Nuit agitée - Gon feat Haku

Alcool qui coule à flot, consommation solitaire. Personne n’était disponible ce soir là pour picoler avec lui, argument qui se répète encore et encore : la semaine n’est pas terminée, ils ont des cours à réviser. Quelle plaie. Ennui mortel qui a fait maronner Haku le temps de quelques minutes, avant qu’il ne se décide à profiter de sa soirée tout seul. Hors de question de ne rien faire sous prétexte que personne, pas même son colocataire, ne veuille bien l’accompagner. Il est sociable de toute façon, sait qu’il n’aura aucune difficulté pour rencontrer de nouvelles personnes, se faire des amis avec qui s’amuser, trouver quelqu’un avec qui finir la nuit peut-être. Et il ne réfléchit pas vraiment à où il va, laisse son instinct le guider vers un bar, puis migrer vers un autre. Il enchaîne les consommations, discute parfois avec les serveurs, d’autres fois avec des clients, parvient aisément à s’intégrer dans un groupe d’amis avec qui le temps file trop vite, avec qui les verres se vident tout aussi rapidement. L’alcool lui brûle la gorge, réchauffe son ventre et il se sent bien Haku, il se sent vivant. Pourtant ils résonnent toujours dans sa tête, les mots de son médecin. Il entend en boucle son interdiction de consommer alcool et tabac pour préserver son coeur déjà bien assez malade. Il ne veut pas obéir à ces règles là. Parce que même avec le mode de vie le plus sain possible, son organe vital peut décider de s’arrêter comme ça, d’un coup.

Faire attention ne lui sauvera pas la vie, alors autant profiter aussi longtemps que possible. Et quand ses nouveaux amis lui proposent de les suivre vers une boîte non loin, il leur signale qu’il reste encore deux petites minutes et les rejoindra ensuite. Ils partent, et Haku s’éternise, se décide finalement à quitter le bar où il se trouve, peinant à marcher droit. Et sur sa route il passe devant un osen, et bien rapidement, l’idée de plonger dans de l’eau chaude et relaxante devient bien plus intéressante que d’aller dans un club. Alors il entre, hoquet qui trahit son état d’ébriété, dépose des billets sur le comptoir sans accorder le moindre mot à la personne à l’accueil avant d’entrer dans les vestiaires pour se déshabiller. Depuis combien de temps n’était-il pas allé dans un bain chaud ? Depuis son tatouage sans doute, celui-là même qu’il oublie totalement ce soir lorsqu’il se dirige vers les bassins. On le dévisage, lui sourit. Il doit leur plaire, il ne voit que ça. Alors il s’avance vers un bassin occupé, ses mains abîmées frôle la joue d’un garçon d’à peu près son âge. Il leur parle de tout et de rien, jusqu’à ce qu’une voix ne l’interpelle. « Rooh » Quelle plaie. « Nan mec désolé, je fricote pas avec les flics » Il rigole, perd l’équilibre et tombe dans le bassin. « Tu vois même le karma il veut que j’reste là »