutu labyrinthe. tout le monde t'avait regardé comme une sorcière, faut dire que t'arrivais toujours au travaille fraîche comme la rosée du matin d'habitude mais cette fois, même le maquillage n'avait pas pu tout cacher. alors t'avais aboyé des ordres plus durs que d'habitude pour que personne n'oublie que c'était toi la patronne. et puis ça t'avait énervé, encore plus que d'habitude. un truc te restait en travers de la gorge aussi. c'était la soirée que t'avais passée en Amérique, la pire de ta vie ou presque. et en fait, ce qui te restait en travers de la gorge, c'était surtout qu'il faisait le mort. pas un mot d'excuse, pas un bouquet de fleurs, même pas un sms que t'aurais pu ignorer royalement. silence radio. il était vraiment culotté celui-là. il s'était bien foutu de ta gueule, et t'étais tout sauf prête à laisser ça passer. ça faisait un moment que ça bouillonnait. tu te disais toujours que demain tu recevrais des excuses. mais ça n'arrivait jamais. t'avais fini par balancer l'intégralité de ce qui se trouvait sur ton bureau par terre. parce que rien n'allait. heureusement que tout le monde était déjà rentré ou presque. il n'y avait plus que ton secrétaire qui te regardait interloqué à travers la vitre mais alors lui, qu'est-ce que tu pouvais t'en foutre de son avis.

sac à main récupéré, tu t'échappe vivement dans la nuit. trop, c'est trop. tu montes dans ta voiture et indique l'adresse au chauffeur. et plus le trajet s'allonge, plus tu sens la haine monter. il était tout ce que tu détestes ce mec. un menteur. un manipulateur. en plus il était gay. encore une personne de plus qui voulait te jeter à la poubelle. mais pas avant que ce ne soit toi qui l'envoie bouler. t'avais des envies de destruction incontrôlables. la voiture finit enfin par s'arrêter devant l'immeuble miteux et tu montes rapidement les escaliers jusqu'à sa porte sur laquelle tu tambourines du plat de la main et tu souffles de devoir attendre. officiellement, tu viens juste chercher ton téléphone. officieusement, tu viens le détruire une bonne fois pour toutes.

Jayden's theme
Quand il entendait frapper à la porte, il avait eu le fol espoir que ce soit Eiji. C’était stupide. Il lui laissait de l’espace comme il le lui avait demandé. Peut-être qu’il avait eu envie de le voir débarquer chez lui ? Pour venir le chercher ? Lui dire qu’il ne pouvait pas vivre sans lui ? Jayden, il devenait totalement fou à ne pas savoir ce qu’il désirait vraiment. Et c’était les yeux rouges et encore humides qu’il tombait sur… Yuzu. Elle semblait même très en colère. Il y avait de quoi. Il ne lui avait jamais avoué son homosexualité et il avait brisé leurs fiançailles de la pire des manières.  Il avait été un peu égoïste, il le savait. Il n’avait pas pris le temps de s’excuser, ni même de lui rendre son téléphone. Il se décalait, en silence, pour la laisser entrer dans son petit appartement qu’il n’aurait bientôt plus. Ce n’était pas luxueux, ni très grand. Mais c’était chez lui et il s’y sentait presque bien.

Pardon, de pas t’avoir vu avant. Depuis les aveux du japonais, il ne pensait plus à rien d’autre. Jay, il était épuisé, pourtant il récupérait le portable sur la table de son salon pour le lui tendre. Je te dois des excuses. Il en était bien conscient. D’avoir été une horrible personne. Il l’avait même fait pleurer, et ça, il n’arrivait pas à se le pardonner. Tu vas crier ou tu vas écouter ? Parce que le new yorkais, il n’avait pas la force de se défendre ou même d’essayer de lui tenir tête. Il se demandait même s’il n’allait pas juste se laisser mourir de faim. Sa vie, elle n’était jamais tranquille. Alors qu’il n’était plus sous le joug de son père, il se retrouvait avec un petit ami tueur d’enfant et une ex fiancée énervée et pas toujours gentille. Il frottait ses yeux comme le ferait un enfant avant de se laisser tomber sur son canapé. Même sa jambe, il se foutait de la douleur. Il se foutait de tout.

musique pr ajdil ouvre la porte avec une tête à faire peur. tu restes interdite une seconde, le coeur battant. t'es venue pour quoi déjà ? tu ouvres la bouche pour l'insulter mais tu la refermes sans avoir dit un mot. il a quoi déjà ? il t'énerve. on dirait que c'est fait exprès, qu'il fasse sa victime quand t'arrives. comme si il savait que t'allais te démonter en voyant ses larmes de crocodile là. t'essaies de reprendre contenance. qu'est-ce que t'as ? ton sec, attitude désinvolte. mais t'es forcée de l'avouer, il te fait toujours un peu d'effet ce mec. même si c'est qu'un gros mytho, un gay et un connard. il arrive toujours à t'amadouer avec son visage de chien battu et ses cheveux blonds là. tu entres dans l'appartement comme une furie, comme si t'étais chez toi. ça aurait presque pu être chez toi, dans une autre vie. tu le suis dans le salon et tu lui arraches ton téléphone des mains. non, sans blague ? t'avais envie qu'il s'excuse si fort que ça arrêterait de t'emmerder. si fort que ça arrêterait de faire mal quand t'y repenserais. la trahison. tu sais même pas ce que tu espérais, ce à quoi tu t'attendais. c'était pourtant évident, que tu pouvais pas compter sur quelqu'un comme lui.

ses paroles te font tiquer. tout le monde croit toujours que t'es qu'une gamine. tout le monde te traite toujours comme une gamine. tu esquisses un sourire narquois. comme si tu criais tant que ça, n'importe quoi. tu écartes les bras en signe d'acquiescement et tu te laisses tomber à côté de lui sur le canapé aussi misérable que le reste de son appartement. comme par hasard, maintenant tu veux parler. alors que ça fait des jours que tu m'as pas donné de nouvelles. si j'étais pas venue tu te serais jamais excusé pas vrai ? la langue acide, qui brûle. tu lui en veux. beaucoup trop. et malgré ses yeux larmoyants, t'as envie de lui faire du mal quand même. t'as envie de te venger.

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Ce qu’il avait ? Il n’avait clairement pas envie d’en parler, alors il ignorait totalement sa question. Penser au visage si triste de son petit ami lui retournait l’estomac. Il n’était pas fait pour être aimé Jayden, parce qu’il savait, qu’il faisait mal aux autres même sans le vouloir. Il avait blessé l’homme dont il était amoureux et sa fiancée, ex fiancée, qui l’avait aidé à reprendre un peu confiance en lui. Elle l’avait habillé, sorti de ce fast-food immonde. Elle lui avait donné envie de croire qu’il valait mieux que ce qu’il croyait. Et il l’avait trahi. Tout ça parce qu’il n’était pas assez courageux pour assumer ses préférences. Son mépris, il le méritait, et pour une fois, il ne se cherchait pas d’excuse. Peut-être qu’il attendait qu’on le frappe ? Pour le punir de son affront. Son père il l’aurait sûrement tabassé et il avait du mal à croire que ça n’arriverait plus jamais.

Il s’est passé plein de choses et… je me suis un peu perdu. C’est de ma faute. J’aurais du venir te voir avant. Il n’avait pas osé. Parce qu’il était craintif et loin d’être courageux.  Bien sûr que si je serais venu… C’est juste que j’ai toujours pas trouvé les mots pour t’expliquer. Il essuyait ses yeux une nouvelle fois. Toute cette histoire était allée trop vite. Et Jayden ? Il n’avait plus la force d’encaisser les coups, de recevoir des uppercuts aussi violents. Je suis vraiment désolé de ne pas t’avoir dit la vérité. De ne pas t’avoir prévenu, mais je ne savais pas qu’on en parlerait dans certains journaux. Je suis désolé de te faire honte et de ne pas avoir été à la hauteur de ce que t’attendais. Il ne l’était pour personne. Même pas pour Eiji. Il se laissait ronger par la culpabilité. Celle de l’avoir abandonné sans lui donner de nouvelles depuis qu’il avait claqué sa porte. Au bord des larmes, c’était sans demander son avis qu’il posait sa tête contre l’épaule de Yuzu. Elle sentait bon. Ça faisait du bien.  Il cherchait même sa main pour la garder prisonnière de la sienne. Je te demande pardon Yuzu. Vraiment. Il pouvait même se mettre à genoux si elle le lui demandait.

musique pr ajd tu écoutes son charabia sans broncher. ça pue le mensonge mais est-ce que c'est nouveau, que les gens mentent pour se faire bien voir et garder la face ? vraiment pas. tu le vois s'essuyer les yeux du coin de l'oeil. tu sais plus quoi penser de lui. parce que l'espace d'un instant, t'avais cru que c'était quelqu'un de pur. comme si ça existait. t'étais redescendue et la chute avait été douloureuse. tu secoues la tête de dégoût. il ne savait pas, il n'y avait pas pensé. c'était qu'un gros con et tu savais vraiment pas ce que tu foutais là. tu avais vraiment cru que ses excuses pitoyables te feraient quelque chose. mais franchement, rien à part le détester encore plus.

il pose subitement la tête sur ton épaule et tu regardes sa main prendre la tienne, interdite. il fait quoi là ? tu lâches pas ses doigts des yeux, t'as le coeur qui bat trop vite pour cet idiot. et c'est pire quand il s'excuse encore. t'as jamais entendu d'excuses aussi sincères, tu crois. si t'étais rationnelle, tu l'enverrais bouler. tu mettrais une grande claque dans sa main, tu le rejetterais volontiers. mais il te fait toujours pitié, c'est l'un des seuls sans doute. tu soupires en serrant sa main dans la tienne. mais qu'est-ce qu'il te prend, t'es malade ou quoi ? tu sais que c'est pas juste à cause des excuses qu'il te devait tout ça. tu rejettes la tête en arrière. pourquoi t'es venue ? qu'est-ce que tu fais ici, à lui servir d'épaule sur laquelle pleurer, toi qui es incapable de réconforter qui que ce soit ? tu t'es encore fait bully c'est ça ? ça commençait à t'énerver ces histoires, il y avait toujours quelqu'un pour l'emmerder celui-là et t'avais beau faire de ton mieux pour l'aider, ça semblait pas possible de le rendre assez populaire pour qu'on arrête de l'insulter ou de lui mettre des petites baffes ou tu sais même pas trop ce qu'ils lui font. parce que soyons honnêtes, tu t'en foutais un peu de toutes ses histoires pathétiques. mais si ça le fait pleurer, c'est autre chose. tu détestes que les gens pleurent c'est tout, tu sais jamais comment réagir. par contre détruire les gens qui le font pleurer, ça c'était dans tes cordes. c'est qui ? qui te fait pleurer ? tu finis par poser brièvement ta main sur sa joue mouillée. le contact te dégoûte un peu mais c'est pas grave. t'imagines que c'est comme ça qu'on réconforte quelqu'un. t'espères que ça marche.

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Il ne savait pas, à quel point il l’avait blessé, mais juste un peu, c’était suffisant pour qu’il s’excuse avec toute sa sincérité. Jayden, il ne savait pas mentir. Il n’avait jamais su. Je suis juste fatigué. Malade, il n’avait jamais cessé de l’être. Et son état avait empiré depuis qu’il avait rencontré le japonais. Parce qu’il ne se laissait plus uniquement dévorer par sa phobie de prendre quelques grammes mais aussi par celle de le perdre, de le voir disparaître subitement de sa vie. Il avait tout le temps peur et c’était épuisant. Mais ça le rassurait de sentir sa main serrer la sienne, parce qu’il était presque persuadé de se se faire rejeter. Yuzu, il l’aimait bien. Vraiment bien. Non c’est terminé ça… Son père était hors jeu, il se sentait à l’abris. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce qu’il apprenne qui était vraiment celui qui partageait sa vie. Il reniflait doucement alors que cette main sur sa joue lui coupait le souffle. Personne ne l’avait jamais vraiment consolé. Personne n’avait jamais pris le temps d’essuyer ses larmes en dehors du mafieux.

Est-ce qu’il pouvait vraiment se confier ? Sans lui faire de la peine. Jay, il lui devait surtout la vérité. Après tout ce qu’elle avait fait pour lui. C’est… mon copain. S’il l’est encore… Il n’était plus très certain. Il ne savait plus grand chose. Est-ce qu’il avait encore un petit ami ? Est-ce qu’il allait pouvoir retrouver un travail ?  Un nouvel appartement. Des angoisses qui l’empêchaient parfois de respirer et qui le réveillait en pleine nuit. Tu sais… si j’avais été normal… c’est sûr que je serais tombé amoureux de toi. Il avait longtemps essayé, de repousser ses pulsions, et ses envies. Essayé d’aimer une femme. D’être ce que son père attendait de lui. Mais il n’était qu’une abomination de la nature. Rien de plus. Qui pouvait bien vouloir de lui. Même Eiji, il finirait par se rendre compte qu’il ne méritait pas son amour. C’est égoïste si je te demande de rester mon amie ? Parce que c’était comme ça qu’il la voyait. Une véritable amie.

musique pr ajd tu esquisses une moue pas convaincue. c'était quel genre de mensonge ça ? juste fatigué my ass, oui. il dit que c'est fini, toutes ces histoires de bully et tu laisses un petit sourire satisfait courir sur tes lèvres. voilà. c'était ça. ton influence, ton pouvoir magique. t'étais certaine de pouvoir guérir tous les maux, déplacer des montagnes si t'y mettais un peu du tien. tu prends une grande inspiration lorsqu'il mentionne son copain. ça te faisait toujours un peu grincer des dents, cette histoire. il t'avait emmenée dans son pays en toute conscience. il avait dit qu'il se marierait avec toi devant le monde entier en sachant que son coeur était prit. par un homme. ton coeur se serrait rien qu'à y penser. tu étais trop naïve, tu aurais dû comprendre directement que les regards qu'il lançait à son garde du corps étaient différents. il a fait quoi celui-là?

et puis ses mots te coupent le souffle. il te met un coup si fort que tu sentirais presque ton coeur se briser sous l'attaque. c'est vicieux, c'est bas. tu ne sais pas depuis quand il a ce pouvoir, tu ne sais pas quand tu lui as donné une quelconque importance, assez pour qu'il puisse te faire du mal. assez même pour que tu encaisses sans broncher, sans le frapper ni l'insulter. tu restes stoïque. lui ? il serait tombé amoureux de toi ? il dit ça par sympathie, tu le sais. t'as le coeur qui bat trop vite et pendant un instant, tu sais vraiment pas quoi répondre. alors tu laisses ta langue de serpent faire, comme toujours. et alors ? je serais jamais tombée amoureuse de toi moi. tu serais tombée amoureuse de personne toi. tu tombais jamais amoureuse. reine de glace au coeur aussi gelée que le reste, tu aimais renvoyer cette image. tu aurais aimé que ce soit vrai. tu fronces les sourcils en entendant ses mots, puis t'es prise d'un hoquet rieur. tu te mets à rire franchement. ton amie ? pas question. de quoi est-ce qu'il parlait ? t'avais pas d'amis. t'avais jamais eu d'amis. t'étais beaucoup mieux sans, si c'était pour qu'ils parlent derrière ton dos comme tout ami le faisait. et t'étais bien placée pour le savoir puisque c'était toujours avec toi qu'on venait bitcher. tu le prends par le épaules pour le reculer de toi, le regarder. t'es prête à l'envoyer méchamment bouler avec ses idées pathétique mais son visage te fait perdre ton sourire narquois.

les pensées se bousculent trop vite pour que tu puisses les assimiler. tu le regardes pendant longtemps d'un air trop sérieux. tu souffles en secouant la tête. tu sais pas pourquoi t'es hésitante. ni pourquoi tu t'apprêtes à céder. pourquoi lui ? tu lâches un râle d'exaspération. t'as quelque chose à manger dans ce taudis au moins ? j'ai pas envie d'être une amie au ventre vide. juste une diversion. t'étais d'accord. t'allais être l'amie de quelqu'un pour la première fois de ta vie et t'étais même pas sûre de ce que ça impliquait. pas grave, au moindre truc qui te plaisait pas t'aurais juste à dire que t'avais jamais dit ça.

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Il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait dire ou non à Yuzu. Il avait peur de la blesser en parlant de son petit copain. Il détestait se sentir aussi coupable. Il détestait faire mal. Parce que même si les choses avaient mal commencé entre eux, Jayden, il avait fini par s’attacher à sa fiancée. Comme une amie. Comme quelqu’un d’important dans sa petite vie misérable. Il a fait des trucs que je cautionne pas et…je sais pas si je peux le pardonner ? Ou… si ça fait de moi quelqu’un de mauvais si je le pardonne ? Tuer des enfants putain. Ce n’était pas voler du pain. Ou griller un feu rouge. Jay, il avait l’esprit malade. Alors oui, peut-être que par amour, il était prêt à tout. Parce que personne ne l’avait jamais protégé comme Eiji l’avait fait. Personne n’avait jamais risqué sa vie pour lui. C’était malsain. Parce que c’était du diable dont il était tombé amoureux.

Je sais, je suis pas assez bien pour toi. Ça ne l’étonnait pas vraiment. Il se demandait d’ailleurs comment on pouvait l’aimer. Il était faible, toujours trop discret, pas le plus beau et incapable de s’affirmer. Yuzu, elle méritait bien mieux que lui. Elle avait au moins échappé à ce mariage, à une vie un peu trop fade à ses côtés. Son rire, il faisait mal. Jayden, il avait eu l’audace de croire qu’elle pourrait rester près de lui malgré sa trahison. Il baissait le regard, dans un petit soupire triste. Il allait finir seul. C’était certain et il devait accepter sa punition. Pleurer n’allait pas aider, alors comme un grand, il ravalait ses larmes, surpris par les paroles de la japonaise. Hein ? Amie. Elle l’avait dit ! Il se redressait pour se hâter jusqu’à la cuisine. Il n’avait pas grand chose dans les placards, et quelques fruits dans son frigo. J’ai des pommes et… des biscuits ? Est-ce que ce serait suffisant pour être un bon ami ? Il n’avait toujours pas manger depuis qu’il avait quitté Eiji. Sinon je t’invite au restaurant ?? Il était prêt à faire des efforts pour qu’elle ne l’abandonne pas. Et c’était sans réfléchir qu’il la rejoignait sur le canapé, juste pour l’étreindre. Pour lui offrir la tendresse qu’elle n’avait eu.

musique pr ajdtu pouffes doucement en levant les yeux au ciel. que celui qui n'a jamais fait de trucs mauvais lui lance la première pierre. tu le regardes un instant et tu perds le sourire sur tes lèvres. lui. peut-être qu'il pouvait la lui jeter, cette première pierre. mais t'en savais quoi, au fond ? t'étais persuadée que tous les êtres humains étaient mauvais par nature, donc il avait surement déjà fait des trucs. il t'avait menti. ouais. ça, ça comptait. tu hausses les épaules en t'installant plus confortablement dans le canapé. puis, il a peut-être changé. moi avant j'allais dans les lycées pour frapper les victimes des autres élèves. mais j'y vais plus tu vois, ça m'ennuie maintenant. peut-être bien que tu avais mûri, ou peut-être que tu avais juste trouvé d'autres personnes à torturer. et je suppose que tu cautionnes pas ça non plus, est-ce que ça va t'empêcher d'être mon ami du coup ? si tu penses comme ça, tu vas finir seul parce que personne n'est parfait.

tu t'esclaffes en entendant sa phrase. pas assez bien pour toi. s'il savait. tu le regardes s'éloigner avant d'attraper ton téléphone dans ta poche pour faire défiler les messages qu'on t'avait envoyés. on parlait beaucoup de toi en ce moment. entre tes fiançailles ruinées et le scandal avec ton père, c'était l'horreur. tu le pose, l'écran contre la table, lorsque jay revient avec une pomme et des biscuits. qu'est-ce qu'il croit, que tu es venue faire les poubelles ou quoi ? tu fronces les sourcils sans le quitter des yeux, en espérant qu'il comprennent de lui-même. puis il propose un restaurant, ça sonne franchement mieux mais tes yeux restent sceptiques. au restaurant ? j'croyais que tu mangeais pas ? hors de question que je sois la seule à manger, tu... il te coupe. la parole et le souffle. ses bras t'enlacent, sa peau frôle la tienne, son parfum te rend folle et ton souffle s'accélère. tu avales difficilement ta salive en posant délicatement tes mains contre son dos. toi, les effusions d'affection, tu ne connaissais pas trop. et de toutes façons, tu n'aimais pas ça. tu ne le tolérais que parce que c'était lui, parce que tu voulais profiter de son contact un peu plus longtemps, t'enivrer de son parfum une seconde de plus. ta main descends tendrement contre son dos. ça va... s'arranger ?? t'inquiètes pas... tu sais pas réconforter les gens, c'est vraiment pas ton domaine l'empathie.